Sheldon : « Ma place dans ce monde, c’est la musique »

Grand artisan du collectif de la 75ème Session, Sheldon est aussi un artiste à part entière comme le prouve la récente sortie de son projet Spectre. Un projet qui a pris le temps d’être travaillé par un artiste qui a également pris le temps de nous éclairer sur cette sortie. Une plongée en toute sincérité dans les thématiques qui constituent le fil rouge d’un projet guidé par les émotions de l’artiste.

Sheldon

LFB : Maintenant que le projet a eu le temps de vivre, comment as-tu vécu sa sortie et les retours des gens l’ayant écouté ?

Sheldon : Finalement, je n’étais pas autant sous pression que pour d’autres projets. J’étais plutôt content de ce qu’on a fait !
Comme je n’ai pas mixé le projet j’avais un peu plus de recul. C’est la première fois que je sors un projet que je peux écouter, du coup pour sa sortie je n’étais pas forcément stressé.
Maintenant, je sis trop content ! C’était un peu un pari de faire un projet assez différent de ce que j’avais pu proposer par avant. Celui-ci parle beaucoup de moi, il est plus introspectif et c’est toujours un pari de faire ce genre de choses, surtout quand tu n’as pas l’habitude. Quand c’est ton fond de commerce, tu sais si les gens sot réceptifs ou non à ce que tu fais. Là, je savais que j’avais l’intention des gens avec des projets comme Lune Noire ou RPG et FPS qui sont plus impersonnels. Du coup, ça a été un défi pour moi et les gens ont trop kiffé ! Ca me fait trop plaisir, je reçois pleins de messages de gens qui sont contents donc c’est trop bien !
Les gens autour de moi, ceux de mon équipe connaissaient la majorité du projet avant qu’il sorte. Ca m’a soulagé de savoir que ça plaisait à mes gars avant de le sortir. Après, c’est toujours compliqué parce que c’est pas forcément un très bon indicateur. C’est des gens qui sont tous les jours avec toi, ils connaissent mes travers, ils savent tout ça vient quand je fais un projet comme celui-là du coup ils n’ont pas le recul nécessaire pour savoir si ça va toucher les gens.

LFB : Comme tu viens de le dire, le projet est assez personnel et il est aussi assez long. Ressentais-tu le besoin de dire autant de choses ?

Sheldon : Je ne sais pas ! J’aime bien les longs albums même si j’aime bien les formats courts aussi, ça dépend juste de la période et de ce que l’on veut faire. Là j’avais envie de faire un deuxième album qui se différencie de Lune Noire qui était assez chelou. Si on prends le côté classique de ce que les gens attendent d’un premier album à savoir, une pièce de musique dans laquelle tu vas plus parler de toi, ce qui n’est pas le cas sur Lune Noire. Pour ça, Spectre est un peu comme un premier album. C’était important pour moi d’avoir de la place, de dire les choses.
Dans la réalisation du projet, on a fait beaucoup de morceaux, j’ai essayé pas mal de choses. Pour nous, la 75ème Session et mon environnement de travail : Vidji et Epektase on a essayé de garder ce qui nous paraissait essentiel à mettre sur l’album. Du coup, il est long et à la fois il a quand même été trié. Ce n’est vraiment pas un projet fourre-tout où on a essayé de mettre tout ce qui rentrait. Ca me parait bien car je pense que ça met bien les gens y compris ceux qui aiment les collaborations car il y en a plus que sur mes autres projets.
Après, j’ai l’impression de beaucoup répété les mêmes choses mais de façon différente. Il y a des espèces de gros axes qui sont abordés et qui reviennent malgré des morceaux plus particuliers comme A La Mer ou Mon Amoureuse globalement j’ai l’impression d’avoir une énergie commune sur le disque. Du coup je ne sais pas si j’ai tant dit de choses que ça mais j’ai fait long parce que j’avais beaucoup de chouettes morceaux à mettre et qu’ils fonctionnaient bien ensemble.

LFB : Le projet est assez hétérogène aux niveaux de l’univers musical mais garde en cohérence grâce à, comme tu l’as dit, des thématiques qui reviennent de différentes manières. C’est un projet qui t’as mis longtemps à mettre en place ?

Sheldon : L’album a été fait sur un an et demi de temps. Il a principalement été travaillé en résidence, ce que je n’avais pas l’habitude de faire. On est parti en bulle à la campagne pour faire le disque et quand je rentrais, j’y pensais moins.
Finalement, ça ne nous a pas pris autant de temps que ça. Ca a duré longtemps mais sur les moments d’activité, il y a peut-être quatre mois de résidence cumulés où l’on a bossé tous les jours.
Ca prend du temps mais en même temps comparé à Lune Noire qui m’a pris trois ans à faire ce n’est pas forcément énorme.
Sur la question de la cohérence, pour moi elle ne passe pas spécialement par l’unification musicale. En fait, ça peut passer par ça et de temps en temps ça peut être très bien ! Mais je trouve qu’un propos et une espèce de constance dans ce que tu racontes peut aussi être un très bon liant. Ca permet de prendre pas mal de libertés artistiques, d’avoir pas mal de morceaux différents et de passer de l’égotrip comme Tunnel ou Inunaki à des choses plus sérieuses comme Caverne ou Docu à des morceaux plus légers comme A La Mer ou Mon Amoureuse. Pour moi, ce qui est important c’est d’avoir de la cohérence dans son propos et d’avoir une idée de ce que l’on veut raconter. Dans mon cas et encore plus dans un album comme celui-là, ce qui est facile c’est que quand t’essayes d’être sincère, tu n’as pas mille options, tu ne peux pas raconter n’importe quoi. Si tu veux qu’à la fin du projet, les gens aient un point de vue sur toi, tu vas dans un seul sens et tu ne t’éparpilles pas.
C’est comme ça que je ramène la cohérence sur Spectre. Sur les projets d’avant, elle est peut-être plus ramené par d’autres choses, comme les manges sur FPS et RPG ou simplement l’histoire que j’ai voulu raconter sur Lune noire. Là, j’avais envie de faire quelque chose qui me ressemble plus. Du coup, il y a ce côté où les thèmes se répètent mais ça lui donne un côté assez juste parce que je parle que des choses qui m’obnubilent en ce moment.

LFB : On va maintenant un peu plus rentrer dans ces thématiques qui balisent le projet. Dans ce dernier, on peut comprendre que tu as souvent eu du mal à évoluer dans un système qui ne te correspond pas toujours. La musique t’as-t-elle permis de trouver ta place ?

Sheldon : Ouais, c’est sur ! De toute façon, ma place dans ce monde, c’est la musique, en tout cas c’est ce qui m’a permis d’avoir une place. Après, ce que je dis par rapport au système, je ne sais pas si c’est si personnel que ça. Je connais très peu de gens qui se sentent à leur place dans le sytème. Je connais des gens qui cherchent leur place ou des gens qui croient qui l’ont trouvé mais je côtoie très peu de gens qui sont en adéquation totale avec ce qui se passe autour d’eux. C’est ça aussi qui fait notre humanité à tous, comment l’on se perçoit dans la masse, qu’est ce qui nous différencie. Parfois, les choses qui vont nous gêner seront les mêmes que la personne à côté de nous mais peut-être pas pour les mêmes raisons.
Je ne sais même pas si c’est une vocation de trouver sa place dans le système, ce qu’il faut, c’est de trouver un équilibre de vie qui me permet de vivre avec les autres et d’être heureux sans rendre les gens autour de moi malheureux.
Ce que je dis, c’est que je ne la trouve pas mais ce n’est pas pour autant que je la cherche.

LFB : Dans le titre Docu, tu explicites assez bien le rôle que l’art a pu avoir dans ta vie. A quel moment as-tu compris que c’était ça que tu voulais faire ?

Sheldon : Franchement, je n’ai pas envie de dire que c’est une destinée toute tracée mais j’ai commencé la musique à sept ans, ma mère est art-thérapeute, mon père est music-thérapeute, j’ai beaucoup de musiciens dans ma famille. Franchement j’ai su tôt que tout le reste ne m’intéressais pas. C’est à dire que passé la période des cinq ans où je disais à mes parents que je voulais étudier les dinosaures et faire de l’archéologie parce que c’était les livres que je voyais et que je trouvais ça fou dans mon imaginaire d’enfant j’ai commencé la guitare après quand j’avais sept ans et après toutes les formes d’art que j’ai pu faire enfant m’ont confirmé que je n’étais pas vraiment capable de faire autres choses. Du coup c’est un peu apparu comme une évidence pour moi. Dans la vie on fait ce qu’on sait faire et pour ma part il y a aussi de la filiation, comme un boulanger qui reprend la boulangerie de son père.
Dans ma famille c’est particulier parce que c’est un mélange de métiers artistiques et de métiers sociaux. J’ai bercé dans ça depuis tout petit. Du coup ça a été une question sans vraiment en être une. Ce qui a été compliqué c’est de dire que j’allais arrêter les études et que j’allais faire que ça. C’était un peu en saut en parachute, sans savoir si le parachute allait s’ouvrir, c’est toujours compliqué mais pour moi ça a toujours été évident.

LFB : Dans ce même titre, tu parles aussi des dictats que la société peut soumettre aux hommes qui doivent notamment être violent. Est-ce que c’est des choses que tu as pu ressentir quand tu étais enfant ?

Sheldon : Ouais, je suis un enfant des années 90, des dessins animés archi-violents, des bagarres dans les cours de recrée, des petits ponts massacreurs (rires). Je sais même pas si pour les gens des générations avant et après c’est vraiment si différent. On vit dans une société ultra-machiste, où la place des femmes c’est archi-compliqué.
Parallèlement à ça, j’ai grandi dans une famille de femme : ma mère, ma grand-mère, mon arrière grand-mère et ma petite soeur ont été très présente dans ma vie. Du coup j’ai grandi au contact des difficultés que ça pouvait être d’être une femme dans la société, comment t’es obligé de te taper quatre fois plus qu’un mec pour obtenir un peu moins bien en général. C’est sur que j’ai été sensibilisé tôt à tout ça. Ensuite, il y a aussi ma sensibilité personnelle. Je ne crois pas que je suis spontanément quelqu’un de violent. Je n’ai pas eu une éducation ni au sport de combat, ni viriliste. Par contre j’ai grandi dans un monde où l’on te propose ça partout : on te met des mecs bodybuildés dans les pubs, un homme courageux c’est un homme qui se bat,… C’est pas trop mon truc, ce n’est pas comme ça que j’ai grandi donc forcément ça a été compliqué. Je n’avais pas envie de me taper dans la cour de récrée mais je n’avais pas non plus envie de me laisser marcher dessus et de passer pour un bouffon. Tout cet équilibre là quand t’es enfant et puis adolescent, c’est compliqué à gérer.
C’est des choses qui m’ont marqué. Maintenant que je suis dans ma vie d’adulte c’est des choses contre lesquels j’essaye de me battre sans ma battre, c’est-à-dire que je n’ai pas vraiment de causes militantes mais j’essaye d’y réfléchir, notamment pour laisses des options à mes enfants. Je n’ai pas envie si j’ai un garçon qu’il ait le sentiment que parce qu’il n’a pas envie de se battre il est faible. Je n’ai pas envie de mélanger violence et courage comme si c’était la même chose.
Si j’ai une petite fille, je n’ai pas non plus envie qu’elle ait le sentiment que sa place est celle que le monde lui propose et sans être dans des grands clichés tel que « la femme à la cuisine et l’homme au travail ». Je pense que ce n’est plus ça aujourd’hui même si ça reste compliqué d’avoir des salaires égaux et que peu importe le milieu tu dois plus te battre si t’es une meuf. C’est des choses qui me révolte et si ma musique, à défaut d’être militante, peut servir à véhiculer 2/3 idées qui sont les miennes, c’est bien !

LFB : Dans Quasar, on retrouve aussi ce que tu as dit il y a peu, cette impression que c’était logique pour toi d’arriver dans le monde de la musique. As-tu toujours cru qu’un jour où l’autre tu allais briller ?

Sheldon : Ca dépend ce que ça veut dire « briller ». Si ça veut dire être célèbre ou gagner de l’argent et être sous les spots, c’est quelque chose qui ne m’appartiens pas. Si par contre c’est la volonté d’être remarqué et d’essayer de se distinguer par ce que tu dis ou fais, par essayer d’être quelqu’un d’ « original » au quotidien. C’est-à-dire par que dans la musique mais aussi dans la manière de parler aux gens, dans l’effet que tu leur fais. C’est sur que c’est quelque chose qui fait partie de moi depuis le début. Mais, pour les mêmes raisons que j’ai évoqué dans les réponses d’avant, c’est parce que j’ai commencé à faire de la guitare jeune. Il y avait aussi le théâtre et le dessin. La satisfaction dans les yeux de ta daronne quand t’as fait un beau dessin ou jouer de la guitare devant des gens et les voir passer un bon moment, même jouer en groupe, j’ai toujours faire des choses, même en dehors des disciplines artistiques. J’ai toujours été le mec qui avait quelque chose à dire en classe. J’ai toujours eu besoin de faire un truc pour qu’on me remarque. Après, j’ai jamais intéressé par être le plus populaire, ça je m’en fous mais par contre qu’on sache bien quand on parle de moi c’est quelque chose de spécial et que je sois identifiable dans la masse c’est sur que c’est quelque chose qui m’a toujours occupé.

LFB : Il y a aussi autre chose qui reviens tout au long du projet, c’est l’impact qu’à pu avoir ton entourage sur ta vie, que se soit la 75ème Session ou ta famille.

Sheldon : Ma famille, rien d’original. Après je sais qu’il y a des gens qui n’ont pas forcément cette chance mais j’ai eu une famille que j’aime et qui a été là pour moi depuis petit. Ils ont forcément joué un rôle fondamentale, c’est vers eux que je me retourne quand je dois retrouver mes repères, être juste par rapport à moi-même et d’où je viens.
La petite particularité, c’est le dojo et la 75ème Session qui est ma deuxième famille. C’est vraiment un truc de privilégié je pense d’avoir autant de gens sur qui s’appuyer, d’autant plus dans ton domaine parce que c’est compliqué. Il y a énormément d’artistes qui sont isolés et qui essaye de se battre pour leur art mais qui n’ont pas d’environnement. J’ai eu la chance d’en avoir un très tôt, d’avoir pleins de créatifs autour de moi pour développer ma vision. Je les ai aussi aidé à développer la leur. C’est archi précieux et quoi qu’il se passe, c’est sur que ça restera quelque chose de présent dans ma vie et ma façon d’être. C’est une vraie chance et un vrai starterpack dans la vie de commencer avec autant de gens autour de toi.

LFB : Ca a toujours été important pour toi de t’inscrire dans une vie de collectif ?

Sheldon : Oui et non. De toute façon, c’est sur que moi j’ai un rapport avec la solitude, je n’aime pas trop ça être seul. Du coup, je suis seul mais au milieu des gens. J’ai besoin d’avoir des capsules temporelles, des moments où je me retrouve avec moi-même mais c’est souvent entourés d’autres personnes. La solitude ça m’angoisse, j’ai l’impression de ne pas être conçu pour ça, j’ai vraiment l’impression qu’on est conçu pour être des êtres sociaux.
Même deux jours seuls pour moi ça peut-être une source d’angoisse. Maintenant que je ne suis plus en colocation mais en appartement avec ma copine si je dois faire un déplacement et me retrouver seul, j’aime pas. Mais comme tout le monde je m’adapte et je le fais.
C’est vrai que j’ai du mal à faire sans la communauté. Encore une fois, le fait que la 75ème Session soit venu très tôt, ça fait qu’au lieu d’emménager dans une chambre d’étudiant seul, je me suis retrouvé dans un parc d’attraction de la musique avec des gens qui passent tout le temps, ça a renforcé encore plus cette incapacité à être seul. C’est-à-dire que du coup j’ai eu dix ans de vie en sortant du cocon familial où j’ai été dans un autre cocon familial. C’est sur que je ne me suis pas aidé avec ça et du coup je suis un mec du groupe. Après, je reste comme tout le monde, j’ai besoin de moment de solitudes.

LFB : Il y a quelqu’un qui n’est pas vraiment de la 75ème Session mais avec qui tu travailles depuis un petit moment maintenant, c’est Zinée. Comment c’est faite cette connexion et au-delà de ça, qu’est ce qui fait sa force et comment l’as-tu perçu ?

Sheldon : Je ne sais pas. En vrai, son manager c’était un mec qui avant managait un groupe avec qui j’ai travaillé sur Lune Noire donc on était déjà pote. Un jour il est venu au studio avec elle. Puis on ne s’est plus vu, elle a signé dans son label. Par la suite, elle m’a contacté pour faire de la musique ensemble. Vu que je m’étais bien entendu avec elle et que je ne suis pas très sectaire, concrètement à ce que les gens peuvent croire (rires). Si tu viens nous voir avec un projet dans les mains et que tu veux qu’on t’aide, il faut vraiment que ça soit loin de nous ou qu’on comprenne pas ce que tu veux faire pour qu’on refuse.
Là, ça s’est super bien passé, on est devenu très vite très proche. Je la trouve super talentueuse, elle est hyper spontanée aussi. Ca, peu de gens l’ont naturellement . Ce n’est pas du tout quelqu’un dans le calcul ou dans l’anticipation, la marche grave à l’instinct. C’est quelque chose d’archi rassurant sur moi, parce que quand je travailles sur le projet d’un artiste, c’est important d’avoir une boussole pour ne pas former sa proposition à ton gout. Il faut quelqu’un qui te donne du répondant, avec Zinée ça a vite été comme ça.
Puis, il y a aussi le lien humain, c’est comme ma petite soeur. Elle est devenue proche de mon entourage, je la vois énormément en dehors de la musique aussi.

LFB : Avant de tout doucement conclure, on va s’intéresser à une autre thématique, celle du rêve. As-tu toujours été un rêveur ?

Sheldon : Je crois que c’est une des composantes pour être un artiste de rêver. Ca et être égocentrique. Si tu as pas un peu de vanité et que tu n’es pas un minimum persuadé que ce que tu racontes est plus intéressant que le mec d’à côté, tu n’y vas pas.
Et si tu n’as pas suffisamment d’aspirations à aller là où tu ne peux pas aller, je ne crois pas non plus que ça soit viable pour un projet artistique.
Du coup, ouais, je pense être un genre de rêveur mais comme n’importe quelle personne qui prend son stylo pour dessiner ou écrire. Je crois que c’est des métiers de rêveurs puisque tu dois proposer à des gens des espèces de vision irréelles.

LFB : Il y a aussi une envie de partir. Ca se ressent sur un morceau comme Fumée notamment. Mais partir pour aller où ?

Sheldon : C’est plus compliqué que ça. Je dis que j’ai envie de partir mais que je ne partirais sans doute pas, c’est un peu plus nuancé que ça.
L’envie de partir elle peut te prendre n’importe où ou tu es. C’est le bon vieux syndrome du « on veut toujours ce qu’on n’a pas ». Dans les moments où j’ai envie de partir, dans ma tête ça veut dire n’import où sauf Paris. Ca pourrait être Bruxelles, Marseille, le Brésil ou la Chine sans distinction, mais juste pas là où je suis.
Dans Fumée, je parle du fait que le destin d’expatriés qu’il soit heureux ou non, j’ai l’impression que c’est toujours des déchirures.
Du coup je parle de ce fait que j’ai toujours envie de partir mais quand même temps je ne sais pas trop si je suis capable de faire sans mes repères. Ca serait me mentir à moi-même de dire que je serais mieux ailleurs.

LFB : Qu’est ce que je peux te souhaiter pour la suite ?

Sheldon : Que le projet marche, une super tournée avec des heureux de venir me voir sur scène, que je prenne un maximum de plaisir à échanger avec eux. On ouvre aussi un nouveau studio dans Paris puisque le dojo a fermé en février/mars, c’est une nouvelle aventure. On espère que tout se passe et j’espère ne jamais perdre le gout de faire de la musique.

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