Sprint!, feu vert sur l’album de Thierry Larose

Le chanteur québécois Thierry Larose a sorti un nouvel album Sprint!. Un régal musical et vivifiant qu’on s’empresse de vous présenter.

Sprint! en voilà un drôle de nom, pour une couverture d’album affichant un grand et bel escargot couleur miel. De l’humour dites-vous ? Thierry Larose l’utilise d’une main habile pour nous emmener dans la course folle et entraînante de ce dernier album, qui compte de belles surprises.

Après Cantalou sorti en 2021, le chanteur et guitariste venu de la scène québécoise fait un pas vers l’avant dans l’écriture de ce second projet. Sprint! est un album joyeux, porté par un rythme soutenu, et par moments plus calme, qui nous permet d’apprécier ses textes poétiques. Du rock, de la pop, des notes lointaines de jazz … Difficile de ranger cet album dans un genre, et ce serait une erreur ! Ce jeune musicien se fait plaisir, et cela s’entend.

Dès la première piste de l’album, Portrait d’une Marianne, on perçoit cette liberté dans la proposition. Un morceau presque envoûtant, porté par une belle écriture qui ne dure pas moins de 7mn, voilà de quoi annoncer la suite. Les références sont multiples. En s’accrochant à quelques images, il est très agréable de se laisser porter par les longues descriptions. Tu peux faire tout ce que tu veux et moi je ferai ce que je sais faire de mieux, serait pareil à une joyeuse déclaration du musicien ?

Thierry Larose s’appuie également sur son grain de voix, particulier et reconnaissable, qui lui permet de jouer avec une riche palette de notes. Il pose parfois sa voix, grave et assurée, puis s’envole soudain dans les aigües, à notre plus grande surprise !

Les mots Quand ce qui murmurait maintenant crie extraits du titre Si tu comprends pas maintenant (tu comprendras peut-être jamais) en sont une belle illustration. Alors que le début du morceau se dessinait presque comme une comptine au piano, il se délie ensuite avec des notes très hautes et les voix du chœur.

Il y a une certaine spontanéité dans cet album, un jeu de contrastes. Il est composé de plusieurs titres aux allures plus rock, comme Plein prix ou Cœur de Lion. Ce dernier, beaucoup plus court, précédé par Portrait d’une Marianne, est un cri de joie qui nous donne assurément envie de danser, une petite explosion.

Ce qui nous a plu, et touché, c’est également cette capacité à raconter des histoires, à nous inviter dans son imaginaire. De quoi parler après cette période de la pandémie ? Thierry Larose fait le choix d’ouvrir des portes, évoquer ses sentiments, tout en s’intéressant à différentes histoires. Parler des autres, de ce qu’on ressent maintenant, la vie à l’instant T.

Libre à nous de monter à bord de son drôle de véhicule, de se laisser embarquer dans son imaginaire. On ferme les yeux à l’écoute de Baleine et moi (take 10), un morceau très doux qui monte crescendo. La dernière piste de l’album Baleine et moi (take 3) est une seconde version de ce même son. Il a été ajouté à l’album sur les conseils de Alexandre Martel, un ami et guitariste du groupe. À vrai dire c’est un plaisir de retrouver ce titre, comme l’écouter une nouvelle fois mais avec une saveur différente, peut être plus posée, feutrée. Cette impression de déjà vu sans parvenir à mettre tout à fait le doigt dessus.

Ce ton joyeux et qui vient du cœur se ressent aussi dans le morceau le plus jazz de l’album Comme dans mes souvenirs, ou encore dans Des nœuds dans les doigts. On peut relever, une nouvelle fois, ce titre aussi amusant qu’évocateur. C’est plaisant les images absurdes. Sur un rythme entraînant, on saisit ce goût du lâcher prise. Assurément, on a envie de laisser tomber notre garde, de nous y plonger. On retrouve les changements de rythme caractérisant cet album.

Le clip, au grain un peu old school et teinté d’humour, met en avant des moments entre amis. Leurs sourires sont communicatifs.

Ce projet, Sprint! c’est aussi une expérience collective. On retrouve les membres de son groupe dans un second clip, celui de Frisbee & marmelade, on peut citer Lou-Adriane Cassidy, Alexandre Martel, Sam Beaulé et Charles-Antoine Olivier. On découvre par exemple des archives d’images de concerts, et des moments entre eux, de vie et de complicité. Il y a quelque chose d’assez simple et en même temps sincère, de profondément humain, qui fonctionne très bien.

Assez lente et douce, les mots sont posés, la batterie se fait discrète. Ce morceau s’apparente à un vrai câlin, à écouter de bon matin, empli d’humour et de légèreté. Un décalage qui fait du bien. C’est une invitation à danser, et à s’aimer.

Enfin Thierry Larose est aussi et surtout un artiste à découvrir en live ! Porté par sa belle énergie, il nous emporte dans sa danse avec Demain, demain. À l’image de cet album, c’est une vague de liberté. La musique emplit l’espace, on a presque envie de reprendre ses mots, et de chanter avec lui. Il est à retrouver en concert dès ce jeudi aux Francofolies de La Rochelle.

Retrouvez Thierry Larose sur Facebook et Instagram.