Deux années après leur prometteur premier album, Supersport! déploie un retour débordant d’énergie saine et empreint de beauté brute. húsið mitt : un projet parfait pour accéder avec béatitude au retour du froid à l’intérieur de notre paysage quotidien.
Dans le labyrinthe des langues qui semblent se dérober à notre compréhension, émerge un phénomène étonnant : Supersport!, ce quatuor islandais, est comme une mélodie céleste dans l’obscurité. Leur musique, contenue dans l’album húsið mitt, est une expérience sensorielle où les fils invisibles entre nos cœurs et l’univers sonore se tissent avec grâce. Malgré l’abîme apparent de la langue islandaise, ce nouvel opus, plus doux et sage que son prédécesseur tveir dagar, transcende les barrières linguistiques et offre un confort inattendu, comme une écharpe douce caressant les tympans dans le vent glacé de l’Islande.
Au sein d’un premier éclat de lumière, Húsið mitt (Í sjálfu sér) se dévoile tel un tableau abstrait. Les notes s’entrelacent, créant une toile sonore où chaque ton est une émotion. C’est comme une maison intérieure, un abri spirituel où les mélodies s’enchevêtrent, nous invitant à un voyage introspectif. Ce moment crée pour la plupart du temps une suspension dans le temps. Un moment où les accords fluides et les harmonies douces sont comme des gouttes de rosée sur les pétales d’une fleur, capturant l’évanescence d’un instant éphémère. C’est une méditation musicale qui invite à la contemplation, un souffle léger dans le tumulte du quotidien.
Résonnant comme une ode à l’humanité, Allt fólkið allt í kringum mig aborde l’essence de la communauté, créant une symphonie d’unité. C’est un appel à la connexion, une évocation que, malgré nos différences, nous sommes toutes et tous arrangés dans le même tissu musical de l’existence. Désormais, c’est un parcours introspectif auditif à travers l’inconnu qui nous attend. Les notes de Ekki leyndó s’élèvent et tombent comme les vagues de l’océan, nous emportant vers des territoires inexplorés de l’âme. C’est une chanson de mystère et de découverte, où chaque note est une énigme à résoudre.
Les accords tendus et les rythmes énergiques créent une tension palpable, évoquant un jeu dangereux. Þú ert að spila hættulegan leik est une danse entre l’audace et la prudence, une exploration sonore des limites de l’arrogance humaine, et tout cela résonne comme un avertissement musical. Un avertissement qui prend peu à peu la forme d’un cri silencieux contre l’aliénation moderne. Bullshit Jobs et ses accords mélodieux cachent un sentiment de frustration, exprimant l’absurdité des emplois dénués de sens. C’est une ballade ironique qui souligne le vide de l’existence moderne, une réflexion poignante sur la quête de sens dans un monde superficiel.
Cette recherche de réponse dans ce décor futile peut provoquer une forte rétrospection. Dapurlegt lag (Allt sem hefur gerst) retentis comme des souvenirs lointains, créant une atmosphère de nostalgie douce-amère. C’est un hommage aux expériences passées, un regard tendre sur le chemin parcouru. Chaque note est imprégnée d’histoires et de moments qui ont forgé le groupe. C’est ainsi que nous poursuivons sur cette voie de la mélancolie en compagnie de Hér gilda allt aðrar reglur, kveðja amma. Ce titre est un hymne à l’amour et à la sagesse des grands-mères. Les mélodies chaleureuses évoquent la tendresse, créant un sentiment de réconfort. C’est une chanson d’amour intemporelle qui célèbre l’héritage de la sagesse transmis de génération en génération.
Að vökva blóm (Og að vökva ekki blóm) est une métaphore florale de l’amour et de la croissance. Cette voix unique, agréable, provoquant des communions délicates, fait état du processus de soin et d’attention nécessaire pour faire fleurir l’amour, tout cela ajouté avec un léger son de clignotant de voiture accompagnant cette voix, nous laissant présager l’entrée dans ce dernier virage avant d’arriver à la fin de cet album.
Enfin, ce virage, nous le prenons. Lágskýjað clôt cet album tel un rêve qui s’évanouit lentement. Les notes s’estompent comme les derniers souffles du vent d’automne, laissant derrière elles une empreinte mélancolique. C’est une conclusion envoûtante, une invitation à la réflexion silencieuse sur les thèmes et les émotions explorés tout au long de l’album.
Dans húsið mitt, Supersport! a créé une œuvre musicale d’une profondeur rare. Chaque chanson est un chapitre dans le livre de l’âme humaine, une exploration poétique des joies et des peines de l’existence. Cet album, pétri d’émotion pure et sincère, est une invitation à plonger dans l’essence même de l’art musical, où les mots deviennent superflus devant la puissance transcendante des mélodies.
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