« We’ve been The Last Dinner Party and You’ve been Lyon ! »

The Last Dinner Party fait sensation. Formé en 2021, ce groupe britannique de pop-rock composé de cinq chanteuses et musiciennes a commencé sa carrière avec la sortie de leur premiers singles en 2023. The Last Dinner Party est pourtant déjà loin d’être un groupe émergent. Leur premier album, Prelude to Ecstasy, dévoilé en février 2024, a confirmé leur ascension fulgurante, portée par leur signature chez Universal alors qu’elles comptabilisent déjà plus de 150 concerts à leur actif pour une tournée mondiale. 

Après un passage remarqué à la Maroquinerie et au festival Rock en Seine, on ne voulait absolument pas rater leur retour en France. Cette fois, elles nous ont gratifiés de deux dates dans l’hexagone : L’Olympia à Paris et l’Épicerie Moderne à Feyzin en banlieue lyonnaise.

On laisse les Parisiens profiter de leur date quelques jours avant et on prend la direction de l’Épicerie Moderne, une salle à la programmation éclectique où les 600 places disponibles se sont arrachées en quelques heures dès leur mise en vente.

Passionnées par la scène, elles soignent chaque détail pour transformer leurs concerts en véritables spectacles. Une scénographie au thème céleste inspirée par les décors de théâtre, des interactions avec le public et une théâtralité assumée : tout est pensé pour offrir une expérience mémorable.

Luv Cat ouvre le bal, tandis que nous arrivons juste à temps pour découvrir le style indie de Katy J Pearson. La faute au réseau de transport lyonnais qui ne semblait pas aussi pressé que nous d’arriver à la salle. Cette dernière nous partage l’anecdote d’un échange à Lyon pendant ses années universitaire avant de céder la scène aux stars de la soirée.

The Last Dinner Party entre en scène avec Burn Alive. Un morceau puissant écrit par la chanteuse Abigail Morris après le décès de son père sur le fait de sublimer sa douleur en art. Un titre qui ouvre traditionnellement leurs concerts et donne le ton. S’ensuit Ceasar on a TV Screen, dans lequel Abigail se moque de la masculinité fragile en imaginant porter le costume de son ex-petit ami pour incarner une sorte d’autorité charismatique clichée qui cache en réalité une profonde sensibilité. 

Le public découvre ensuite des exclusivités, notamment Second Best, qu’Emily a écrit pour aborder la souffrance d’être choisie par défaut dans une relation. Ainsi que Big Dog et The Killer, ce dernier interprété pour la première fois cet été. On retiendra l’énergie sur le refrain de The Killer (ou This is the Killer Speaking), avec la répétition de « Here comes the Killer« , dans une structure assez similaire à Second Best, où le refrain est également une répétition du titre.

Dans un jeu de lumière en douches intimistes avec des accents de rouge, le groupe laisse place à Aurora Nishevci puis Emily Roberts pour interpréter le son en albanais Gjuha, qu’Aurora introduit en confiant qu’elle l’a écrit pour parler du sentiment de honte qui émane de ne pas bien connaître sa langue maternelle. Le reste du quintet (six en réalité, avec un batteur temporaire sur scène) se joint progressivement pour faire une transition avec un de leurs plus gros titres, Sinner.

Le groupe impressionne par son énergie et sa générosité. Abigail, charismatique et spontanée, se réjouit d’une margarita fraîchement servie par Georgia. Elle descend saluer les spectateurs, occupe chaque recoin de la scène et s’exprime dans un français étonnamment fluide qui ne se contente pas d’un simple “bonjour” ou “merci”. Cette proximité plutôt rare amuse et renforce l’attachement du public.  Alors, nous ne sommes pas dupes, tout cela est bien pensé à l’avance, pourtant la prestation ne sonne pas fausse un seul instant.

Avec un unique album de 12 titres joué dans son intégralité, la fin du concert approche rapidement, sans pour autant nous laisser insatisfait tant elles n’ont rien précipité. Après une interprétation magistrale de Lady of Mercy, le groupe quitte brièvement la scène avant de revenir pour un rappel attendu avec The Killer et l’incontournable Nothing Matters, réveillant enfin le public du fond de la salle pour leur offrir un adieu digne de ce nom.

Crédit photo : Laura Tonini-Bossi / @tcedrvm