Il y a des groupes que nous suivons avec le temps, comme des amis par moments intimes et d’autres où on les perd un peu de vue mais pour lesquels notre affection reste entière. Et Belle and Sebastian est l’un de ces groupes qui demeure dans notre champ de vision musical et que l’on écoute toujours avec l’impression de retrouver un.e vieil.le ami.e. Le groupe écossais vient de dévoiler A Bit of Previous, leur premier album en 7 ans et c’est un plaisir de retrouver leur son chaleureux, et leurs mélodies parfois drôle, parfois mélancoliques, dans de nouvelles compositions. Nous avons rencontré Stuart Murdoch et Sarah Martin, lors de leur passage à Paris et nous sommes entretenus avec Sarah. Nous avons parlé entre autres de A Bit of Previous, de Glasgow, et de « mur de la mort »…
English version below
La Face B : Salut, comment ça va ? Qu’est-ce que ça fait de sortir A Bit of Previous votre premier album en 7 ans très bientôt ?
Sarah Martin : J’ai l’impression que ça ne peut pas arriver assez vite ! Vraiment. Cela pris beaucoup de temps pour le sortir. J’ai l’impression qu’il aurait dû sortir il y a des mois. Tout prend beaucoup de temps de nos jours.
LFB : Est-ce que vous avez travaillé dessus pendant les sept dernières années ? Ou bien avez-vous…
SM : Je pense que la plupart des chansons sont nées il y a environ deux ans.
LFB : Nous avons lu que vous aviez dû annuler un projet d’enregistrement de l’album à New York en 2020 ?
SM : Oh, en fait, c’est à Los Angeles que nous devions aller. Nous étions prêts à y aller et puis le COVID est arrivé et nous ne l’avons pas fait.
LFB : Vous avez donc dû l’auto-produire…
SM : Nous l’avons fait. C’est vrai. En fait, il y a quelques chansons qui ont été faites avec… Je ne voulais pas vraiment auto-produire mes chansons. Parce que je voulais être sûr qu’elles allaient marcher. Et je ne voulais pas vraiment être en charge de faire en sorte que ça marche. Donc j’ai effectivement engagé les services d’un producteur extérieur. Mais le reste des chansons l’étaient.
Deux chansons ont été produites par un type appelé Matt Wiggins (Adele, Porridge Radio, The Vaccines…) qui est venu de Londres pour travailler avec nous dans notre studio, et les autres ont été produites par le groupe.
LFB : Tout a été écrit et enregistré à Glasgow, votre ville natale, dirais-tu que cela a eu un impact sur l’album ?
SM : C’était une façon différente de travailler par rapport à ce que nous aurions fait si nous avions été en Amérique, simplement parce que si tu pars quelque part, ça ne peut pas vraiment être un projet ouvert, alors que si tu travailles à la maison, tu peux juste continuer… Surtout si c’est notre propre studio, il n’y avait jamais un autre groupe de prévu pour le mois suivant ou autre. Donc on avait beaucoup de temps pour revenir sur les choses et juste garder, tu sais… c’était assez détendu, vraiment. Il n’y avait pas de longues journées de folie.
LFB : Est-ce que vous l’avez fait pendant le temps du COVID ?
SM : Oui. Nous avons commencé l’enregistrement à la fin de 2020, en décembre 2020. Puis il y a eu une sorte de pause forcée de six semaines et ensuite, à la mi-février de l’année dernière, nous avons recommencé et avons continué jusqu’à peut-être septembre.
LFB : Aviez-vous un objectif particulier avec cet album ou un état d’esprit particulier pendant sa réalisation ?
SM : Vraiment, c’était difficile de savoir quand s’arrêter. Et je suppose que c’est l’une des choses avec le fait que ce soit notre propre studio. Nous aurions probablement pu le terminer beaucoup plus tôt que nous ne l’avons fait, mais comme vous passez toujours à autre chose, il a probablement évolué un peu.
LFB : Vous avez donc eu le temps de revenir en arrière…
SM : Oui, exactement. Et il y avait des chansons que les gens pensaient que nous n’allions pas obtenir une assez bonne version cette fois-ci et que nous allions juste les laisser pour y revenir une autre fois, et puis vous y revenez et vous vous dites « en fait ! ».
Pour une chanson comme If They’re Shooting at You, je me souviens que Stewart (Murdoch) disait « ce n’est pas bon ». Vous savez, « ce n’est pas assez bon. On va juste la mettre de côté pour l’instant et on y reviendra. » Et puis deux ou trois personnes ont eu des idées de trucs pour ça et tout d’un coup ça a repris un sens et donc c’est allé sur l’album.
LFB : Le titre A Bit of Previous me fait penser que c’était presque comme si vous repreniez là où vous l’aviez laissé, mais il a aussi quelque chose à voir avec le bouddhisme…
SM : Eh bien, je pense que « a bit of previous » c’est comme si vous aviez un passé criminel, en anglais c’est le genre d’idée, c’est comme si quelqu’un avait un casier judiciaire ou quelque chose comme ça… c’est comme si « a bit of previous » serait idiomatique de ça.
Mais Stuart a aussi écrit une chanson sur la réincarnation. Et il l’a appelée A Bit of Previous parce que c’est un jeu de mots… Mais cette chanson n’a pas été mise sur l’album de toute façon (rires).
LFB : Votre single They’re Shooting at You a des paroles fortes. Avec : « S’ils te tirent dessus, gamin, tu dois faire quelque chose de bien ». Peux-tu nous parler un peu de cette chanson ?
SM : Eh bien, c’est la chanson de Stuart. Quand il me dit de quoi il s’agit, je ne le reconnais pas vraiment. Mon interprétation était un peu différente. Mais je pense qu’il l’a écrite du point de vue de quelqu’un qui doit faire face à un barrage de critiques et de difficultés provenant de pressions extérieures, et que si tu sais que les choses sont si difficiles, alors tu dois être sur la bonne voie.
LFB : Et pour les vidéos de ce titre, vous avez travaillé avec des photographes qui couvrent la guerre en Ukraine. Et vous donnez tous les bénéfices de cette chanson à la Croix Rouge britannique, pour l’Ukraine. Peux-tu nous parler un peu de cette collaboration ?
SM : Je pense que tout ce que je peux dire c’est que c’est ce qui s’est passé. Mais oui, je pense que Stuart a eu l’impression que c’était une chose que nous pouvions dire, tu sais, nous sommes solidaires de la situation de l’Ukraine en ce moment et tout le monde est horrifié par ce qui se passe, mais en fait ce dont ils ont besoin c’est d’argent. Et ils ont besoin de défendre leur pays et les gens sont déplacés. Et donc vraiment, c’est ce dont les gens ont besoin plus que tout, c’est juste de l’argent plus que tout, n’est-ce pas ?
LFB : Y a-t-il une chanson sur l’album qui te tient particulièrement à cœur ? Donc je pense à une, peux-tu nous parler d’une de tes chansons peut-être ?
SM : Eh bien, celle qui est la plus proche de mon cœur est en fait une de Stewart qui est Working Boy in New York City. J’adore celle-là. C’est ma préférée. Je pense simplement qu’elle s’inscrit dans la tradition dont les chansons de Belle & Sebastian semblent souvent issues. Tu sais, un étranger qui trouve son chemin dans la vie, et qui atteint une certaine forme d’actualisation en quelque sorte. C’est une chanson très généreuse, et je pense qu’elle est vraiment géniale. Je pense que si je devais choisir une chanson, je pense que celle dont on pourrait être le plus fiers serait celle-là.
LFB : L’album a quatre couvertures différentes, et les quatre images représentent quatre pays différents il me semble ? Peux-tu nous en parler un peu ?
SM : Je ne sais pas… Honnêtement, je n’ai rien à voir avec cela. Je pense que c’était l’idée de Stuart… C’était avec le titre « A Bit of Previous » qu’il voulait avoir des fantômes, tu sais, pour qu’il y ait un fantôme dans chaque photo…
LFB : Ca me donne envie de regarder à nouveau la couverture !
SM : Oui, il y a comme ces figures fantomatiques. Et donc, il y a de la vie. Il y a des gens de l’ère moderne et puis il y a une sorte de figure fantomatique sur chaque pochette.
LFB : Et il y a quatre couvertures différentes que tu peux choisir ? Ou est-ce que c’est comme s’il y avait un 45 tours avec une couverture différente ?
SM : Non, je pense qu’il peut y avoir différents types de distributeurs ou quelque chose comme ça. Je pense que les magasins indépendants en Grande-Bretagne en reçoivent un en particulier ou quelque chose comme ça, j’ai perdu le fil ! (Rires)
LFB : Belle & Sebastian existe depuis presque 30 ans en tant que groupe et est toujours aussi florissant. Qu’est-ce qui vous permet de rester forts ?
SM : Je pense que le nombre de personnes dans le groupe est vraiment… ça aide d’avoir beaucoup de personnes parce qu’il y a toujours quelqu’un qui a une sorte de conviction pour faire des choses. Je pense que cela joue en notre faveur. Et aussi le fait que toutes les quelques années, quelqu’un semble partir et quelqu’un d’autre arrive.
Et en fait, quand vous avez quelqu’un de nouveau dans le groupe, ça apporte beaucoup d’énergie. Les gens commencent à se souvenir de ce qui est important.
LFB : C’est intéressant. Vous êtes nombreux effectivement et je n’avais pas réalisé que les gens changeaient…
SM : Ouais. Je parlais à un ami qui est dans un groupe, dont quelqu’un est parti et je lui ai demandé « Comment ça va ? » et il m’a dit « C’est génial en fait ! ». Parce que tu sais, ce n’est pas comme si la personne qui est partie ne nous manque pas, mais avoir quelqu’un de nouveau qui arrive peut vraiment être bien. Tu es juste continuellement comme, « oh, ouais, c’est excitant !! ». Parce que vous vous habituez à faire les mêmes choses et en fait, être capable de se les rappeler, de les voir à travers quelqu’un de nouveau, c’est bien.
LFB : Je me demandais ce qu’est l’écriture de chansons pour toi, est-ce que c’est pour exprimer des émotions, pour communiquer avec les gens ou est-ce que c’est l’art d’écrire ?
SM : Je pense que cela aide, cela m’aide parfois à rassembler quelque chose. Quand il y a une chose qui vous émeut, sur laquelle vous écrivez, ça vous aide à lui donner un sens d’une certaine manière. Je pense que c’est presque comme une sorte de séance de thérapie, où l’on contextualise un événement, un sentiment ou autre. Tu le mets en mots et en musique et tu le rends plus agréable plutôt que compliqué ou difficile ou autre.
LFB : Et puis tu le sors dans le monde et il évolue, je suppose.
SM : Oui.
LFB : Vous vous préparez à partir en tournée pour la première fois depuis 2019. Et vous allez d’abord aux États-Unis puis en Europe. Comment te sens-tu à l’idée de partir en tournée après si longtemps ?
SM : C’est une sensation étrange. Je ne pense pas que l’Amérique sera déplacée. Je pense que ça va se faire. Mais c’est tellement bizarre de penser à… tu sais, prendre l’avion aujourd’hui était bizarre et le vol semblait long et j’étais comme « oh mon dieu ! ». C’est dur, mon monde s’est rétréci. Et ça va être étrange d’être dans une pièce avec des centaines ou des milliers d’autres personnes. Mais je ne suis pas devenu folle et je n’ai pas encore été à un concert. Donc oui, je pense que le premier concert auquel j’irai sera le nôtre.
LFB : Donc vous n’avez pas du tout joué depuis ? Parce que votre tournée européenne a été annulée…
SM : Oui, elle a été déplacée au 23 janvier.
LFB : Est-ce pour des raisons liées au COVID ?
SM : Oui. Eh bien, je pense que c’est parce que certaines parties de l’Europe n’avaient pas encore été levées les réstrictions complètement, donc personne n’achetait vraiment de billets et nous ne pouvions pas nous permettre de perdre la moitié de la tournée. Je pense à l’Allemagne et l’Italie ou quelque chose comme ça. Les gens n’allaient tout simplement pas ou naturellement pas aux concerts et le promoteur disait qu’on ne pouvait pas vraiment le faire.
LFB : Comment avez-vous fait face à ces trois dernières années, en tant que groupe et personnellement ?
SM : Ça s’est bien passé, en fait, depuis probablement l’été 2020. La première étape quand on ne pouvait pas voir… tu sais tout était par email… Nous essayions de patauger dans les enregistrements à l’aveugle et d’obtenir l’album live ensemble.
Et ce n’était que des e-mails et des appels téléphoniques, sans aucune réunion réelle, sans s’asseoir et écouter les choses dans une salle de contrôle ou quoi que ce soit, c’était juste des écouteurs et c’était dur.
Mais j’ai apprécié le fait de travailler régulièrement à la maison et le fait que nous ayons pu être en studio, nous portions des masques et nous faisions attention, et au moins nous pouvions avoir l’impression de faire quelque chose ensemble.
LFB : Y a-t-il des choses que tu as découvertes récemment et que tu aimerais partager avec nous ?
SM : Je pense simplement que Glasgow est un endroit où il fait bon vivre. Je pense que c’est très, très étrange. J’ai eu l’impression que le monde entier était à Glasgow lors de la conférence COP (COP26) en novembre. Et c’était tellement busy.
Glasgow était incroyable. Il y avait beaucoup de gens qui prenaient les bus venant de France et qui déposaient leurs télévisions, des groupes d’adolescents pour les marches et tout ça… Et c’était choquant de voir qu’après tout ce temps, les gens sont toujours prêts à voyager et à participer à ce genre de choses.
Et il y avait des gens qui ont marché depuis la Suède et d’autres pays. J’ai trouvé ça incroyablement émouvant que des gens aient trouvé le moyen de se rendre à Glasgow pour ça et j’ai eu l’impression que le monde se rassemblait un peu.
LFB : Est-ce que la culture a repris ?
SM : Je ne suis pas allée à aucun concert, mais je pense qu’il se passe des choses, mais je suis plus impliquée dans d’autres choses créatives culturellement à Glasgow. Je passe du temps avec des artistes.
LFB : Fais-tu autre chose que de la musique ?
SM : Non. Je fais partie d’un groupe de volontaires qui construit une structure qui sera un théâtre, un cinéma et un espace artistique, mais aussi un mur de la mort pour les motos.
LFB : Un mur de la mort ?
SM : C’est comme un tonneau pour les motos, mais ça a déjà été un cinéma et une galerie et des choses comme ça, et c’est magnifique. Il y a beaucoup d’artistes qui viennent, qui discutent des spectacles qu’on va y mettre. C’est le monde que j’habite aussi.
LFB : Quel est le nom de cet endroit ?
SM : Il s’appelle le Révélateur et c’est vraiment bien.
LFB : Est-il déjà ouvert au public ?
SM : Pas vraiment. Pas vraiment, pas officiellement. C’est inachevé. C’est un travail en cours. Mais il y a beaucoup de rêves qui s’y réalisent.
LFB : Ça a l’air génial, nous allons garder un œil sur la date d’ouverture. Merci beaucoup !
English version
There are bands we follow over time, like friends at times intimate and at others where we lose a bit sight of them, but for whom our affection remains intact. Belle and Sebastian is one of those bands that sticks in our musical field of vision and that we always listen to with the impression of finding an old friend again. The Scottish band releases today A Bit of Previous, their first album in 7 years and it’s a pleasure to hear their warm sound and their melodies, funny at times and melancholic at others, in new compositions…
We met Stuart Murdoch and Sarah Martin when they were in Paris and we got to chat with Sarah… We talked about A Bit of Previous, Glasgow, and of « wall of death »…
La Face B: Hi, how are you? How does it feel to release A Bit of Previous your first album in seven years really soon?
Sarah Martin: It feels as though it can’t come quickly enough! Really. It’s been taken a long time to to get it out. It feels as though it should have been out months ago. Everything just takes a long time these days.
LFB: Have you been working on it over the last seven years? Or did you…
SM: I think most of the songs probably came up, maybe sort of a couple years ago.
LFB: We’ve read that you had to cancel a project to record the album in New York in 2020?
SM: Oh, actually, it was Los Angeles we were meant to go to. We were all set to go and then COVID happened and we didn’t.
LFB: So you had to self produce it…
SM: We did it. Yeah. Well actually there were a couple of songs that were done with… I didn’t really want to self produce my songs. Because I wanted to know they were going to work. And I didn’t really want to be in charge of making sure that happened. So I actually did engage the services of an outside producer. But the rest of the songs were.
So there were two songs produced by a guy called Matt Wiggins (Adele, Porridge Radio, The Vaccines…) who came up from London to our studio and he worked with us and then the rest of them were produced by the band.
LFB: It was all written and recorded in Glasgow, your hometown, would you say it impacted the album?
SM: It was a different way to work from how we would have made it if we’d been in America, just because if you go away somewhere it can’t really be an open ended project.
Whereas if you’re working at home, you can just keep… Especially if it’s our own studio, there was never another band booked in for the next month or whatever. So we had a lot of time to keep returning to things and just keep, you know… it was quite relaxed, really. There were no crazy long days.
LFB: Did you make it over COVID time?
SM: Yeah. We started the actual recording at the end of 2020 sort of December 2020. And then there was a forced sort of gap for six weeks and then in the middle of February last year we started again and just carried on until maybe September.
LFB: And did you have a particular goal with the album or a particular state of mind while making the album?
SM: Really, it was difficult to know when to stop actually. And I guess that’s one of the things with it being our own studio. We probably could have finished it a lot of sooner than we did, but because you always move on to other things, it probably shifted along a little bit.
LFB: So you had time to go back…
SM: Yeah, exactly.And there were songs that I think people thought, you know, that we weren’t going to get a good enough version of this time and we were just going to leave them to come back to another time and then you come back to them and then you’re like “actually!”.
A song like If They’re Shooting at You, I remember Stewart (Murdoch) saying “that’s not good”. You know, “that’s not good enough. We’ll just put that aside for now and then we’ll come back to it.” And then a couple of people had ideas for stuff for it and then all of a sudden it made sense again and so that went on the album.
LFB: The title A Bit of Previous makes me think it was almost as if you were taking back where you left it, but it also has something to do with Buddhism it…
SM: Well, I think a “bit of previous” is like if you’ve got a kind of criminal past, in English that’s the kind of idea, it’s like if somebody has a criminal record or some you know… it’s like “a bit of previous” would be idiomatic of that.
But also Stuart (Murdoch) wrote a song which was about sort of reincarnation. And he called that A Bit of Previous because obviously it’s a play on words… But then that song didn’t get put on the album anyway (laughs).
LFB: Your single They’re Shooting at You has strong lyrics. With : “If they’re shooting at you kid, you must be doing something right”. Can you tell us a bit about the song?
SM: Well, it’s Stuart’s song. When he tells me what it’s about I don’t really recognise that. My interpretation was a bit different. But I think i he wrote it from the perspective of somebody kind of just facing a barrage of criticism and you know, difficulties from outside pressures and that if you know things are that hard, then you must be on the right track.
LFB: And for the videos of this track you’ve worked with photographers covering the war in Ukraine. And you’re giving all the proceeds of this song to the Red Cross UK towards Ukraine. Can you tell us a bit about this collaboration ?
SM: Well, I guess all I can say is that that is what’s happened. But yeah, I think Stuart kind of felt as though this was a thing that we can say, you know, we stand with Ukraine’s situation at the moment and everybody’s horrified by what’s going on, but actually what they need is money. And they need to defend their country and people are being displaced. And so really, it’s what people need more than anything, it’s just money more than anything isn’t it?
LFB: Is there a song on the album that is particularly close to your heart? So I’m thinking one, can you tell us a bit about one of your songs maybe?
SM: Well, I mean, the one that’s closest to my heart is actually one of Stewart’s which is Working Boy in New York City. I love that one. That’s my favourite. I just think that it feels very much in the kind of tradition that Belle & Sebastian’s songs often seem to come from. You know, an outsider finding their way through life, and reaching some kind of actualization somehow. It’s a really generous song, and I think it’s really great. I think if I had to pick a song, I think the one that we could be proudest that would be that one.
LFB: The album has four different covers, and the four images represent four different countries it seems? Can you tell us a bit about these?
SM: I don’t… I honestly have nothing to do with that. I think it was Stuart’s kind of notion… It was along with the title, “A Bit of Previous” that he wanted to have ghosts, you know, so that they’re all kind of, there’s a ghost in each photo kind of thing…
LFB: It makes me want to look at the cover again!
SM: Yeah, there’s like those ghostly figures. And so there’s like, there’s life. There are people in the modern era and then there’s a kind of ghostly figure on each sleeve.
LFB: And are they four different covers and you can choose? Or is it like there’s a seven inch with a different cover?
SM: No I think there may be different kinds of distributors or something. I think like the indie shops in Britain are getting one particular one or something, I lost track! (Laughs)
LFB: Belle & Sebastian have been existing for almost 30 years as a band and it is still thriving. What would you say keeps you strong?
SM: I think the number of people in the band is really… it does help to have a lot of people because there’s always somebody that has a kind of conviction to do stuff. I think that works in our favour. And also the fact that every few years, somebody seems to kind of leave and somebody else comes in.
And actually when you get somebody new into the band that brings quite a lot of energy in. People sort of start to remember what’s important.
LFB: That’s interesting. There are many of you and I didn’t realise people changed…
SM: Yeah. I was talking to a friend who’s in a band, who somebody left and I was saying “How is it?” and he was like “It’s great actually!”, because you know, it’s not like we don’t miss the person that left, but having somebody new come in actually can really be good. You’re just continually kind of like, “oh, yeah, this is exciting!!”. Because you get used to doing the same things and actually to be able to be reminded, to see it through somebody new is good.
LFB: I was wondering what is songwriting to you, like, is it to express emotion to communicate with people or is it the craft or what is writing to you?
SM: I think it helps you, it helps me sometimes to kind of parcel something up. It’s when you are moved by something, to write about it, then it kind of helps you to make sense of it somehow. I think it’s almost like a sort of therapy session in a way, where you kind of you contextualise an event or a feeling or something. You kind of put it into words and music and then you make it nicer rather than complicated or difficult or whatever.
LFB: And then you put it out in the world and it evolves I guess.
SM: Yeah.
LFB: You’re preparing to tour for the first time since 2019. And you’re going to the States first then in Europe. How do you feel about touring after so long?
SM: It feels odd. I don’t think America will get moved. I think that will happen. But it’s so weird to think of… you know, getting on a plane today was weird and the flight seemed long and I was like “oh god!”. It’s hard, my world has shrunk. And it’s going to be strange being in a room with hundreds or 1000s of other people. I’ve not been going crazy and I’ve not been to a gig yet. So yes, I think the first gig I go to will be ours.
LFB: So you haven’t played since at all? Because your European tour got cancelled…
SM: Yeah. It got moved to January 23.
LFB: Is it for reasons linked to COVID?
SM: Yeah. Well, I think it was because some parts of Europe’s restrictions hadn’t really been lifted properly so nobody was really buying tickets for things and we just couldn’t afford lose half of the tour. I think Germany and Italy or something. People just aren’t or naturally weren’t going to gigs and the promoter was saying you can’t really do that.
LFB: How did you cope with the last three years like as a band and personally?
SM: I mean, it’s been okay, actually, since probably since the summer of 2020. The first step when you couldn’t see… you know everything was on email… We were trying to wade through blind recordings and get the live album together.
And that was all email and phone calls and no actual meeting up or sitting and actually listening to things in a control room or anything it was just headphones and that was hard.
But I’ve enjoyed just working steadily at home and the fact that we were able to be in the studio, we were wearing masks and we were being careful, and at least we could feel as though we were doing anything together.
LFB: Are there things that you’ve discovered recently that you would like to share with us?
SM: I think just, Glasgow is a good place to be. I think it’s been very, very strange. It felt as though the whole world was in Glasgow in the COP (COP26) conference in November. And that was so busy.
Glasgow was amazing. Lots of people getting buses coming from France and dropping off TV, groups of teenagers for the marches and things… And it was shocking how surprising that was that after all this time, people are still kind of prepared to travel and attend things like that.
There were people that walked from Sweden and things. I just found that incredibly moving that people found ways to get to Glasgow for that and it felt as though the world was sort of coming together a bit.
LFB: Do you feel that the culture has taken off again?
SM: I mean, I’ve not been to any gigs, but I think there are things happening, but I’m more involved in other creative things culturally in Glasgow really. I’m spending time with artists.
LFB: Do you do something else than music?
SM: No. Well, I’m part of a group of volunteers that’s building a structure that’s going to be a theatre and cinema and an art space, but also a wall of death for motorcycles.
LFB: A wall of death?
SM: It is like a barrel for bikes, but it’s already been a cinema and gallery and things like that, and it’s beautiful. And so, there’s a lot of artists who come in, discussing shows that we’re going to put there. That’s the world that I’m also inhabiting.
LFB: What’s the name of the place?
SM: It’s called the Revelator and it’s really good.
LFB: Is it open yet to the public?
SM: Not really. Not really not officially. It’s unfinished. It’s a work in progress. But there are a lot of dreams being dreamed there.
LFB: It sounds amazing, we’ll keep an eye on when it’s going to open. Thank you very much!