Vous reprendrez bien une dose de Squid ?

A La Face B, on aime tellement Squid qu’on multiplie les reports ! Le dimanche 24 septembre, nous étions à Bordeaux. Quelques jours après, nous voici à Paris. A l’Élysée Montmartre, le quintet anglais nous délivre un rock énergique, à la croisée du post-punk et du free-jazz. Incroyable.

L’Élysée Montmartre, c’est l’assurance d’y voir, où qu’on soit, de ne pas être écrasé contre ses voisins. Une salle grande et belle, que le quintet a rempli sans aucune hésitation. On avait hâte de cette date, cochée dans nos agendas depuis déjà belle lurette.

Première partie : Naima Bock

Pour ouvrir le bal, c’est une femme seule avec sa guitare acoustique qui se présente à nous. Naima Bock, ex-membre de Goat Girl, est venue nous dévoiler son premier album solo, Giant Palm. Nous en parlions déjà il y a un an et nous remettons le sujet sur le tapis aujourd’hui : quelle voix, quelle présence ! L’artiste a grandi à Glastonbury et s’est imprégnée du folklore de la ville pour écrire ses chansons. Il en ressort de la douceur, de la poésie et une voix qui donne envie d’ailleurs. Qui vibre si fort, qui résonne. Une voix chaude empreinte d’effets, qui rappelle le soleil et le sud.

Squid

Si vous n’avez jamais vu en Squid en live, c’est très regrettable. Les musiciens originaires de Brighton possèdent une force incroyable, couplée d’un flegme apparent. Tout semble si facile. En à peine deux albums, Bright Green Field (chroniqué ici) puis cette année, O Monolith, ils ont su s’imposer dans le paysage du post-punk. Mais ils sont bien plus que ça. Expérimental, jazzy. Hors-norme.

Notre première fois, c’était l’an dernier à Rock en Seine. On ne connaissait pas et on s’était pris une claque magistrale. Rafale violente inattendue. Évidemment qu’on attendait que ça, les revoir. En live, les morceaux, déstructurés et intenses. Déstabilisants pour certains, sans doute. Car à peine le temps de trouver son rythme, que les notes nous emportent déjà ailleurs. Mentalement, spatialement. Et Ollie Judge, chanteur et batteur, ne cesse de sourire. On imagine sa joie d’être parmi nous, devant une salle comble et un public survolté. Car ici, ça chante, ça hurle les paroles, ça pogote. De la vie, des belles personnes, de la bienveillance. Ça fait du bien. Dans un cocon, nous voilà enveloppés de guitares, de basses, de claviers, de cuivres ou encore… de violoncelle électrique !

Et si le quintet ne fait pas de rappel, qu’importe finalement. Car dès l’ouverture avec Swing ils ont su nous saisir, avant de nous troubler avec Undergrowth et nous faire crier sur Narrator. Peel St, Phamplets ou finalement The Blades, les musiciens enchaînent, sans aucun faux pas ni demi-mesure.

Et si certains y voient du Radiohead, ce n’est sans doute pas à tort, le groupe anglais étant une des influences de Squid (relire notre interview).

Avec des groupes comme Black Country, New Road, Crack Clouds ou encore black midi, le quintet Squid œuvre à une nouvelle musicalité : s’affranchir des genres voire les hybrider, poser des mots fragiles sur des notes perçantes et laisser les morceaux s’étendre et se distendre.

On en redemande.

Crédits photos : Cédric Oberlin

Suivez l’actualité de Squid sur Facebook et Instagram.