The Toxic Avenger marque son retour avec un cinquième album aux ambitions retro-futuristes, composé de dix-huit titres assez variés, qui apportent une dimension plus accomplie à ce projet. L’artiste, à travers ses productions électroniques, traduit sa vision du monde actuel et de son avenir.

Yes Future. Cela résonne comme un slogan. Celui d’une personne qui semble croire en l’existence d’un futur dans lequel il serait possible de s’épanouir. Pourtant, à travers les différents morceaux de cet album, diverses ambiances et sentiments s’enchaînent. Ce projet ressemble à un voyage dans lequel nous sommes confrontés à certaines réalités.
Le premier titre, Getting Started, regroupe tous les ingrédients qui seront par la suite disséminés au fur et à mesure de notre avancée dans l’album. Différentes strates électroniques forment un tout percutant, qui vient nous entourer pour nous immerger. A son écoute, il nous est difficile de ne pas être confiant pour la suite. Edge of Time, avec la voix de Andrew Huang, prolonge notre immersion, calmement.
Dernières vérifications, Everything Seems OK. Notre plongée dans le monde réel peut commencer, sur le même rythme posé et rassurant. Cette balade est magnifiée par des voix synthétiques.
Le morceau suivant, It Doesn’t Matter, hausse le rythme et nous donne l’impression d’avancer tout en surmontant des obstacles. Un vrai jeu de textures permanent est créé ici et l’artiste nous offre un contraste entre des sonorités assez claires, et d’autres beaucoup plus sombres.
Osaka, en collaboration avec My Dear, nous fait danser. Le chant vient magnifier une production aux allures rétro.
Véritable critique du monde du travail actuel, Bien Cordialement est un titre de plus de sept minutes dans lequel Simone dépeint toutes les contradictions de notre société, et plus particulièrement des demandes/attentes des principaux acteurs de la vie économique. Sous ce discours, la production très élaborée permet d’avoir un ensemble percutant.
Notre cerveau ressort préoccupé d’avoir été confronté à ces constatations, et Trouble nous accompagne parfaitement, avec ses notes de guitare et une voix planante qui ne nous bouscule pas. Au contraire, le rythme nous redonne envie de danser. Ce que s’accorde à faire Turning, morceau très underground, où la voix de Sopthie-Tith semble être un instrument à part entière.
Retour au calme avec Sports et divertissements. La production, qui semble dans un premier temps très simple, est cependant pleine de surprises. La reverb offre un certain mouvement à la production, et on a un peu l’impression que des vagues nous prennent d’assaut.
Le dixième titre de l’album, Te souviens-tu du futur ?, semble d’un autre temps. La voix d’Alain Chamfort, pleine de résignation, remet en cause nos perspectives d’avenir en les comparant à ce qu’elles étaient auparavant. Ce morceau, avec son refrain entraînant, est d’une efficacité redoutable.
Après cette écoute, l’ambiance semble avoir tourné. Les sonorités sont assez sombres, presque saturées. L’inquiétude perce à travers I.H.O.D et Fire Inside. Malgré cela, l’artiste n’oublie pas de nous faire danser, en intensifiant le rythme. La guitare est là encore parfaitement utilisée pour nous permettre de faire un bond dans le temps.
Dans Space, LOFTI ATTAR crie son besoin d’espace. Ce titre se démarque réellement du reste de l’album, grâce au rythme et à l’énergie qu’il dégage. La confrontation aux différentes réalités nous a épuisés, et le besoin de se retrancher semble être présent. Le jeu de textures électroniques aboutit sur une explosion qui nous laisse haletants. La guitare nous mène lentement vers Résidence Beauséjour, qui apparaît comme une pause enchantée. Un sentiment de sérénité s’échappe de ce morceau radieux et nous permet ensuite de tout donner sur le rythme pop très plaisant de Lyrian Queen. La voix de Mystery Skulls nous entraîne assez facilement.
Très percutant, Moments offre un final puissant et intense.
Les deux derniers morceaux, Ne quittez pas et Lake City Quiet Pills, calment le rythme et nous permettent de revenir à l’instant présent pour respirer. Avec là encore plus de sept minutes, le second titre apparaît comme une parfaite harmonie entre sonorités électroniques et organiques.
En résumé, ce projet, construit d’une main de maître, a su nous faire passer par tous les états et ne quitte plus nos oreilles depuis sa sortie.