L’interview Festival de Irène Drésel à Beauregard

Cet été, La Face B se promène dans beaucoup de festivals partout en France pour rencontrer ses artistes favoris. Aujourd’hui, on vous propose de découvrir notre rencontre avec Irène Drésel qui a répondu à notre questionnaire lors de son passage à Beauregard.

irène drésel beauregard

La Face B : Comment ça va ?

Irène Drésel  : Ça va bien. Très bien même. On a eu des belles interviews très émouvantes.

Sizo Del Givry  : Ouais, c’est très bien. Pour l’instant, on est bien, on va peut-être rester.

LFB : Est-ce que vous avez déjà joué à Beauregard ? Est-ce que vous avez une histoire avec ce festival ?

Irène Drésel : On n’a jamais joué à Beauregard et l’histoire qu’on a avec ce festival, c’est qu’on en entend parler depuis nos débuts puisque la majeure partie de notre équipe vient de Caen ou de la région. Ils nous en ont toujours parlé.

Sizo Del Givry : On a toujours entendu parler de Beauregard comme étant le gros festival. Il y a Les vieilles charrues et il y a Beauregard.

Irène Drésel : Notre tour manager s’occupe de la scène 1. Il est régisseur sur la lumière sur la scène 1 depuis des années donc je pense qu’ils sont super contents qu’on vienne enfin voir. C’est un peu chez eux quoi.

LFB : Est-ce que vous regardez la programmation des festivals où vous jouez avant d’y aller ?

Irène Drésel : Moi j’aime bien regarder ouais.

Sizo Del Givry : C’est même assez important je trouve. Notamment récemment, le beat sur l’électro s’est quand même pas mal accéléré et c’est assez cohérent d’avoir une espèce de chronologie dans le beat. Qu’il n’y ait pas quelqu’un qui joue à 160 BPM avant quelqu’un qui joue à 130. Donc nous, ça nous intéresse beaucoup de savoir dans quel état d’esprit va se trouver le public au moment où nous, on rentre sur scène.

LFB : Là par exemple, pour vous, c’est logique de jouer avant Vladimir Cauchemar ?

Irène Drésel : Ouais, complètement. Il aurait joué avant nous, ça aurait été compliqué.

Sizo Del Givry : Là, c’est hyper cohérent. Le plateau est super cohérent. C’est génial.

Irène Drésel : Ouais, ils sont intelligents.

irène drésel beauregard
irène drésel beauregard

LFB : Sur un set qui est plus court que ce que vous avez l’habitude de jouer et face à un public qui ne vous connaît pas forcément, comment vous préparez la setlist du concert ?

Irène Drésel : C’est un concert qui est en lien avec notre deuxième album. C’est un live qui est rodé. Là, on ne doit jouer qu’une heure ce soir donc on va modifier selon l’heure à laquelle on passe. Soit je fais une grande intro avec le piano, soit je ne la fais pas. Ce soir, je ne la fais pas parce qu’on joue à 1h du matin donc on va sur quelque chose d’un peu plus radical et percussif dès le début.

Sizo Del Givry : Ouais, on s’adapte. Notre show, on l’a adapté à plein de formats différents. On a dû jouer 50 minutes, on a dû jouer 1h30.

Irène Drésel : On a joué à 16h, à 1h…

Sizo Del Givry : Ouais, exactement. Ce n’est pas du tout la même ambiance. On ne va pas saisir le public de la même façon en fonction de l’horaire. Donc ouais, on s’adapte.

Irène Drésel : Mais il ne change pas radicalement pour autant. C’est comme pour Juliette Armanet, elle va chanter les mêmes chansons.

LFB : En termes d’ambiance, le fait de jouer à 1 heure du matin, en termes de lumières, il y a quand même des choses différentes.

Irène Drésel : Ah oui, en termes de lumières, notre ingé lumière, on le laisse faire. C’est lui qui fait à sa sauce. On lui fait entièrement confiance. C’est sûr. En termes de lumières, je ne sais pas ce qu’il nous a préparé mais il a l’air content de lui.

LFB : Et en termes de sensations, est-ce qu’il y a quelque chose de différent justement de jouer tard face à des gens qui sont peut-être un peu plus chauds ?

Irène Drésel : Moi, j’adore. Parce que justement, ils sont prêts. 1h, c’est bien. Pas plus.

Sizo Del Givry : Une fois de plus, ça va dépendre de la programmation. Si tu as Ascendant Vierge qui joue juste avant, c’est presque déjà trop tard. Mais là, tel que c’est fait, c’est vraiment l’heure du point de rupture, du point de bascule où les gens passent un peu de l’autre côté de la barrière. Donc pour nous, c’est vraiment l’idéal.

LFB : Tu disais que vous jouez essentiellement sur le deuxième album. Est-ce qu’il y a des morceaux dans le set qui sont plus importants pour vous que d’autres ou qui ont une histoire particulière et que vous avez envie de défendre plus que d’autres quand vous êtes sur scène ?

Irène Drésel : Je pense au morceau de fin, Vestale. Comme on fait un duo à un moment, piano/percu, il est très beau je trouve. Même scéniquement, on se tourne le dos et chacun, on joue… J’aime bien ce moment-là. Et toi ?

Sizo Del Givry : Oui, moi aussi. Il y a un côté solo dans ce morceau qui est super.

Irène Drésel : Une envolée en fait.

Sizo Del Givry : Ouais, on se rattache un peu à tout dans ce live et en fonction de l’auditoire, on ne va pas saisir les gens de la même façon. En fonction de l’horaire, il y a des passages qui sont un petit peu plus contemplatifs et d’autres qui sont très dansants. Donc en fonction du public…

Irène Drésel : Et quand je distribue les fleurs, c’est sur le morceau Chambre2 mais qui est joué dans une autre harmonie et ça, c’était un morceau issu du premier album. Mais sur une autre tonalité donc je ne sais pas si les gens le reconnaissent. Je pense que si quand même.

irène drésel beauregard
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LFB : Est-ce que vous avez une routine particulière avant de monter sur scène ? Là, finalement, vous jouez très tard et vous êtes là très tôt à mon avis. Il doit y avoir beaucoup de fatigue de transports et tout ça. Comment est-ce vous vous préparez pour monter sur scène ?

Irène Drésel : Ça dépend des festivals. Parfois, on rentre à l’hôtel et on dort de 21h à minuit. Là, je ne sais pas si on va retourner à l’hôtel. Je ne suis pas sûre. Donc la routine, on mange, on reste avec l’équipe. On a ce qu’on appelle le Line Check qui se passe vers minuit donc à partir de 23h, on va commencer à être au taquet. Et puis après, on va s’habiller, se maquiller.

Sizo Del Givry : On fait des ouvertures de bassin. C’est notre technique pour faire descendre le trac. On se met en position comme un crapaud et on respire très fort. Ça marche plutôt pas mal.

Irène Drésel : Ouais, ça fait du bien. C’est une copine qui nous a recommandé ça.

LFB : Est-ce que vous avez un meilleur et un pire souvenir de concert en festival ?

Irène Drésel : Pires souvenirs, j’en ai deux. Un en Suisse et un hélas dans le Sud où on a eu en avril des gros, gros soucis techniques. Gros moment de solitude.

Sizo Del Givry : Ouais, ces deux concerts-là, ce sont vraiment les deux concerts où on a souffert en fait. Où tu as presque hâte que ça se finisse. Hélas, pour le public, nous on en veut à la situation et on ne veut pas que les gens soient venus, aient fait une heure de bagnole pour rien.

Irène Drésel : C’est embêtant pour le programmateur aussi, qui se réjouit de nous recevoir. Je suis ressortie en larmes donc c’était horrible. Après meilleur souvenir, moi je reste toujours sur le Fnac Live. C’est notre premier live. C’était en 2017. C’était nos débuts. C’était magique, magique, magique.

Sizo Del Givry : On a aussi fait un closing du Printemps de Bourges il y a deux mois qui était complètement dingue. C’était fou et aussi le Théâtre de la Mer à Sète. Je me souviendrais toujours du tableau que ça représentait. Je ne sais pas si tu vois comment c’est fait. C’est une espèce d’arène qui est face à la mer, qui est presque debout tellement il y a de dénivelé. Il y avait presque 1 600 personnes qui poussent les deux bras en l’air et derrière nous, il y avait la pleine lune qui se levait sur la mer. Pour moi, c’était l’un de mes meilleurs concerts.

Irène Drésel : C’était magnifique. C’était visuellement magnifique. Moi, je ne l’ai vu que plus tard. Je me suis retournée et j’ai vu deux bateaux qui étaient amarrés et la lune comme ça. Wouah. C’était très, très beau. On a reçu un poème d’une dame qui était là ce jour-là, un texte magnifique qu’elle nous a écrit suite au concert. Donc ouais, c’était très spirituel. Vraiment particulier. Il y a eu un truc magique qui s’est passé.

LFB : Est-ce que vous pouvez nous parler de l’importance du catering pour un festival ?

Irène Drésel : Moi j’adore manger. Gilles aussi.

Sizo Del Givry : Là, il paraît qu’il y a des huîtres et quand on nous reçoit avec des huîtres, j’ai l’impression de me sentir à la maison parce que je suis à moitié normand. Donc ouais, on est très sensibles au catering.

Irène Drésel : Ce qui est triste, c’est qu’en fait, quand je digère, mon ventre gonfle et j’ai une tenue assez près du corps alors je ne peux pas vraiment me faire plaisir et c’est hyper frustrant. Alors parfois, je me fais une assiette que je mange après le show mais parfois, quand il fait chaud comme ça, ce n’est pas possible. Mais c’est vrai que c’est rageant. J’adore les frites et là, je ne vais pas pouvoir en prendre mais j’aimerais bien.

Sizo Del Givry : Avec le trac, on digère moins bien. C’est comme ça. C’est bizarre. L’estomac se met en mode verrou et moi j’adorerais manger, manger, manger mais on ne peut pas vraiment.

LFB : Ou alors, il faut jouer tôt.

Irène Drésel : Ça nous est arrivé l’année dernière, on a joué à 16h. Alors le catering après… J’ai bu du vin et tout. Parce que là, on ne fait rien en fait. On est sage comme des images.

Crédit Photos : Grégory Forestier