Where we dive : MEDICIS en eaux agitées

MEDICIS a fait dans l’efficacité redoutable. Pour leur premier album Where we dive, les MEDICIS peuvent se vanter de l’avoir presque totalement enregistré en deux jours et demi au Garage hermétique à Rezé. Après l’étape EP en 2022, MEDICIS entre dans la cour des albums. Soigné, post-rock aux frontières du noise, inspiré, Where we dive est un premier album très fort.

Ça commence fort avec Boxes. Rythmique rigide, guitares affutées, MEDICIS ouvre la danse avec une ambiance sous haut voltage. Le solo de guitare final digne des plus grands. Le morceau s’achève sur un virage stoner. L’entrée en matière décoiffe ! Timecrash qui prend la suite dessine un autre paysage. Plus posé dans sa première minute, la guitare hurlante n’est pas loin derrière. Et surprise, retour sur l’accalmie. Jouant sur cette ambivalence, MEDICIS montre qu’ils sont nourris des travers de l’être humain.

On vous avait parlé de Mirrors dans une sélection des clips de la semaine. Toute l’inspiration noise trouve sa place à presque mi-parcours. En un peu plus de deux minutes, MEDICIS signe un morceau où ils montrent qu’ils n’ont pas encore donné à voir l’étendu de sa palette. Dans le prolongement arrive Embers qui reprend le chemin stoner. Le synthé délicat en fond sonore, le chant est perché plus haut, on verse dans un morceau plus mélodique presque plus introspectif pour gagner en puissance de façon inattendue dans les dernières secondes.

Mercury Leaves offre une respiration. Délicat, les guitares hurlantes sont sorties du paysage pour un piano-voix que l’on qualifierait de rêveur. Non moins puissant, il conforte son environnement, le remet dans son ancrage. La palette noise revient avec Paralysed où le clavier dans ses sonorités déstructurées rappelle certains vieux morceaux des Stranglers. Construit comme en deux parties distinctes ; une première partie brute de décoffrage et une seconde beaucoup plus posée, à la limite de l’aérienne pour se conclure sur une montée en éclat brillant.

On cerne dans ce phrasé plus parlé une réponse à The Great Calm des belges Whispering Sons. Inner perception est plus énigmatique. Il mute. Comme une colère soudaine qui vous prend sans qu’il y ait matière à, mais elle vous dévore.  La conclusion de l’album dure 7 minutes. Colors/Monochromes est pensée comme une immense toile pour donner à entendre toutes les capacités sonores de MEDICIS. Une partie chahutée à souhaits et une autre beaucoup plus tournée vers l’apaisement, renouant avec la douceur.

Avec ce premier album haut en couleurs, les gars de MEDICIS signent une musique brute où l’humain se conforte dans ses paradoxes. Ambivalent, Where we dive a une dominante noise qui se noie dans un post-rock affirmé. Une identité sonore plurielle qui fait de MEDICIS un groupe intense.

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