La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Tout de suite la seconde partie de notre épisode quatre vingt-dix des clips de la semaine.
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Unknown Mortal Orchestra – Weekend Run
Qui aurait pu penser un jour qu’une semaine classique nous manquerait au point qu’un groupe de musique en ferait une chanson ? C’est pourtant ce qu’il se passe en 2021 avec Weekend Run qui marque le grand retour de Unkown Mortal Orchestra.
Trois ans après Sex & Food, le groupe de Ruban Nielson est donc de retour avec un morceau à la facture assez classique dans lequel on retrouve tous les petits tricks qui nous font aimer leur musique. Un poil de psychédélisme avec une boucle un peu répétitive et une voix chaleureuse et un poil désabusée. Ce nouveau morceau est donc une ode à la monotonie qui manque et aux structures qui n’existent plus vraiment.
Dans une sorte de répétition bienvenue, le groupe égraine les semaines qui se répètent jusqu’à ce que le week-end arrive comme une libération bienvenue. Des choses qui n’ont plus vraiment de sens alors que la crise sanitaire nous a longuement plongé dans une version apocalyptique d’un jour sans fin.
La vidéo en split-screen mode sépia d’Amanda Hugenquist nous entraine dans des histoires perdus de week-end, entre série TV, sport, glande et grasse matinée bien mérite.
Un morceau réconfortant qui nous ferait presque nous demander « il arrive quand le prochain week-end ? »
Ben Mazué – Tu m’auras tellement plu
Alors qu’il foule à nouveau les planches des salles de concert avec beaucoup d’émotion, Ben Mazué se venge en quelque sorte et nous rend la pareille en sortant un clip émouvant pour Tu m’auras tellement plu. Extrait de son dernier album Paradis, où le chanteur partage sa récente et douloureuse séparation avec la mère de ses deux enfants, le titre met en scène toute la difficulté de se séparer lorsque des enfants entrent dans l’équation.
Pour ce clip, Ben Mazué s’est entouré du réalisateur Mehdi Idir. On y découvre un jeune couple incarné par Sofiane Guerrab et Caroline Anglade, des débuts de leur histoire d’amour jusqu’à leur séparation, on vogue à travers les moments de vie de ce couple. Mehdi Idir enchaine ainsi les plans en couleurs lors des moments heureux et ceux en noir et blanc lors de la séparation, le tout avec Ben Mazué en arrière-plan, symbole d’un amour passé.
Periods – Fantasmes
Choisir Periods comme nom de scène est en soi culotté et en dit long sur la forte personnalité de Dana Colin. Sous ce nom de scène, la musicienne multi-instrumentiste exprime ses expériences personnelles de femme en 2021.
Ses paroles féministes crues et engagées parlent d’amour, d’amitié, d’hommes sexistes, d’agresseurs sexuels ou encore de masturbation. Un parler sincère et direct que l’on retrouve sur Fantasmes : « On s’embrasse sous la couette mais je suis seule sous cette couette / Je repense à ton regard sur moi et j’en ai des frissons / ma main s’égare sur moi / Et les frissons montent… ».
Un morceau direct et décalé sur des souvenirs fantasmés qui « ont fait découler les paroles et la mélodie du morceau de peur d’oublier ces moments en suspension. » La musiciennecompose ses chansons lo-fi synth punk de sa chambre et laisse libre cours à ses désirs et à ses préoccupations en toute liberté et on adore son style DIY décomplexé !
La musicienne prépare en ce moment son deuxième EP qui s’intitule Ruptures et qui sortira sur In Silico Records et I Love Limoges Records à l’automne. On a hâte de le découvrir !
Oh! Pilot – Brace Brace
Ça fait déjà un bon moment que la folk indépendante n’est plus synonyme de sommets des charts. Et pourtant, ça n’empêche de jeunes artistes de se frotter au genre et de produire des pépites comme ce détonnant Brace Brace signé Oh! Pilot. Le chanteur Roberto Cicogna propose ce nouveau morceau deux ans après la sortie de son premier EP Okness. Est-ce pour autant dire qu’un nouvel EP ou un premier album est en préparation ?
Pour l’instant, impossible de répondre à la question mais toujours est-il qu’on l’appelle de nos voeux. Cette balade emmène donc Oh! Pilot à travers une fuite désespérée à vélo pour fuir peu à peu son quartier, sa ville, le monde jusque dans les nuages et les étoiles. Côté musique, les sonorités sont envoûtantes et l’écriture très inspirée, on en vient vite à chanter le refrain à tue-tête. Espérons donc avoir rapidement des nouvelles de la suite des opérations !
Hemmen – Insomnie
Après avoir dévoilé son premier EP en mai dernier, Hemmen sort désormais petit à petit les clips qui accompagnent les titres de Insomnie.
Cette semaine, c’est d’ailleurs le titre du même nom que l’EP que le chanteur a choisi de publier.
Décollage immédiat vers les images qui peuplent les nuits de ce rêveur insomniaque. Sur une electro presque apaisante, Hemmen nous fait découvrir les pensées qui hantent ses nuits sans sommeil et le clip, lui, nous fait découvrir l’errance d’étrangers sans visage.
Le clip d’Insomnie s’associe parfaitement à l’univers musical que le chanteur a créé pour ce morceau, aussi psychédélique que paisible.
Johan Papaconstantino – Tata
Parfois dans la vie il faut gravir des collines et être fort, impassible comme une montagne. C’est le message que nous transmet Johan Papaconstantino à travers le titre Tata. “On va y arriver
Va pas angoisser, On a traversé, Le plus compliqué, Quand on doutait autre fois, Que le couloir était étroit” Des paroles réconfortantes, qui nous soutiennent avec douceur comme s’il s’agissait d’un proche. Il y a des airs de famille dans ce titre car le musicien Papa invoque des Tata et des Mama.
Un air de famille dans la musique également, puisqu’on reconnaît des sonorités grecques propres à l’univers du chanteur. Il y aussi des évocations matérielles dans le clip réalisé par Nano Ville : un bouzouki et des stèles en marbre gravés d’alphabet grec.
CHASSEUR – La saison des pluies
Même si la saison de l’été a démarré, Chasseur nous rappelle à La saison des pluies. Sur une musique pourtant autant électrisante et minimaliste que dansante, le musicien nous partage des paroles grisantes : “La vie comme elle vient, Dans les rues de poussière, Le noir sur la peau, Et la peau sur les os.” Accompagnée par des questions interminables, comme hantées par le doute et l’angoisse : “Comment la vie continue quand on vit à distance ? Est-ce qu’un jour on se verra ? Est-ce qu’un jour on s’aimera ?” Des énergies lourdes qui semblent aussi s’incarner dans le clip réalisé par Xavier Champagnac. Car on y voit un homme au regard triste, traversant la mélancolie urbaine pour déposer sur la plage un bouquet de roses rouges carmin. Comme un hommage à un amour perdu, ou bien déçu.
Thx4Crying – Soleil Sans Amour
Si le titre Soleil Sans Amour commence comme une balade, le rythme se fait rapidement plus intense, électrique. En somme, plus déterminé. A l’instar du chanteur étoile Thx4Crying. Cette fois-ci, c’est décidé et affirmé : il n’y aura plus jamais de soleil sans amour. Les mélodies oscillent entre des énergies brutes, presque punk, métalliques et des mélodies douces, apaisées et pop.
A l’écoute de ces dernières, on se croit dans un rêve, à l’instar du clip réalisé par Florian Salabert. L’image est floue, le décor paradisiaque. puisque l’on est plongé sur les bords de plage, à admirer l’amour plein de légèreté de deux femmes. Un titre pour nous préparer à passer un été plein d’amour et de tendresse, au soleil !
Jaromil Sabor – On My Mind
Parfois, sans même le savoir, des images et une chanson, d’une époque pourtant différente, sont faites pour se rencontrer.
C’est le cas cette semaine avec Jaromil Sabor qui acoquine son On My Mind à des extraits visuels du film de Karel Zeman, Le Baron de Crac.
Si on y prêtait pas attention, on pourrait voir dans cette vidéo la suite direct de son Ruins of Waves, ou l’on suivait les péripéties animées d’un spationaute à la dérive. C’est à nouveau au cœur de la voix lactée que les images nous ramènent. On est saisie par la beauté plastique d’un film qui aura bientôt 60 ans et qui se trouve une seconde jeunesse au contact de la pop audacieuse de Jaromil Sabor.
Moins épique que le précédent morceau, celui-ci nous offre des envolées plus organiques et terrestres, avec ses instruments à cordes inspirées et cette production proche par moment de la folk. Une rencontre entre ombre et lumière qui permet aux images autant qu’au morceau d’être sublimés.
Mount Vision, le nouvel album de Jaromil Sabor, paraitra ce vendredi 9 juillet.
Wolf Alice – Play the Greatest Hits
Comme attendu, le groupe britannique Wolf Alice dévoile chaque semaine un clip de l’un des morceaux de leur dernier opus Blue Weekend. Cette fois-ci, il s’agit de Play the Greatest Hits, le titre le plus punk et endiablé de l’album. La bande joue dans un pub. La foule est tellement électrisée par la fougue que génère Wolf Alice sur scène qu’on la voit partir déambuler dans la rue avec une euphorie rappelant le monde d’avant. Les mimiques faciales d’une Ellie Rowsell déchaînée donnent tout de même un petit plus à leur live. Un avant-goût de leur tournée prochaine, on a hâte !
Beach SCVM – Holiday
Le trio surf pop toulousain sort un nouveau clip qui pourrait être son tube de fin de l’été. Réalisé par Daphné TRH, on y voit les souvenirs de deux jeunes adultes repensant à leur flirt estival. Les deux amoureux regorgent d’insouciance et s’élancent dans une quête éternelle de jeunesse et d’aventure. C’est donc avec une pointe de tristesse et de nostalgie que Beach SCVM tente de nous alerter déjà sur la fin de nos vacances. En attendant, l’air léger et solaire de Holiday nous accompagnera avec délice dans nos playlists.
Irène Drésel – Vestale
Après nous avoir souhaité la bienvenue dans le clip introductif de son album, Irène Drésel nous offre une capsule vidéo pour le morceau Vestale et autant vous dire que l’univers mystique de l’artiste est au rendez-vous !
Dans ce clip réalisé par Gilles Degivry, on accompagne deux groupes, les premiers ce sont trois jeunes fêtards qui sortent d’une nuit en rave party et qui s’enfoncent dans la campagne qui les entourent. Les trois autres ce sont des chasseurs, deux hommes et une femme qui eux aussi s’enfoncent dans la forêt accompagnés de leur chien, à la recherche de gibier.
C’est à partir de là qu’un magnétisme opère et les deux groupes se retrouvent attirés en plein coeur de la forêt par cette prêtresse, une vestale, un esprit mystique qui guide les pas de nos protagonistes pour les faire se rencontrer.
Cette rencontre inopinée va prendre un tout autre tournant quand chacune des personnes, enivrés par l’ambiance mystérieuse vont commencer à s’échanger leurs habits et leurs rôles pour rentrer tous ensemble dans une transe communicative.
On aperçoit au milieu de cette communion, les passages mystiques de l’artiste qui apparait puis disparait tel un esprit.
Quoi qu’il en soit, c’est au beau milieu de cette belle nature que nos six énergumènes décident de faire la fête à n’en plus finir comme dopés par une force invisible, et ce, jusqu’au bout de la nuit.
Alors, qui vient avec nous pour une petite escapade dans la forêt ?
Disiz – Casino
Oui, Disiz est de retour, et l’avantage avec lui c’est que c’est à chaque fois pour nos offrir du grand spectacle !
Il vient aujourd’hui nous présenter le clip de Casino, un capsule vidéo réalisée par Yagooz. Ce morceau et ce clip c’est la retranscription des derniers instants d’amour avant une rupture, un entre deux entre la passion et la lassitude, la peur du vide et le trop plein du moment.
A l’image c’est Disiz et Ophélie Bau qui forment un couple magnifique qui on peut le voir est certes complice mais les souries cachent difficilement les doutes de nos deux personnages.
L’ambiance estivale, ce ciel rougeoyant, la mer, le sel sur la peau et ces accolades magnifiques c’est ce qui fait tout le charme du clip.
A l’image d’un Mektoub my Love dont on empreinte fièrement l’actrice principale.
On reste profondément chamboulés par ce plan final, une image serrée sur Disiz, le reflet des néons colorés sur son visage et une profonde détresse lorsqu’il verse une larme puis nous regarde droit dans les yeux.
Déchirant, mais surtout magnifique !