Piles, est le premier morceau qu’Alicie nous partage. Il sort ce vendredi 23 février sur le label Bruit Blanc accompagné d’un clip onirique réalisé par la musicienne. Nous allons pouvoir le découvrir dès aujourd’hui en exclusivité sur La Face B.
« Changez-nous les piles »
En jouant sur des teintes électro aux reflets R’n’B, Alicie exprime dans Piles toute la bipolarité qu’elle ressent du monde dans lequel elle vit, dans lequel on vit. Si l’on cherche à lui trouver un point d’équilibre, mais il s’avère difficile à maintenir, car fragile et précaire. Alors on avance dans notre vie comme lorsque l’on marche, un pas après l’autre, par une succession de déséquilibres coordonnés. Côté pile en couleurs, nos aspirations, nos rêves. Côté face en noir et blanc, nos craintes, nos révoltes.
« Entre délires d’intuitions divines et réveils difficiles ».
La chanson porte en elle cette vision manichéenne qui écartèle Alicie entre persona de blackbloqueuse cynique ou de princesse de conte de fées et lui confère – mêlant ingénuité et cynisme – une presque filiation avec l’univers des films de Jean Yanne. Car si le discours est acerbe, l’humour y est quand même présent. Il s’immisce dans ses textes avec sa manière de jouer avec les mots afin de rendre ses phrases signifiantes ou au contraire confusionnelles « épiler nos soucis ». Il s’immisce également dans le décalage qui se crée entre scènes tempétueuses et musique calme ou au contraire moments indolents et montées en rythme.
« Je suis horripilée à l’idée de n’être pas gentille ».
Comme en clin d’œil à la pomme de Blanche Neige, l’univers d’Alicie évoque par moments celui des contes pour enfants. La réalité que l’on y décrit est malléable comme l’est la ligne musicale – modulable et étirable à l’envie – ou sa voix altérée par moment par l’utilisation opportune d’un vocoder. Une plastique qui permet d’y dissimuler toutes les histoires et le ressentiment que l’on souhaite.
Ainsi si Alicie s’écrit avec deux « i » (et surtout deux points sur les « i »), ce n’est peut-être pas pour rien. Sa propension à aborder avec élégance (mais en les abordant quand même) des sujets qui ne le sont pas forcément, à bouger avec délicatesse la frontière entre intériorité et extériorité. Et cela quitte à gravir – en toute humilité – la fontaine des orateurs sacrés par le versant Fénelon !
Cela vaut bien un Drame. Ce sera le titre de son futur EP – de cinq titres – qui sortira prochainement sur le label Bruit Blanc. Stay tuned !