Les Indigo Birds dévoilent As Seasons Changed

Deux ans se sont écoulés depuis le premier album des drôles d’oiseaux normands que sont les Indigo Birds. No Tear Records – label fraîchement créé par le groupe – accueille As Seasons Changed, un deuxième album inscrit dans le prolongement de The Influence Of Loneliness. Douze morceaux à la texture appliquée et aux accents très indies.

Entrée en matière quelque peu obscure, du moins la première minute. La voix de Clément Barbier nous embarque progressivement dans une ambiance improbablement plus dansante que l’on n’aurait absolument pas pu prédire. Congratulations crée la surprise dès l’ouverture. Une sonorité bien colorée pour démarrer.

Sur un synthé qui sonnerait comme un orgue un peu foireux se révèle Fragmented Pieces Of Us (In The Afternoon). Clément Barbier ne chante plus, il narre une histoire en plusieurs chapitres dans un seul morceau. Une sonorité exotique dans laquelle flottent les émotions. Les couleurs ne manquent pas à l’appel. Il en va d’un morceau très aquatique avec son synthé évolutif qui bulle.

On en avait parlé il y a quelques temps dans une sélection des clips de la semaine, Different animals est résolument rock, plus nerveuse et sa trajectoire nous séduit. Ça fleure bon l’inspiration belge Ghinzu. Un morceau qu’on prend plaisir à écouter de plus en plus fort.

Groovy, c’est le meilleur qualificatif qui venait à l’esprit lorsqu’on vous parlait de Near Geneva dans une autre sélection de clips. Quand on voit dans quelle dynamique le morceau s’inscrit, il offre une petite parenthèse d’accalmie. Les mouvements sont plus lents. Le chœur féminin nous élève.

Petit détour dans un registre electronica à la Thom Yorke avec A Cure. Clément Barbier nous fait la démonstration qu’il est capable de partir dans les tonalités aigües et ça s’envole dans des ambiances et tonalités jusqu’ici peu fréquentées par les Indigo Birds. Une piste bien sentie.

A mi-parcours, les Indigo Birds déploient leurs ailes en grand et convient un instrument qui réchauffe l’ambiance générale en arrière-plan : un saxophone – celui d’Hugo Juglet -. Early signs c’est une démarche qui s’assume progressivement. Avec cette mélodie qui se répète pour mieux rester dans la tête, le morceau a une identité riche, transverse.

Plus mélancolique, Ages I (Give Me My Love Back) pourrait se ressentir comme une route vers le mieux. Ses sonorités n’ont rien de comparable avec ses sœurs aînées. La part belle est aux percussions, les sources de lumière se font plus rares, les larmes sont retenues.

We’re Strange qui prend la suite, s’inscrit dans la continuité d’Early signs qui laisse entrevoir une palette aux couleurs plus timides.

Place aux bidouillages sonores introductifs sur Dissapear Into You. Le chanteur joue de ses variations vocales pour ouvrir le morceau à un auditoire élargi. Le morceau se colorise à mesure qu’il avance, plus vif. On imagine un morceau qui gagnera toute sa puissance en concert.

24 secondes. C’est la durée d’Other Fragmented Pieces, sorte de transition au vibraphone d’Antoine Bouchaud. Le temps suffisant pour que notre esprit pense à certains morceaux signés David Carbonara pour la bande originale de l’impeccable série Mad Men.

Le voyage touche bientôt à sa fin. Still We Don’t Remember reprend la mélancolie d’Ages I (Give Me My Love Back) pour la transformer, la faire progresser et espérer l’égayer un peu. Et subtilement se clôture l’album avec Ages II (No Tear) qui fait revenir le chœur comme un tremplin vers la lumière.  

As Seasons Changed est un deuxième opus aux multiples facettes. Les Indigo Birds assument toujours plus leurs influences variées pour mieux surprendre et toucher. Danser est une activité qu’il faut combiner avec le bon dosage d’émotions, Indigo Birds joue avec cette idée.  Les parisiens pourront aller les applaudir au Petit Bain le 3 octobre prochain aux côtés d’Harmo Draüs.

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