Structure (super) Moderne

Structure Moderne est un collectif né à Paris. Derrière un nom qui évoque l’architecture se cachent Simon Farissier à la guitare, Gil Charvet à la batterie, aux percussions, à la basse et au thérémine, Elona Prime à la basse et Alexis Fardel à la trompette. En avril dernier, ils ont dévoilé leur premier album éponyme chez Conicle Records. Découverte de ce premier objet sonore intrépide et atypique.

L’entrée en matière est mystérieuse. On se dirait dans un vieux film noir. Le morceau s’appelle GSTQ (God Save The Queen) et s’ouvre avec une voix masculine tel un Gil Scot Heron qui clame son texte. Dans cet atmosphère cuivré et rythmé, le texte est progressivement soutenu par un chœur. On navigue dans des sonorités hypnotiques.

Sans transition, Badlands. Est-ce vraiment un cri humain en ouverture ? Comme dans un mégaphone, c’est la voix de Gil Charvet qui nous interpelle. Dans une rythmique minimaliste et une ambiance proche du psychédélique, Structure Moderne quitte complètement le décor du film noir. Le morceau bien avancé prend des textures jazzy et les petits bidouillages électroniques font planer l’auditeur autant que s’enfoncer dans une étrange matière.

Plus rock, Wild Nights non moins imprévisible que ces prédécesseurs. Nuits sauvages dites-vous ? Il en va d’une danse lugubre pour mieux reprendre des chemins psychédéliques. Inspiré par le poème d’Emily Dickinson, Wild Nights s’inscrit dans un élan à qui l’on pourrait trouver le rêve comme parent proche.

Kamalasana joue sur les échos, telle une polyphonie pour progressivement entrer dans une espèce de transe électronique où trouve sa place d’exception le melodica. A la manière d’un derviche tourneur, l’instrument central s’emballe tout au long du morceau. Et namasté les amis !

Nous vous avions parlé ici même de The Rush le temps d’une sélection des clips de la semaine. Ligne de basse qui régale, sentiment d’urgence, tension palpable, les ingrédients sont rassemblés pour un morceau impeccable. La guitare comme une sirène au loin et une trompette qui claironne, un piano qui stabilise. Une folle échappée d’inspiration shakespearienne.  

Jusqu’ici Structure Moderne portait ses messages en anglais, c’était sans compter sur Der Wunder Viele inspiré de Der Frühling de Friedrich Hölderlin. Comment raconter cette ambiance de film de vampires ? Les ondulations sonores du thérémine laissent imaginer des fantômes hanter l’espace. La rythmique progressive qui nous font basculer dans un tout autre univers où les figures spectrales sont devenues robotiques.

Structure Moderne signe un premier album très conceptuel sinon hors norme. Inclassable, l’univers sonore créée puise son inspiration arty dans une multitude de genres tels que la new-wave, le trip-hop ou encore le psychédélisme et le jazz ainsi que dans la littérature. Chaque morceau souvent très référencé, révèle une identité singulière. On reste très curieux de les découvrir aborder le live qui s’annonce théâtral et fulgurant.

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