Les clips de la semaine #258 – Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite, on vous invite à découvrir la première partie de la 258ème sélection des clips de la semaine.

Astéréotypie – Cheese bad girl

La chronique de Charles :

Quelques mois après la sortie de Patami, Astéréotypie revient cette semaine avec un clip pour l’excellent Cheese bad girl.

Le morceau est porté par la malice et la poésie de Claire Ottaway pour délivrer un véritable hymne d’affirmation de soi et féministe entre regard sur la société, allusions ironiques et une tendresse emplie de sororité pour les icônes qui accompagnent la vie de Claire.

Un petit tube en puissance et intense qui joue sur un rythme percutant, entre le punk et la musique électronique, et nous entraine dans un univers où il est bon d’être soi et où la souris finit par botter le cul des loups qui cherchent à la chasser. Cheese bad girl, le titre est aussi évident que remplit d’humour.

La vidéo qui l’accompagne perpétue le petit monde d’Astéréotypie, une pointe de surréaliste, un soupçon de steampunk et un plaisir vachard à transformer les mots et la musique en une histoire aussi drôle que dingue.

On part donc à la découverte d’un fromage punk, qui tague son blaze sur les murs de Paris. Une souris s’approche, cherchant à croquer un morceau, mais son manque de subtilité et d’intelligence transforme le chasseur en proie. Une course poursuite s’engage, alors que la peur a définitivement changé de camp et nous entraine dans les rues de Paris, entre poubelles et peaux de banane. Mais rien n’y fait, la souris finit piégée en plein concert d’Astéréotypie à La Maroquinerie et finit par y perdre sa queue laissant notre Cheese Bad Girl, cette grande figure, gagnante de notre comte.

La morale est aussi évidente que le morceau et, malheureusement, certains devraient encore en prendre de la graine, même en 2025.

La chronique de Damien :

Alors que nous, humains, nous nous lançons une fois par an dans une chasse intensive aux œufs de Pâques et aux lapins en chocolat. Des Cheese Bad Girls convoitent et harcèlent les souris grises indolentes. Hood.mov (aka Robin Brisset) nous livre le clip incroyable de cette traque cruelle et impitoyable menant prédateur et prédatés dans les rues du vingtième arrondissement pour finir, rue Boyer, en sous-sol, dans la bouillonnante salle de la Maroquinerie où Astéréotypie avait convoqué le public parisien pour une Saint Valentin très particulière. 

Les fondations de l’univers d’Astéréotypie sont fortement ancrées dans un surréalisme du quotidien. Les textes des auteurs – celui de Claire Ottaway pour ce morceau – reflètent, dans une structure poétique aussi intrinsèque que brute, les aspirations, obsessions ou craintes qui les animent. C’est ce qui les rend aussi touchants que puissants. Cheese Bad Girl évoque de manière très frontale le regard problématique que des hommes peuvent avoir sur les femmes. « Les hommes, on dirait que c’est des loups comme dans Tex Avery ». 

Quant au clip, on pourrait vous en parler encore et encore, mais on préfère le regarder – bouche bée – une nouvelle fois (ou deux, ou trois…). Enjoy it !

Vincent Delerm – Plusieurs

Posé à sa fenêtre, Vincent Delerm observe le monde. Si il a toujours utilisé le zoom pour fixer les petites choses de la vie, l’artiste n’hésite pourtant jamais à passer en grand angle pour s’offrir un élan collectif, montrer que les petits détails qu’on croit parfois uniques vibrent d’une étrange synchronicité dans les cœurs des autres.

C’est un peu ça Plusieurs, second single de son nouvel album, une chanson sur soi et sur les autres, sur l’impact intime d’évènement collectif, sur le rôle fédérateur de l’art, de la politique et de l’amour … car le cœur se transperce souvent pour les mêmes raisons.

Le piano jamais loin, la batterie et les cordes qui donnent de l’élan et semblent prendre une place importante dans ce nouveau projet, Vincent Delerm nous frappe par la douceur et la tendresse qui font du bien alors que le gimmick de guitare nous éveille et que la basse nous cajole.

Et après French 79 sur La Fresque, c’est avec l’excellent Jean Sylvain Le Gouic qu’il a travaillé ce morceau, preuve s’il fallait que Vincent Delerm ouvre facilement son monde à des univers différents, lui permettant d’étendre et de surprendre encore et toujours.

De fenêtres et de monde, il en sera aussi question dans la vidéo de Bertrand Jamot accompagnant Plusieurs. Un cadre identique, des images qui défilent comme des photographies vivantes que l’on feuillette. Parfaitement installé dans les locaux de Tôt ou Tard, on regarde ces petits instants de vie, cette fenêtre qui encadre l’existence et qui laisse passer les gens.

Des ami.e.s, des proches, des collaborateurs.trices qui passent une tête, un sourire ou un petit pas de danse. Ici on est définitivement plusieurs et c’est tous ensemble que l’on vit et qu’on existe.

La Fresque, le nouvel album de Vincent Delerm, est attendu pour le 06 juin prochain avec une belle tournée pour l’accompagner.

Mathieu des Longchamps – Nos sentiers secrets

C’est le soir à Paris. Dans la nuit, quelques gouttes de pluie et la lumière des éclairages publics. Mathieu des Longchamps, bonnet et écharpe, s’élance sur son skate, habitué qu’il est de la planche à roulettes. Mais voilà tout : cette fois, l’ambiance n’est pas au ollie ou au kick-flip. Parce que Nos sentiers secrets, dont le clip est co-réalisé par l’artiste et Fabien Vourlat, est un morceau qui parle du deuil d’une relation : « toujours nous marcherons/sur des routes parallèles/et (que) jamais nos cœurs viendront/joindre leurs grandes ailes ».

On a là peut-être l’un des morceaux les plus mélancoliques du somptueux album Le vert et le bleu sorti le mois dernier. Mais n’en doutez pas : c’en est également l’un des plus beaux. Et la mélancolie comme le deuil, chez Mathieu des Longchamps, est toujours d’une tristesse polie, feutrée, jamais pesante. Alors, puisque c’est ainsi, on veut bien regarder l’artiste traverser Paris en planche à roulettes et évoquer ce qui n’est plus : la relation, le soleil du jour, la chaleur de l’été.

Tout ça pour patienter un peu, avant la sortie de son prochain documentaire Retour à Colona, que les plus chanceux pourront découvrir en avant-première aux Trois Baudets. Ça sera le 15 mai. On ne sait pas pour vous, mais de notre côté, on a hâte.

Hausmane – new memory

Après le délicat Miles away dont on vous parlait il y a quelques jours, voici qu’Hausmane dévoile déjà un nouvel extrait de son EP I, attendu le 6 juin : New memory. Encore un magnifique morceau qui résonnera dans le cœur de toutes celles et tous ceux qui ont déjà connu des ruptures amoureuses – autant dire à tout le monde.

Dans New memoryHausmane parle du moment qui suit une séparation, et de la tentation qu’on peut parfois avoir de revenir en arrière. Une manière de fuir l’évidence crue de la situation en s’accrochant encore un peu au réconfort de l’habitude. Une période particulière pendant laquelle de nouveaux souvenirs peuvent être partagés, à la fois fugaces et marquants.

Hausmane a de nouveau fait le choix de l’épure pour mettre son titre en musique et en image. Sa folk légèrement jazzy dont la mélodie nous fait penser à Annie Lennox et son Here comes the rain again est magnifiée par le même Baptiste Renaud, aux manettes de la vidéo Miles away.

Même sobriété, même procédé de dézoom, même choix particulièrement intéressant du noir et blanc. Au-delà de l’élégance et de l’intemporalité qu’il confère aux images, le noir et blanc prend dans cette vidéo une valeur symbolique, entre le noir de la rupture, le gris des nouveaux souvenirs et le blanc de l’apaisement. 

King Gizzard and the Lizard Wizard – Deadstick

Les inépuisables rois du psych-rock australien, King Gizzard & The Lizard Wizard, annoncent la sortie de leur 27e album, Phantom Island, attendu pour le 13 juin. Ils ouvrent le bal avec “Deadstick”, un premier extrait à la fois explosif et raffiné, comme un vol sous turbulence symphonique. Jazz-rock aux accents 80s, flirtant avec le symphonique et dopé à la folie psyché, ce morceau s’impose comme le manifeste d’une nouvelle ère pour le groupe.

Ceux qui pensaient que la bande menée par Stu Mackenzie avait déjà tout exploré en 15 ans de carrière se trompaient. Avec Phantom Island, les Australiens plongent dans une dimension orchestrale, enrichissant leur univers de riffs entêtants et de mélodies hallucinées avec cordes, cuivres et bois, sous la houlette de Chad Kelly, claveciniste et arrangeur britannique. « Il apporte une vraie richesse de sensibilité musicale à ses arrangements caméléons », confie Mackenzie. « On vient de mondes très différents […] mais il est aussi passionné par la microtonalité et tous ces trucs de geek, comme moi. »

Ce nouvel album révèle un King Gizzard plus mature, plus introspectif, qui interroge sa place dans l’univers, ses responsabilités, les liens humains. « Quand j’étais plus jeune, je voulais juste provoquer. Aujourd’hui, ce qui m’importe vraiment, c’est de créer des connexions », ajoute Mackenzie.

“Deadstick” pose la première pierre de ce nouveau monde : une fresque orchestrale 80s et fun, à la dramaturgie aérienne et tourmentée. Le morceau évoque le crash — littéral, psychologique, existentiel. “Deadstick”, en jargon aéronautique, désigne un avion privé de moteur, contraint à l’atterrissage d’urgence. Le titre explore la perte de contrôle, la confrontation à la mort et la confusion identitaire, et est porté par des ruptures de ton saisissantes et une intensité vocale remarquable. Stu Mackenzie, Joey Walker et Ambrose Kenny-Smith se relaient comme autant de voix dans une tragédie apocalyptique. Musicalement, ça tangue entre atmosphères planantes et décharges punk, symbolisant le chaos intérieur. Deadstick, c’est le chant d’un oiseau blessé tombant du ciel — poignant, brutal, étrangement beau.

Côté clip, Guy Tyzack imagine un tableau aussi absurde que envoûtant : « Je voulais un cadre comme une peinture de paysage, avec plein de personnages éparpillés. Comme le morceau parle d’un arrêt d’hélice en plein vol, j’ai fait crasher un énorme avion en carton dans un décor magnifique. Puis j’ai ajouté des danseurs de swing et des figurants excentriques. » Résultat : le groupe en pilotes d’armée de l’air, entouré de touristes et de démons dansant autour de l’épave, entre peinture vivante et théâtre de l’absurde. Un pur concentré de l’esthétique Gizz : psyché, décalée, visionnaire. Deadstick illustre la créativité sans fin d’un groupe en perpétuelle métamorphose. Et ce n’est qu’un début : une tournée orchestrale s’annonce dès juillet. Chaque concert réunira 29 musiciens, sous la direction de la cheffe Sarah Hicks. Un passage à la Seine Musicale aura lieu le 5 novembre, avec l’Orchestre Lamoureux pour un crash symphonique en apesanteur.

caroline – Tell me I never knew that ft. Caroline Polachek

Le groupe d’indie pop/rock caroline revient bientôt pour son deuxième album, sobrement intitulé “caroline 2”.  Le collectif de 8 musiciens est de retour sur le devant de la scène prochainement, promettant un son toujours plus osé et expérimental. 

Et aujourd’hui, on se retrouve pour non pas une, mais deux doses de caroline ! Le groupe anglais a en effet décidé de collaborer avec une artiste bien connue de la sphère pop/électro, j’ai nommé Caroline Polachek. Le nouveau morceau tiré de leur futur album s’appelle Tell me I never knew that et on vous le dit tout de suite : c’est beau ! La voix de Madame Polachek ne passe pas inaperçue et vient s’imprégner à la perfection aux magnifiques cuivres et guitares acoustiques du morceau, elle constitue la touche finale pour rendre ce titre captivant.

caroline nous a beaucoup habitués aux clips cinématographiques. Dans leurs premières vidéos apparaissent déjà de nombreuses scènes de vie quotidienne, de paysages… Un univers visuel plutôt ancré dans le monde réel et auquel chacun peut s’identifier. Ils remettent le couvert cette fois-ci également pour le clip de Tell me I never knew that, seulement en version plus dense. La vidéo est un condensé d’images assez aléatoires de moments de vie, d’objets du quotidien, de nature et de ville. 

Le groupe semble nous ouvrir les portes encore davantage de leur vie et de leur intimité. Avec ce clip, pas d’artifice ou de faux-semblants puisque les images restent assez “banales”, presque brouillonnes, ajoutant un aspect authentique et nostalgique au clip. Les harmonies puissantes et planantes des artistes viennent accentuer le sentiment d’apaisement et l’état contemplatif dans lequel la vidéo de Tell me I never knew that nous plonge. 

“I don’t even know if I’m alive/But I don’t wanna be somebody else” 

Le bonheur ne serait-il pas finalement la succession d’une multitude de petits moments de plaisir, de joie, de fête et de voyage ? C’est ce que l’on pourrait retenir de ce titre. Parfois la vie nous challenge, on peut se sentir perdus sur nos objectifs, mais l’essentiel est là : il faut savoir s’imprégner de ces instants beaux et simples, car ce sont ces moments qui font que notre vie vaut la peine d’être vécue. 

Billie Marten – Leap year

Billie Marten dévoile « Leap Year », un nouvel extrait de son prochain album Dog Eared, accompagné d’un clip tout aussi envoûtant. Prévu pour le 18 juillet 2025 chez Fiction Records, Dog Eared s’annonce comme une œuvre charnière dans le parcours de la chanteuse britannique, entre héritage folk et introspection rêveuse. Après « Crown » et « Feeling »« Leap Year » prolonge cette veine intimiste : une balade suspendue, née un jour de fièvre, le 29 février 2024.

Allongée dans son lit, Billie compose les premières notes à l’aide d’une application simulant l’Optigan, un orgue vintage des années 70. L’atmosphère, à la fois feutrée et hors du temps, donne le ton. Pour la première fois, elle s’éloigne de l’autobiographie pour raconter une histoire fictive : celle de deux amants qui ne peuvent se retrouver qu’un jour tous les quatre ans, une seule journée volée au calendrier. « C’est une chanson sur l’amour fugace, et la douleur qu’il peut engendrer », explique-t-elle. Un amour rêvé plus que vécu, porté par une instrumentation dépouillée et un sublime solo de guitare signé Sam Evian.

« Leap Year » a cet univers mélancolique et onirique, où chaque mot semble flotter. Billie Marten y explore les sentiments de solitude, de manque, de tendresse et de regret. L’amour y est un instant suspendu, aussi précieux qu’insaisissable – à l’image de ce 29 février, rare et presque irréel. « Ils n’ont qu’un seul jour. Ils rêvent d’un avenir ensemble, mais s’agrippent aux rares instants qu’ils partagent », précise-t-elle.

Cette chanson, délicate et poétique, trace les contours d’un amour inabouti, d’une histoire qui s’est peut-être terminée avant d’avoir vraiment commencé. L’année bissextile devient une métaphore puissante : une chance rare, voire unique. Un moment volé au temps.

Les paroles esquissent un paysage intérieur où l’amour survit comme un fantôme. Chaque couplet murmure une émotion à peine effleurée, porté par une production intime qui laisse la voix de Billie Marten prendre toute la place pour raconter et ressentir cette histoire. Philip Weinrobe, producteur de l’album, ne cache pas son admiration : « Dog Eared est un putain de miracle. Cet album représente ce que la musique est censée être : un dialogue créatif entre des musiciens totalement ouverts, tous poussant dans la même direction. »

Le clip, réalisé par Callum Devlin et produit par Annabel Kean (Sports Team), prolonge visuellement cette sensation de flottement. On y voit Billie Marten sur un cheval blanc, longeant une plage au coucher du soleil. Elle regarde l’horizon, les cheveux portés par le vent, tandis que le ciel orangé devient rose. Ce tableau romantique évoque le rêve, l’oubli, la mémoire et l’attente – comme une vision qu’on ne voudrait jamais quitter.

Billie Marten présentera Dog Eared sur scène cet automne avec trois dates en France :
– 09 octobre : Le Grand Mix – Tourcoing
– 11 octobre : Le Trabendo – Paris
– 12 octobre : L’Épicerie Moderne – Lyon

Loaded Honey – Don’t speak

Loaded Honey dévoile cette semaine Don’t Speak, deuxième single de leur album à venir Love Made Trees, prévu pour le 6 juin. Si le nom du duo de Lydia Kitto et J Lloyd ne vous dit pas grand chose, vous les connaissez certainement comme les deux tiers du groupe Jungle, qu’ils forment avec Tom McFarland

Depuis une dizaine d’années, le trio britannique fait danser les foules du monde entier avec leur Soul-Funk énergique. Cette collaboration de longue date a fait germer l’envie chez Kitto et Lloyd d’un deuxième projet plus intimiste. C’est chose faite, avec Loaded Honey, qui sort ce mois-ci ses deux premiers singles, Lessons et Don’t Speak

Le clip de Don’t Speak, dans lequel on retrouve les personnages de celui de Lessons, confirme l’esthétique vintage de l’album. Le grain de l’image, autant que les violons et les chœurs qui traversent le morceau, nous font voyager dans l’Amérique des seventies. Réalisé en plan séquence par J Lloyd et Charlie Di Placido, il met en scène un groupe hétéroclite dans la salle d’attente d’un motel, qui se laisse peu à peu entraîner par le pouvoir de la musique. 

Impossible d’ailleurs de résister longtemps à la voix de Lydia Kitto et à l’ambiance solaire du morceau. Si les 45 jours qui nous séparent de la sortie de l’album nous paraissent bien longs, on sait au moins où trouver du réconfort si l’été tarde à venir !

Léonie Pernet – L’horizon ose

Les compositions de Léonie Pernet ont ceci de distinctif qu’elles nous plongent dans l’intimité insondable de l’artiste. Enfouie ou enfuie si profond qu’elle semble en explorer avec nous ses tréfonds. Un voyage intérieur en sons et en pensées. Les percussions deviennent battements de cœur et les paroles résonnent dans nos têtes suivant la scansion inlassable d’un mantra. Une confession faite à soi-même avant qu’elle ne parvienne à l’autre. L’horizon ose évoque les souvenirs de moments passés ensemble. Un amour authentique qui a su enfanter une poésie vraie, mémoire d’une relation prégnante et qui lui survivra. 

Pris par une tempête émotionnelle, le rythme devient incertain, oscillant entre enfièvrement et envie d’abandon. « Mon cœur explose Regarde ce rose ». Pour que l’horizon ose chaque matin, et – même si la nuit s’en vient – faire que du soleil qui s’efface à l’horizon, on puisse entrevoir sa dernière lueur, le rayon vert, allégorie du désir de ce que nous ne pouvons plus avoir.

OK Choral – OK Choral

Pour la sortie de leur premier EP deux titres, Ok Choral nous donne rendez-vous dans le monde chimérique qu’ils sont en train d’ériger. A la pelle et à la pioche, Adam Skaer(Burt Lancaster ?) et Kid Bahamas (Kirk Douglas ?) se préparent à un règlement de compte total en utilisant les « rimes comme uppercut ». Rappant sans vergogne comme les RapetouOk Choral explore les zones les plus interlopes de nos consciences sonores et musicales. Jouant avec virtuosité avec le verbe et le beat, ils électrifient nos synapses pour le haut meilleur et le bas empire. Attendez-vous à être remués, vous serez secoués.

Pour donner vie à ce morceau haletant, Céline Nieszawera concocté un clip tonitruant propulsant l’esthétique américaine des années 60 dans un univers Pop-Art survolté et réinventé. Et pris dans les hallucinations visuelles de la vidéo, on trouverait presque un air de famille entre Adam Skaer et Arthur du groupe Catastrophe ou entre Kid Bahamas et David Sztankeaka Tahiti Boy. « Allez dis-moi si t’es cap – De montrer ce que tu as sous ta cape »

Tuerie – Sorcières

Il est là, enfin. Ce vendredi 18 avril marque la sortie du tout premier album studio de Tuerie. En guise de prélude, l’artiste avait dévoilé Avant l’Album, un projet court de trois titres qui dessinait déjà les contours de Les Amants Terribles. Pour célébrer cet événement, Tuerie offre à ses fans un clip visuellement saisissant pour son morceau Sorcière.

Rien ne semble impossible pour Tuerie. Il rappe, il écrit, il chante, choisit ses mélodies avec soin et, cerise sur le gâteau, s’essaie même à la danse. Depuis quelque temps, il semait les indices sur la direction plus chantée de son projet. Un choix inattendu pour certains, mais diablement efficace. Et Sorcière le confirme avec force.

Dans ce morceau, il revient sur une relation aussi intense que compliquée. La production en deux parties accompagne parfaitement cette narration : un début doux et mélancolique sur fond de piano et de basse, où l’artiste confie ses regrets et ses manques. Puis vient une seconde moitié plus vive, rythmée par des percussions qui claquent. Tuerie semble s’y délivrer de ses blessures, comme un exutoire sonore où chacun peut se retrouver.

L’esthétique visuelle se devait d’être à la hauteur du morceau. Dans un noir et blanc léché, Tuerie déambule dans une demeure luxueuse, suivi par une danseuse dont les pas chorégraphiés donnent vie aux émotions portées par ses paroles.

Leo Blomov et Laure Briard – Uma Canção Francesa 

Leo Blomov se métamorphose en faisant siennes, façon Blomovinho, la musicalité et la douceur des chansons brésiliennes. Dans le deuxième extrait de son album aux couleurs auriverdes à paraître fin mai [en portugais : publicado no final de maio], il explique les difficultés que l’on peut rencontrer lorsque l’on chante dans sa langue maternelle. « C’est si compliqué » « Tout semble brutal et direct », alors qu’en brésilien, les choses deviennent tout de suite si douces à dire. Et pour se l’avouer quoi de mieux que de le chanter à deux voix en compagnie de Laure Briard (qui a déjà, à de multiples reprises, brillé dans cet exercice) et de capter les ondes sonores délicatement psychédélique de la dream team de la Bergerie (Nina SavaryAstrobalPieuvre) ainsi que la flûte enchantée et enchanteresse de Jocelyn Mienniel

Pour illustrer cette Canção Francesa en portugais du BrésilHedi Bensalem a choisi de filmer Laure Briard et Leo Blomov au milieu d’un tapis de jonquilles. Un renouveau printanier aux douces couleurs, légèrement surexposées, comme baignées par le soleil. « A lingua do Brasil è mais doce »

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