Quatrième album pour Dope Lemon, Kimosabè continue la tranquille et ensoleillée carrière d’un des hommes les plus cools d’Australie.

Derrière Dope Lemon se cache le frère de Julia Stone, Angus. Le duo nous a bercé.es avec, entre autre, Down The Way (2010 / Discograph) et le tube Big Jet Plane. Depuis, le frère s’est lancé en solo, avec un succès certain. Ses deux premiers album sont de même facture, on voit l’Australien jouer un air de guitare sur une plage australienne, couché de soleil, une petite touche de mélancolie. Que ce soit dans Honey Bones (2016 / BMG) et Smooth Big Cat (2019 / BMG), Angus Stone nous offre des chansons d’amour, calme, un poil psyché, dans lequel on laisse divaguer, perdu.e dans nos pensées. Deux très bon albums de fin d’été, comme on les aime.
On laisse passer la pandémie pour se retrouver en 2022. Dope Lemon évolue, son esthétique aussi. Sans jamais oublier ses racines, on le voit changer d’ère, se rapprocher des année 80, 90. Les guitares sont un peu plus funky, Rose Pink Cadillac (2022 / BMG) groove comme jamais. La pop se fait plus présente, les mélodies restent entêtantes, on s’imprègne bien facilement de ces refrains et airs de guitares catchy. L’évolution est bien là, tout en gardant cette mélancolie qui fait la patte du musicien. Un troisième album vraiment excellent.
Pour ce nouvel effort, sorti à peine un an plus tard, c’est à souligner, Angus Stone continue son petit bout de chemin, pour encore atteindre une nouvelle étape de son son. C’est aussi à souligner, l’australien s’affiche en pochette de son album, ce qu’il n’avait pas fait jusque là. Signe que l’album, plus mature, réfléchi, reflète l’homme plutôt que l’artiste. Dès Kisomabè, titre éponyme de l’opus, on sent la différence. Le côté pop, on l’a toujours. Les guitares et le rythme sont toujours aussi cool et catchy. Le chant est plus tourné vers le spoken word que de vrais lignes harmonieuses. Pour autant, l’univers diffère, l’ambiance est quelques peu plus. Un peu plus Hip-Hop, surf rock, mais toujours aussi plaisant à l’oreille.
On avait eu l’occasion de voir l’un des hommes les plus cools de l’Australie jouer au Bataclan, et déjà les quelques morceaux qu’il nous avait joués transpirait cette évolution. Pour autant, dès Derby Raceway, second titre du disque, on retrouve l’essence même de Dope Lemon, auquel on ajoute ce côté un peu plus réfléchi. Le reste de l’album se déroule en douceur, parlant de la vie, simple comme elle devrait être, dans une Australie qu’on n’imagine pas aussi paisible. L’album sort alors que les derniers beaux jours font de la résistance, une ambiance parfaite pour un dernier brin de soleil, venu de l’autre côté du globe, apporté dans un disque par le très talentueux Dope Lemon. On ne dira pas non.
Crédit photo : pochette de Dope Lemon – Kimosabè