Le plein d’émotions avec Grand Blanc à la Gaîté Lyrique

Un jeudi 30 novembre pas comme les autres, avait lieu le concert de Grand Blanc à la Gaîté Lyrique, amorcé par Adrien Pallot et Pierre Piezanowski. On revient sur cette soirée magique, un voyage empli d’émotions et d’adrénaline.

Grand Blanc, par Damien Breton

Le ton est donné en première partie du show avec un duo tout droit venu d’une autre galaxie, composé de Adrien Pallot et de Pierre Piezanowski. On assiste à une performance à la fois intense et expérimentale, qui nous plonge dans une atmosphère presque hypnotisante colorant la suite de la soirée.

Le jeu de lumières puissant et saccadé accompagne à merveille leurs prouesses instrumentales. Flash d’images découpées, s’agrippant les unes aux autres, la cadence ne faiblit jamais et continue de monter. La silhouette de Pierre Piezanowski guitare à la main se dessine, puis se perd bien loin, dans un autre espace temps. On trépigne, et on a hâte de découvrir la suite …

Le rideau s’ouvre sur une sublime entrée de Grand Blanc, avec le titre Pilule Bleue. Apparition majestueuse, on découvre Camille installée en haut des marches accompagnée de sa harpe. On peut déjà relever la qualité scénographique du concert. Véritable petite narration, la nature s’immisce sur scène. Les étoiles brillent au dessus de leurs têtes et des panneaux scintillants sont comme, recouverts d’écorces de bois. C’est dans ce cadre singulier, que prend vie Pilule Bleue. Ce titre, à la fois doux et envoûtant, nous plonge dans l’univers bien particulier de leur dernier album, Halo. Le temps s’étire, pour nous laisser entrevoir leur voyage.

Il serait mentir de dire que les larmes ne sont pas montées durant ce concert … Il y avait quelque chose de frémissant et sur le fil, qui nous prend au cœur. Après Pilule Bleue, Camille Delvecchio descend rejoindre ses compagnons de fortune, Benoît David, Vincent Corbel et Luc Wagner, pour nous partager Loon, un titre aussi sublime que fragile. On pleurera, plus tard, sur le fameux Ailleurs, une bouffée d’émotions joyeuse et aérienne.

On se souviendra également d’une partie instrumentale vibrante sur le titre Pyramide, et d’un pic atteint avec un retour sur un de leurs anciens morceaux : Isati. Prenant un tournant assurément rock, un truc plus dark et ancré dans le sol. C’est une qualité de ce groupe, qui ne cesse d’évoluer, de nous surprendre et de mêler les genres au fil des années.

Durant cette soirée, même si ce sont leurs nouveaux morceaux qui sont à l’honneur, on retrouve tout de même quelques anciens titres qui nous ravient. Grand Blanc c’est des couleurs multiples, un son rock et puissant, une douceur infinie, et le plein d’émotions variées. Tout ça en même temps.

Juste avant de jouer Fleur, Benoît, très à l’aise sur scène et lumineux, nous conte leur expérience, Halo, et l’essence de cet album. Halo c’est un recueil de 13 titres, mais aussi un voyage en Roumanie sur le Delta du Danube, une expérience humaine dans une maison reculée et le bonheur de faire de la musique ensemble.

Ce qui est beau c’est d’être parvenus à partager leur histoire d’amitié, le temps d’une soirée. Ils nous font voyager à leur manière, dans cette « forêt magique ». Eux aussi ont l’air de le sentir, ce bonheur et cette surprise de nous avoir emmenés là-bas, presque sans le vouloir. Le métro, le bruit de la ville et les petits tracas parisiens sont maintenant bien loin.

On apprécie la magie qu’ils créent d’un titre à l’autre, on passe d’un feu bouillant et éphémère, à la douceur de la nuit. Sur Nuit des temps, on assiste à l’entrée mystérieuse du saxophoniste Adrien Soleiman en haut des marches. Le jeu de lumières met encore une fois en valeur le moment.

Enfin, ils assurent le rappel en reprenant trois morceaux, Belleville, Oiseaux et Immensité. Benoît, Camille et Vincent se rapprochent au milieu de la scène pour interpréter Oiseaux. C’est un moment empli de sérénité et qui leur appartient. On les imagine loin d’ici, en train de créer dans leur refuge.

On aurait aimé allonger le temps, les laisser bercer nos oreilles encore quelques heures, mais la fin approche … Retour sur la mise en scène du début sur le titre Immensité, Camille est en haut de sa montagne avant que le rideau ne se referme sur ce concert lumineux. On quitte la Gaîté Lyrique le sourire aux lèvres, nous laissant doucement submerger par l’anonymat des grandes villes. Personne ne le sait. Pourtant, la magie demeurera encore quelques jours dans nos cœurs. On gardera en tête les sonorités nouvelles qui sont venues colorer leur dernier album, et ce moment à part, à la fois onirique et sensible, hors du temps. 

Crédits photos : Damien Breton

Suivez l’actualité de Grand Blanc sur Facebook et Instagram.