Sam Sprent et Simon Quénéa forment PAMELA. Le premier a grandi en Angleterre, a connu plusieurs formations : Von Pariahs, Robock, Green Line Marching Band, le second officie à la batterie dans l’équipe de Zaho de Sagazan, ils se sont aimés et se sont décidés à créer PAMELA. Une formation qui puise son inspiration dans un électro rock dansant à la LCD Soundsystem. Sam Sprent était chez lui en Angleterre et Simon Quénéa à Munich pour accompagner la tournée de Zaho, on a donc retrouvé les garçons en visio. L’occasion de parler ensemble de leur processus créatif, de l’exposition soudaine et de l’importance de se faire plaisir quand on fait de la musique. Retrouvez les sur les routes pendant l’été mais surtout au Trianon le 6 novembre prochain.

La Face B : Salut, les gars !
Sam Sprent : Hi guys !
Simon Quénéa : How are you, baby ?
Sam Sprent : I’m alright. You’re the baby, I’m the old man.
Simon Quénéa : I’m quite drunk actually…
Sam Sprent : Doesn’t change much from usual then…
Simon Quénéa : On va le faire en français, ça va être mieux ! Ca va mon Sam ?
LFB : C’est ce que j’allais dire, comment ça va les gars ?
Sam Sprent : Ca va super !
Simon Quénéa : Ca va très très bien, on a sorti notre EP hier (NDLR : l’EP est sorti le 7 mars, l’échange a eu lieu le 10) et en fait, on a eu plein de retours très positifs donc ça va franchement très cool. Je suis ravi. En plus, ravi d’être avec toi parce que c’est vrai que tu avais fait plein de reviews et de trucs et franchement, c’était hyper cool donc je suis ravi.
LFB : Alors comment on la vit cette sortie ? Simon tu sortais tout juste de scène, Sam tu dormais (rires)
Simon Quénéa : Franchement, très bien. J’avoue que Sam me manquait un petit peu à ce moment-là parce que c’est vrai que je suis en tournée, je suis parti de la maison pendant plus d’un mois et demi donc c’est un peu particulier mais je suis vraiment très content de tout ce qui se passe. C’est un début pour nous et puis comme c’est vraiment une histoire d’amour avec Sam donc il y a l’espèce de truc où tu as envie d’être un peu ensemble quand arrive un petit peu la sortie mais franchement, je suis vraiment très content de tout ça.
Sam Spent : Une relation longue distance, à voir si ça va durer dans le long terme. J’avoue que c’est un peu bizarre les sorties d’EP ou d’albums. C’est des chansons qu’on connait depuis hyper longtemps, qu’on a composées il y a hyper longtemps… Enfin, il y a hyper longtemps ça va. En l’occurrence PAMELA ça va assez vite, mais mine de rien le processus mixage, tu écoutes les chansons dix mille fois pour faire des retours, pour que tu sois hyper content de ce qui sort. Et à l’arrivée, j’ai mis un peu de temps.
Ce qui est quand même assez cool avec les réseaux sociaux, c’est que tu as des retours immédiats des gens et ça c’est hyper cool. Là, les retours qu’on a des gens sont excellents. Ils vivent à fond le truc avec nous.
J’ai l’impression qu’on apporte beaucoup aux gens et ça c’est trop bien parce que c’est le but aussi de partager la musique avec les gens, sinon on la garderait pour nous. Mais ouais, d’abord nous faire du bien et puis ensuite la partager et faire du bien aux gens. Là, vu les retours qu’on a c’est ce qui se passe et j’avoue aussi que pour la première fois, depuis 20 ans que je suis dans la musique, j’écoute beaucoup notre EP moi-même alors que je l’ai beaucoup écouté avant. Mais là je ne sais pas peut-être que c’est parce qu’on ne fait pas de concert en ce moment… Je l’écoute à fond dans la caisse ou chez moi.
Simon, il l’a fêté avec toute l’équipe de Zaho en sortant de scène, ça avait l’air trop cool. J’étais, comme tu disais, en train de dormir, à ce moment-là, parce qu’il était minuit, ce n’est pas parce que je suis daron. C’est juste que les gens normaux ils se couchent. Ca s’appelle être un alcoolique ou un artiste (rires). Mais sinon les gens ils se couchent avant 23h. Moi, du coup j’écoutais mon EP le matin avec mon fils et ma femme en dansant dans notre cuisine, c’était trop cool.
Simon Quénéa : Léa, ça fait quoi d’interviewer un groupe de musique en duo qui a plus de 34 ans ? Parce qu’on est quand même un jeune vieux groupe…
LFB : Un jeune vieux groupe parce que vous avez tous les deux commencé la musique super tôt finalement…
Simon Quénéa : Ouais carrément. On ne s’était pas encore trouvés.
LFB : Vous pouvez me raconter un peu la genèse de PAMELA ?
« Ça nous a permis d’être beaucoup plus réels et profonds sur nos sentiments,
Simon Quénéa
sur ce qu’on avait envie de raconter, sur comment on se sentait »
Simon Quénéa : Il y a eu le Covid. J’ai eu plein de galères dans ma vie à un certain moment, c’était un peu compliqué… Je n’ai pas pu travailler pendant plus d’un an et j’avais plein de choses à raconter.
Sam, on se connaissait un petit peu d’avant parce qu’il a eu plein de projets avant dont j’étais extrêmement fan et je ne sais plus comment ça s’est fait mais en tout cas je lui ai envoyé un message en disant « ça ne te dirait pas d’écrire et de venir de venir chanter sur des morceaux que j’ai ». On a fait une première journée de studio tous les deux. En est sorti un premier morceau et je pense que je n’avais pas ressenti autant de bonheur et d’être heureux comme ça depuis longtemps, ça m’a fait un bien fou. J’avais l’impression que ça le rendait profondément heureux aussi.
On a fait plusieurs jours comme ça, il fallait un jour pour faire un morceau et c’était assez limpide et j’avais l’impression que l’on pouvait enfin trouver le terrain d’expression qu’on avait enfoui Sam et moi depuis longtemps. On a toujours, tous les deux, travaillé avec énormément de gens. On ne s’est jamais retrouvé dans des projets où finalement être deux ce n’est pas beaucoup comparé à la masse de gens que l’on avait autour de nous habituellement. Ca nous a permis d’être beaucoup plus réels et profonds sur nos sentiments, sur ce qu’on avait envie de raconter, sur comment on se sentait et c’est devenu comme un projet personnel à deux c’est pour ça que je te parlais d’histoire d’amour à la base.
Ca nous a juste fait du bien, je pense. On s’est dit qu’on allait faire d’autres musiques. Sans but à la base, l’idée n’était pas de monter un projet de se dire on va faire des concerts. C’était de faire de la musique pour faire de la musique parce que ça fait du bien, parce que ça nous remplit le cœur. Parce qu’on a besoin de ça, parce qu’on a besoin de s’exprimer, on a besoin de dire des trucs qui nous ressemblent.
Sam Sprent : Ca, en vrai c’est la meilleure façon de faire de la musique. Ce n’est pas comme ça, enfin si c’est un peu comme ça que j’ai démarré moi aussi la musique. Ce n’était pas forcément dans l’idée de faire des tournées, tout ça. C’était juste de faire de la musique avec mes copains. Et c’est vrai que quand on s’est retrouvé avec Simon, c’était après pas mal d’années d’expérience et tu peux, à ce moment-là, te dire ok donc là il faut que je fasse un projet pour telle ou telle raison professionnelle, économique…
Ce qui était hyper naturel et sain et méga enthousiasmant c’était de se retrouver juste pour se faire kiffer, juste pour voir, en fait ! Juste essayer des trucs et ça allait tellement vite. J’ai grave kiffé ça ; le processus de studio des gars (Simon Quénéa et Pierre Cheguillaume) où en fait tout est branché constamment dans leur studio, tous les claviers, la basse, la caisse claire… C’était complètement ouf la façon d’enregistrer des trucs. Je n’avais jamais vu ça ! Parce que j’avais l’habitude de faire des morceaux, de créer avec des gens, de faire des jams et puis d’enregistrer avec un micro un peu de merde et une fois que tu as passé tant de temps à composer des trucs, tu vas dans un studio et tu enregistres pour de bon.
Là en fait tu as ton idée, tu l’enregistres tout de suite. Tu as les enceintes et l’ordi et tout. En fait, tu produis un peu en direct donc on avait des démos qui sonnaient super bien dès les premiers jets et ça c’est la façon de faire de Pierre et Simon. C’est une façon excellente parce que tu as une idée très claire déjà de ce que ça peut donner. En plus, ils ont des méthodes de production. Ils gèrent très bien leurs trucs, ils savent très bien comment faire les effets. Puis d’enregistrer, je le redis, je n’avais jamais vu ça ! Ok on enregistre une batterie ok je prends le micro comme ça le micro sur un pied et puis je prenais comme ça avec une main et puis il tapait avec l’autre… Ca marche trop bien ! Il n’y a pas besoin d’être hyper précis.
Je veux dire, j’étais dans des studios de malades où les gens mesurent entre le micro et l’ampli ou la caisse claire pour être précis. Là, j’ai vu qu’il n’y avait pas besoin de ça. Tu as une idée, tu l’enregistres, tu le fais et puis voilà ! Ca roule, j’ai kiffé ça à mort parce que je suis quelqu’un de très instinctif. J’adore ça dans la musique, j’ai toujours kiffé ça, le côté instinct, le côté premier jet, l’énergie qui vient de plusieurs personnes à un instant T et ce truc-là de pouvoir le capturer et de le garder. Là, ce que vous entendez sur l’EP, c’est ça en fait. Il me semble que l’on n’a pas beaucoup changé beaucoup de trucs, c’est les premiers enregistrements. Même de voix, ça n’a pas été beaucoup retravaillé derrière !
LFB : Merci les gars, c’est génial ! Vous avez largement empiété sur ma question d’après, à savoir comment on travaille cet aspect hyper spontané de votre musique (rires). Comme la plupart des gens, je vous ai découvert par le live et il y a ce truc hyper naturel, comme tu le dis toi-même, instinctif. Je me demandais si vous aviez une approche live en studio, c’est-à-dire, est-ce que vous vous conditionnez dans le live ?

Simon Quénéa : J’avoue à la base, ce n’était pas l’idée de dire qu’on allait faire du live puisqu’en fait l’idée c’était de faire de la musique pour se faire du bien et en ce sens, je n’ai jamais réfléchi live avant de monter ce qui était la première fois.
Par ailleurs, parce que Sam et moi on vient vraiment du live, que ce soit avec nos projets respectifs anciens. C’était vraiment, d’abord là, à ce moment-là, faire de la musique parce que ça fait du bien et parce qu’on a besoin de dire plein de choses, qu’on a des trucs à raconter et qu’en fait ce truc instinctif ça vient vraiment de là on s’est retrouvé, on a vraiment des choses à dire donc juste c’est chouette.
Le live est venu dans un second temps. Le moment où on s’est dit « ah mais en fait ça devient réel, c’est vraiment un projet, puisque c’est le nôtre » et qu’on a envie de voir un peu plus loin et de le partager aux gens. Mais, à la base, c’était un truc très égoïste de notre part. De se dire, c’est juste quelque chose qui nous fait du bien à nous. C’est, par ailleurs, pour ça qu’on compose de cette manière déjà très spontanée en se disant et surtout de ne se mettre aucune barrière. Il y a souvent ce truc en tout cas quand tu es un peu plus jeune de se dire « ah ouais mais ça, ce n’est pas stylé, parce que c’est trop chanson, ça peut trop parler à trop de gens d’une certaine manière, je ne sais pas trop comment, c’est trop chantant »
Je sortais d’école de jazz, en mode un peu élitiste, fallait faire du free jazz, sinon ce n’était pas stylé. Moi, toute ma vie, j’ai écouté toutes nos influences qu’on a en commun avec Sam, les LCD Soundsystem, les Gorillaz même les Kooks, Arctic Monkeys, Oasis… Et puis, en fait il y a plein de morceaux là-dedans, qui sont des musiques, des chansons à chanter ensemble.
Je suis aussi fasciné par tout un peu cette ambiance chantante que peuvent avoir les pubs en Angleterre et c’est un peu ce truc-là de se dire, on ne se donne pas de limites. Et ce n’est pas grave si le refrain nous donne envie de chanter, que c’est presque un peu trop pour nous.
Je ne sais pas si tu vois l’espèce de truc « c’est trop pop, trop chanson » et puis là, on enlève un peu tous nos a priori. La manière dont on a été conditionnés à faire de la musique à la base. C’était vraiment l’idée d’enlever les barrières de se dire c’est bon ça y est ça suffit juste on est là pour se faire du bien et en fait déjà c’est beaucoup donc ça suffit amplement.
LFB : Je lisais dans une interview où vous parliez de sport. Il y a cette idée commune de ça vous fait du bien et dans les stades, il y a de ça. Les supporters unis pour une même équipe. Vous, le maillot est floqué PAMELA.
Simon Quénéa : C’est un peu ça. Je pense qu’aujourd’hui, être ensemble, ça fait sens en plein de points. Pas simplement ensemble, un seul peuple, uni ou se mettre en conflit vis-à-vis de l’autre. Ne pas se mettre de barrières. Chanter ensemble que la vie, elle est belle. C’est chouette de se dire que la vie, elle est belle ensemble. C’est un peu débile mais ça fait du bien, surtout maintenant.
LFB : Avec votre amour des lettres quand on voit le titre G.R.E.A.T ou encore IDKNWYT, j’ai pensé probablement à tort qu’il y avait un jeu de mots sur PAMELA sous-entendu Pam est dans la place…
Simon Quénéa : Non, non (sourire) pas du tout. Mais ce n’est pas simple de trouver un nom, à la base. Ca nous est venu naturellement et on s’est dit, viens on garde ce truc-là. Parce que ce nom-là ne fait de mal à personne et il nous fédère tous les deux. Mais je trouve ça super que ça ouvre à l’interprétation.
LFB : On vous a collé une étiquette de Brit-pop, est-ce que ça vous convient ? A la vue de vos influences, j’ai tendance à croire que oui.
Sam Sprent : Une étiquette, c’est obligatoire dans notre métier. On ne peut pas s’en passer même si, des fois, on peut trouver ça réducteur. Je sais que Simon vient plutôt de la pop et moi du rock. Lui aimerait bien que l’on dise que l’on est un groupe de rock.
Simon Quénéa : Mais c’est faux de dire ça ! Je ne viens pas de la pop à la base.
Sam Sprent : Bon du jazz, si tu veux.
Simon Quénéa : Mais pas du jazz, je déteste… Bon bref, peu importe. J’aime beaucoup les chansons, j’aime bien le rock.
Sam Sprent : Mais Inüit c’était quand même étiqueté pop…
Simon Quénéa : Oui, étiqueté pop mais quand tu fais de la musique à six et tu es le premier pour le savoir, comme tu viens d’influences multiples. Le truc qui résonne chez à peu près tout le monde, c’est un truc un peu fédérateur et c’est les chansons et souvent la pop. C’est pour ça qu’on a fait de la pop avec Inüit.
Sam Sprent : J’avais un groupe avec six personnes et notre étiquette c’était rock, voilà. Je suis d’accord avec Simon parce que je trouve que notre énergie, quand tu nous vois sur scène, dans les chansons, elles sonnent rock parce que nos influences sont rock. Ca va forcément sonner rock mais brit-pop, ça ne me dérange pas parce que ça ne va pas tromper les gens. Ce qui est dommage, c’est que ça peut faire peur à certains alors qu’ils pourraient aimer PAMELA. C’est un peu con pour ça l’étiquette. Les gens peuvent être biaisés.

Simon Quénéa : Mais il y a un truc un peu logique de mettre des étiquettes. Comme ça tu sais où tu mets les pieds. Parce que ce qui est sûr c’est qu’on ne fait pas du classique ou du néo-métal donc je suis d’accord avec la brit-pop.
Sam Sprent : En vrai, moi aussi je suis d’accord avec la brit-pop, j’adore la brit-pop.
LFB : On parle de musique à six, vous êtes actuellement trois sur scène, comment se déroule la phase de création ?
Simon Quénéa : C’est vraiment une histoire d’amour à deux. Sam et moi. Le truc c’est qu’il est évident que je partage ma vie avec Pierre depuis que j’ai 15 ans. On a tout fait ensemble depuis que l’on est gamins. Il est un peu central dans la manière dont j’ai, on, a de faire la musique. Il était impensable qu’il ne mette pas sa patte là-dedans. C’était vraiment un duo à l’origine. Souvent, les morceaux sont construits avec Sam, toute la base est posée. Et Pierre vient mettre un coup de pied là-dedans, avec ses influences plus électroniques. C’est ça qui donne la patte plus électro à ce que l’on fait.
Sam Sprent : Pierre, c’est un peu la maîtresse que j’accepte (sourire). En vrai, je dis ça par rapport au couple mais c’est aussi au sens de pièce maîtresse. Parce que ça ne sonnerait pas comme ça sonne sans lui. On compose vraiment à deux et il vient twister ça tout en partageant les mêmes influences que nous.
Simon Quénéa : Après, on est trois sur scène, pour le moment. C’est plus des conséquences économiques, le fait que l’on soit actuellement trois. Si on s’écoutait, je pense qu’on serait entre cinq et huit personnes sur scène parce que j’ai envie que cette musique-là soit jouée complètement. Que l’ordinateur n’existe plus là-dedans. C’est pour ça que je suis aussi fan de LCD Soundsystem. Faire danser les gens en jouant complètement et en étant ensemble sans avoir de contraintes liées au numérique. Aujourd’hui, ça me va très bien d’être à trois.
Sam Sprent : On sait très bien tous les deux que l’expérience du live à six, c’est un truc de dingue. L’énergie qui se dégage d’une scène remplie de musiciens, musiciennes c’est fou. Là où on adore la scène à trois, on sait que cette musique là au double, ça va être une dinguerie.
Simon Quénéa : L’idée c’est de tout jouer pour que cet ordinateur n’existe quasiment plus. Ramener du vivant dans tout ce qu’on fait, c’est le but du jeu. Donc trois pour le moment et huit plus tard (sourire).
LFB : Est-ce que vous pourriez me livrer quelques secrets de fabrication. Notamment sur IDNTKNWYT qui a une sonorité très Bowie. Comment ça se passe la composition à trois ?
Sam Sprent : Je suis persuadé d’un truc c’est que dans la musique, je n’ai pas envie qu’on se fasse chier. (rires) Typiquement, une fois que tu es arrivé à développer tout un truc et que t’es allé au bout mais il reste un truc. Je ne me souviens pas de la compo de ce morceau si c’est Simon ou Pierre ou les deux…
Simon Quénéa : C’est tous les deux. Pierre a ramené le *talalatalalatatala* et toute la base était là. Pour la petite histoire, Zaho répétait dans la pièce à côté la chanson Dansez, ce qui explique d’où viennent les « Si Zaho vous dit de danser, il faut danser » c’est un morceau plus léger dans les paroles, juste un rapport à la danse et le fait de lâcher prise et encore une fois être ensemble. Ce n’est même pas une vanne l’espèce de grande famille, on est ensemble depuis tellement d’années. Avec Zaho, il y a eu évidemment ce truc de la même ambiance. On était dans un espace commun quand on l’a fait ce morceau. Les paroles sont venues d’elles-mêmes sur ce truc-là.
Sam Sprent : Elle m’inspire énormément Zaho. C’est une personne dingue de talent et d’inspiration. Elle m’a inspirée plusieurs chansons mais je ne vous dirai pas lesquelles (sourire).
Simon Quénéa : C’est comme elle avec Mon inconnu et qu’elle dit qu’elle tombe amoureux de tous ses copains, quelle menteuse ! Je rigole évidemment !
LFB : C’est marrant d’évoquer le fait d’aller au bout du truc parce que vous avez fait choix d’un format court. Pourquoi avoir choisi le format d’EP quand vous avez déjà énormément de matière exploitable ?
Simon Quénéa : Sincèrement, c ’est vraiment un truc de distiller la matière dans le temps. On a envie que cette musique-là soit écoutée le plus possible de gens qui ont envie de l’écouter. De capter ce public qui se dit « ah putain en fait je me retrouve là-dedans » (interruption pour cause de dégustation de bière avec ses acolytes)
Sam Sprent : Tu peux finir ta phrase ou … ? (rires)
Simon Quénéa : Non, je l’ai oubliée… (rires) On en a plein des morceaux, je rêve évidemment de tous les sortir le plus rapidement possible ! Je disais à Sam que j’ai envie de sortir un album directement, à la base cet EP il avait 8 titres, peut-être qu’il sortira sous une autre forme en octobre, peut-être qu’un album verra le jour en octobre ou en mars 2026. On a plein de choses à dire, ce n’est pas qu’un coup d’essai. C’est plus une pierre qu’on pose. Je pense qu’on sortira d’autres morceaux. Comme la musique, elle est consommée à coup de single et on écoute moins les albums dans leur intégralité ou alors les mélomanes. Ce n’est plus vraiment le cas, il y a un espèce de truc très marketing. J’ai vraiment envie que les gens puissent prendre le temps d’écouter pleinement les morceaux. En live, il va falloir venir voir parce qu’on ne jouera pas que les six morceaux de l’EP et le plus rapidement possible, en tout cas quand on sentira que c’est le bon moment parce qu’on a plein d’autres morceaux.
LFB : Je me demandais justement comment est-ce que vous avez estimé ce timing de sortie ? Entre l’activité intense de la tournée avec Zaho et Sam à l’étranger…
Simon Quénéa : PAMELA c’est mon projet de cœur. J’ai l’impression d’enfin de raconter la musique que j’ai toujours eu envie de porter. On s’en fout un peu. Je suis en tournée avec Zaho, on sort quand même l’EP, on s’organise avec Sam et nos tourneurs respectifs pour avoir des dates un peu différentes. Maintenant, j’ai un remplaçant aussi sur Zaho ce qui permet de m’octroyer beaucoup plus de temps à PAMELA. L’idée à la fin c’est de faire le tour du monde avec PAMELA. Notre rêve c’est de faire Glastonbury et les Vieilles Charrues que l’on fait déjà un an après avoir commencé le projet !
Sam est anglais, on chante en anglais, on est curieux de savoir comment réagissent les anglophones à notre projet. Parce qu’il y a la musique, ce que ça véhicule et ce qui me touche tout aussi profondément, c’est surtout et avant tout les paroles. Ce que raconte Sam, ce pourquoi on est ensemble, toutes les choses que l’on a à dire ensemble. Ca touche aussi. Ce n’est pas que la musique et le fait de danser, c’est aussi qui nous sommes à deux Sam et moi. En ce sens, j’ai envie de faire le tour du monde pour ça. Savoir comment les anglophones vont recevoir notre musique et à quel moment ça va les toucher plus encore que moi ça me touche. Peut-être qu’il y a des gens à qui ça va faire du bien. Et je fais de la musique pour ça.
LFB : C’est impossible d’imaginer PAMELA chanter en français ?
Sam Sprent : Ce n’est pas impossible mais je crois que notre envie pour le moment, elle est de chanter en anglais. C’est ma langue natale et je crois que pour l’instant, je sais vachement mieux chanter en anglais qu’en français mais je ne dis pas que c’est impossible.
LFB : Est-ce qu’il y a un morceau dont vous êtes particulièrement fiers ?
Simon Quénéa : Honnêtement tous. Sans langue de bois. Tous les morceaux, je prends un vraiment plaisir. Il n’y a pas un morceau qu’on a mis par dépit.
Sam Sprent : C’est dur. Sur 30 à 40 démos, on a choisi 6 titres. C’est un peu celles que l’on a composé en premier. Ca ne veut pas dire qu’on a jeté les autres, loin de là. On est hyper contents du rendu des six. C’est riche en émotions et en style de musique. Quand je dis ça, je pense à Lovers potion c’est vraiment plus posé. Ca va vraiment être plus dansant, électronique. Tu parlais de Bowie… Ca termine à Put out that fire où on a l’impression d’avoir sorti un énième banger là…
Beaucoup de bruit autour de Simon, on ne comprend plus trop ce qui se passe à ses côtés.
Simon Quénéa : Désolé, il y a des gens qui se sont mis à hurler à côté de moi. Je suis d’accord avec Sam. Il a quand même dit Lovers potion donc s’il ne fallait en choisir qu’une je vais dire Lovers potion. (encore du bruit) Navré les amis !
LFB : On a beaucoup parlé de Zaho mais elle vous a littéralement propulsé. Est-ce que ça ne vous a pas foutu un peu la pression de venir sur des grosses dates, au sens de grandes salles comme les Zéniths ?
Sam Sprent : Quand on a su qu’elle avait envie de faire sa première partie, je crois qu’on venait juste de faire notre premier live dans un bar à Nantes. Ce premier live était là pour tester. On a fait écouter aux copains qui étaient super enthousiastes. Le premier live au CafK à Nantes, c’était surblindé. Il y avait autant de gens dehors que dedans. Ca a dansé de malade, c’était hyper cool. Quand Zaho nous a proposé des Zéniths ce n’était pas tant de la pression mais surtout What the fuck… On y va, c’est trop bien, c’est les meilleures opportunités du monde ! Comme tous les deux, on a déjà des expériences de live… J’ai déjà fait un Zénith de Nantes pour une soirée spéciale avec un autre projet mais faire une mini tournée de Zéniths c’est une grande première pour moi. Et en vrai, ça s’est passé comme un concert de PAMELA avec beaucoup d’énergie, de positif (sourire). On arrache tout, on n’a rien à perdre. Avant ses Zéniths, on a eu l’occasion de faire ses premières parties à Saint-Nazaire donc j’avais déjà cette expérience de son public. J’avais un peu d’appréhension à Saint-Nazaire parce que je me disais que sa musique ce n’est pas la même chose. Mais dès les premières notes de nos concerts, le public de Zaho était en feu, en train de danser avec la banane et tout. Après tu déroules juste ton concert, c’est juste du plaisir !
Simon Quénéa : Et surtout ça fait pas peur ! L’idée c’est de faire le plus de concerts donc jouer devant 50 ou 70 000 personnes, je serai toujours très content.
Sam Sprent : Après les pressions des concerts, j’en ai toujours un peu avant. Mais c’est trop cool. Si je perds ces espèces de papillons dans le ventre avant de monter sur scène, c’est qu’il faudra que j’arrête (rires). Je ne serai jamais blasé de ça.
LFB : Simon, j’ai compris que toi, la pression tu la bois (rires)
Simon Quénéa : Tiens Léa, voilà Guillaume (Guillaume Ménard NDLR) ! C’est lui qui fait tous les visuels de PAMELA.
En tout cas, la pression je ne fais pas que la boire. Je n’ai jamais eu le trac de ma vie. PAMELA j’ai juste hâte. On a énormément de chance dès cette année, on se retrouve sur des scènes bien vénères. Je suis vraiment trop contents.
LFB : Je ne parlais pas tant de cette pression de monter sur scène mais de dévoiler aussi massivement alors que le projet est tout récent. Enfin, pouvez-vous me partager des coups de cœur récents qu’ils soient musicaux, littéraires, théâtraux, cinématographiques…
Simon Quénéa : Résister de Salomé Saqué. J’aurais toujours Indignez-vous d’Hessel pas très loin non plus. C’est une des recos absolues.
Sam Sprent : Si vous pouvez mater une série qui me fait bien marrer mais qui est un peu dark, c’est The White Lotus. Je suis en train de regarder la dernière saison et ça j’aime beaucoup. Vous connaissez ou pas du tout ?
Simon Quénéa : On en parlait tout à l’heure au bar… (rires)
Sam Sprent : Comme je suis jeune papa, parler de films c’est…
Simon Quénéa : Tu as une reco Guillaume ?
Guillaume Ménard : J’ai revu hier There will be blood. Grand film à voir. Enorme. Paul Dano avait à peine 20 ans dans ce film.
Simon Quénéa : Voilà nos recos. Pas de reco musicale. LCD Soundsystem viennent de sortir un album (rires). Nan c’était il y a 15 ans mais c’est toujours aussi bien.
Sam Sprent : Tu n’as pas écouté les derniers Viagra boys ? Ils ont sorti 2 tracks vraiment cool. J’ai les boules si on joue en même temps qu’eux aux Vieilles Charrues. Sinon je pète un câble !
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