Si la vie nous rend joyeux et nous fait rire aux éclats, ou bien si elle nous joue de mauvais tours, jusqu’à parfois ne même plus croire en l’amour, alors quoi de mieux que la musique pour dépeindre nos émotions ? J.E. Sunde les explore à merveille dans son dernier album Alice, Gloria and Jon.
Il y a trois ans, l’auteur et compositeur américain Jonathan Edward Sunde, plus connu sous le nom de J.E. Sunde avait sorti un album intitulé 9 Songs About Love. Il est revenu cet été avec un nouveau projet Alice, Gloria and Jon. Ce musicien, ancien membre du groupe The Daredevil Christopher Wright, s’est une nouvelle fois lancé dans l’écriture d’un album solo.
Jon c’est donc lui mais avant il y a Alice et Gloria. Qui sont-elles ? Alice et Gloria seraient-elles pareilles à deux amours, deux histoires ? Ou bien il s’agirait de deux caractères à part entière sur lesquels se pencher ? Cela lui permet d’aborder ses histoires sentimentales, et celles des autres. Cet album aborde en effet des sujets aussi intimes que universels, faire se rencontrer l’individuel et le collectif. J.E. Sunde nous livre ici une réflexion sur la vie, son métier d’artiste ainsi que sur la beauté et les désillusions de l’amour.
Alice, Gloria and Jon, composé de 10 titres, est un album qui transmet des émotions contrastées d’un morceau à l’autre. De la folk sur fond de musique pop, teintes de rock et textes poétiques, voilà la recette commune.
Il est amorcé par la piste Stop Caring. Une grande place est d’abord laissée à une longue partie instrumentale, et la voix si particulière et reconnaissable de J.E. Sunde se fait attendre. Voilà de quoi nous entraîner tout en légèreté dans la danse de cet album. Dans les paroles, l’artiste nous livre presque un conseil. « Ne plus s’en soucier ». Ses mots sont pourtant aussi doux que tourmentés. Alors si le problème n’est pas encore résolu, on peut apprécier une approche un peu expérimentale avec le retentissement d’une alarme en fin de morceau, un son aussi léger qu’entêtant.
Ok, l’amour peut faire mal … Mais la musique est là pour panser nos plaies, ne l’oublions pas ! C’est peut être le message du second titre de cet album, Turn the Radio On.
Sur un rythme un peu groovy, qui donne envie d’ouvrir grand les fenêtres et d’adopter un large sourire, Sunde devient rassurant. You are not alone, voilà des paroles qui évoquent quelque part le rôle de la musique, son caractère universel. Si on ne parvient pas toujours à mettre des mots sur ce que l’on ressent, alors la musique est là pour ça. Le clip, tel une vague de vie, nous entraîne dans les images à la fois brouillées et dynamiques de concerts, superposées à celles du quotidien du musicien.
Si on parle « groove », on pense aussi au titre Alice. Bien que l’album demeure assez tranquille, voilà un morceau pour s’échauffer sur la piste. Une bonne surprise qui met un visage sur la fameuse « Alice » du titre de l’album, assurément rock.
Alice, Gloria and Jon regorge en effet de plusieurs surprises, qui permettent de donner du relief au projet. Le morceau le plus inattendu serait peut être You Don’t Wanna Leave It Alone. Comme s’il nous racontait une histoire, de l’ordre de la confession, il y a quelque chose d’un peu inquiétant au départ. Le morceau se délie, puis monte en puissance. The world is stranger than they told us. Il évoque dans les paroles une forme de désillusion du monde, un trouble, qui apparaît en grandissant.
Les deux morceaux Blind Curve et God se dessinent quant à eux dans un genre de musique plus folk. La guitare accompagne la voix de Sunde sur un rythme lent et posé. God est la piste la plus courte de l’album, d’environ 1mn. D’une voix lointaine, I carry you away emporte tout avec délice.
Enfin, Morning c’est l’intermède piano guitare nécessaire, la pause. Humble et clair, c’est le seul morceau sans parole de cet album. Il annonce et précède le titre Nurse, note finale du projet.
On apprécie la fin aérienne et sublime de ce morceau, une partie instrumentale que J.E. Sunde laisse grandir dans l’espace. À l’image de Nurse, et au cœur des doutes et des confessions du musicien, cet album c’est, de manière générale, un câlin. Une étreinte musicale qui s’appuie sur des sons variés, de belles surprises et une justesse dans les thèmes explorés.