Après deux dates à La Cigale début mars, Oklou achève plus tôt que prévu la première partie de sa tournée avec une soirée au Trianon le 13 mars 2025. Une bonne partie de ses concerts ont été reprogrammée à l’automne et c’est pour une belle raison : l’arrivée prochaine d’un heureux événement. Enceinte de plusieurs mois, elle offre une performance époustouflante, dont on se sent privilégié d’avoir été témoin.

L’artiste Malibu ouvre la soirée avec un set ambient. La salle est plongée dans une obscurité presque totale, à l’exception d’un faisceau lumineux puissant qui balaie la salle, des gradins à la fosse, de visage en visage, tel un phare marin. On ferme les yeux et se laisse emporter par ses sonorités mystiques. Amie de longue date d’Oklou, sa présence en première partie est logique, bien que son set de 45 minutes s’étire un peu, ses morceaux prenant la forme d’une piste sans début ni fin.
Peu de temps après, c’est au tour d’Oklou de monter sur scène. Sa scénographie se révèle avec un voile blanc qui recouvre le fond et les éléments de décor en hauteur, sur lesquels elle peut s’asseoir, avec une balançoire et des spots vacillants suspendus à de longs câbles. Elle confie d’ailleurs que ces choix visuels reviennent à son équipe, surtout Alex et Sara sur la vidéo, n’ayant pas eu le temps de s’y pencher elle-même. Elle nous avait fait part de son envie de travailler sur ça lors de notre discussion en janvier et le travail sur la lumière est effectivement très réussi.
Sa setlist reste concise. Elle interprète les morceaux de son dernier album choke enough, trois titres de Galore, une reprise de The Fish Man d’underscores et une exclusivité. Pourtant, le concert dure plus longtemps qu’on aurait pu l’imaginer. Oklou prend le temps d’échanger avec le public, partageant des anecdotes sur la création de ses morceaux. Elle revient notamment sur sa collaboration avec underscores sur harvest sky, initiée par un simple DM de sa part. Toujours avec une touche d’humour, elle répond aux spectateurs et crée une atmosphère intime.
Sa performance se divise en plusieurs tableaux. Elle commence avec une lampe torche et balaie la scène de lumière. Sur choke enough, elle porte un couvre-chef qui réfléchit la lumière comme une boule à facettes. Des projections animent le voile en fond de scène pour des sons comme take me by the hand. À différents moments, elle alterne entre guitare, piano et flûte. Un moment suspendu survient lorsqu’une chorale la rejoint sur galore, ajoutant une profondeur envoûtante à l’ensemble.


















Crédit photo : Laura Tonini-Bossi, Instagram, Site internet.