Opac et Songs for a Second Grace : une folk orchestrale éclatante

Tel un cadeau de Noël un peu en avance, Opac sortait le 8 décembre dernier son nouvel album : Songs for a Second Grace. Savamment orchestrés, délicatement chantés, onze magnifiques titres pour éclairer nos rudes journées hivernales.

Certains albums se découvrent au coin du feu, s’écoutent quand les étoiles parsèment le ciel et se vivent au creux de la forêt, là où les arbres bruissent et le ruisseau s’endort. Je crois que Songs for a Second Grace d’Opac en fait partie. Folk à souhait, doux et sensible, pétri de nuances. Mené par la voix de Pierre-Alexis et à la faveur d’arrangements subtils et délicats. Quatre hommes issus chacun de galaxies différentes (Common Insight, Stuffed Foxes, Mossaï Mossaï) et pourtant si complémentaires dans leur manière de partager la musique. Que les cordes soient frottées ou pincées, que la guitare s’électrise ou se tarisse, finalement il ne subsiste que la passion de jouer. Et de partager. Onze titres enregistrés entre l’île d’Ouessant et Thoré-la-Rochette par Lionel Laquerrière (Transmissions, Yann Tiersen) et masterisé par Peter Deimel.

Reverence ouvre le bal tandis que Veneration le ferme. Le violoncelle, en filigrane, et la douce poésie de Pierre-Alexis, qui se libère en français. Aussi inattendue qu’exquise. Une envolée de notes, de l’électricité dans l’air et de l’envie. Celle qu’on retrouve avec Those Processions, cette montée qu’on devine et qu’on savoure. Les claviers, la batterie caressée et les cordes, vibrantes. Un de mes morceaux préférés. Car tout se joue dans l’attente, l’ouverture qu’on devine et qu’on espère. Iconoclast, quant à lui, joue la quiétude avec une introduction immersive, avant de se laisser rattraper par les chœurs, les claviers et les cordes.
Gathered Ghosts et Breaking Senses se répondent. D’un côté Pierre-Alexis et une guitare, enregistré à la hâte dans une cuisine, de l’autre le musicien et un piano. Deux titres extrêmement courts, des passerelles et des ponts. Vers Helene Pt. I etII et Valley of Sin (The Fire in Your Hands). Des espaces qui nous emportent à l’orée d’un bois, là où la vie reprend ses droits tandis que Purple Maggot, s’impose naturellement. Car il s’en dégage un je ne sais quoi un brin hypnotique, voire mystique. Un air lancinant réveillé par des guitares électriques et les mots de Pierre-Alexis. Avant de nous pousser vers Emerald Green Dress, le vent qui souffle et cette voix qui s’échappe déjà.

Opac construit ainsi des ambiances orchestrales, où l’acoustique se mêle à l’électrique, où la folk rencontre la pop ouatée. La poésie côtoie les cordes, les claviers et les percussions à la faveur d’enregistrements délicats et sensibles. Évidemment, on devine sur l’épaule de Pierre-Alexis les grands ; Nick Drake et Elliott Smith. Mais l’artiste cite également caroline, huit anglais qui jouent sur la déconstruction des morceaux, influençant alors Opac sur le travail d’arrangements à cordes et du son de la guitare électrique. Évidemment, la scène tourangelle n’est jamais loin, celle des amis qui nourrissent au quotidien la musique : Jim Ballon, Marceau Boré et les groupes du label Reverse Tapes.

Songs for a Second Grace apparait donc comme un album réconfortant, à écouter lorsqu’on a la sensation que le monde s’écroule et qu’on souhaite, finalement, lui redonner du sens.

Relire l’ADN musical d’Opac et notre exclu du clip Valley of Sin (The Fire in Your Hands).

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