2024 sera le synonyme d’une grande aventure pour ce quatuor parisien rempli de fraîcheur. Pop Crimes vient de publier son premier album puissant et émotionnel Gathered Together sorti sur Holwin’ Banana Records mais également sur Safe in the Rain et Les Disques du Paradis. Pour célébrer cette sortie, le groupe va réaliser la release party de l’album ce vendredi 15 décembre 2023 à la Boule Noir avec eat-girls en première partie. Nous avons pu nous entretenir avec tous les membres du groupe : Romain Meaulard (chant/guitare), Nicolas Pommé (chant/guitare), Morgane Poulain (batterie) et Quentin Marques (basse). Au programme de cette interview : Bruce Springsteen, outro, équation et Vincent Lagaf.
LFB : Bonjour ! Comment allez-vous ?
Pop Crimes : Ça va même s’il fait bien froid en ce moment !
LFB : Après 4 années d’existence, votre projet sort enfin son premier album ! Comment vous sentez vous ?
Romain : Bien ! Notre premier album vole enfin de ses propres ailes !
Quentin : On ne réalise pas encore vraiment.
Morgane : Dans ma tête, cet album était déjà sorti depuis longtemps déjà sauf que là, on le voit sur les réseaux !
Nicolas : On a enregistré cet album sur une durée assez longue à cause du covid notamment. On l’a gardé surtout pour nous même si quelques morceaux ont été joués en live. Ces morceaux vivent avec nous depuis longtemps de ce fait. C’est notre compagnon de route
LFB : L’album a été enregistré en même temps que votre EP Don’t Look Back ?
Romain : Oui, il s’agit de Face B et puis, il n’y avait pas assez de place sur le 33 pour les faire rentrer.
Nicolas : Sur l’album, on est déjà à vingt-minutes par face donc proche de la limite. Mais le master a été bien respecté et nos morceaux n’ont pas été « cutter » en plus !
Romain : On aurait peut-être dû faire une version radio pour No More Cryin’ en enlevant cette intro de guitare là ! (rires)
LFB : Quels sont les premiers retours que vous ayez eus ?
Romain : Beaucoup de gens et de potes ont commencé à nous écrire et à nous envoyer de petits mots depuis sa sortie. Il y a même un type du Nord qui nous a écrit un message dont on ne connait pas du tout ! Il a écrit sur notre page : « Merci ! What You Love, incroyable morceau ! ». Même la critique qui peut être négative montre que l’album vit enfin et c’est trop bien.
Morgane : On a enregistré plein d’autres tracks durant la préparation de la promo qui sont surement déjà les trois quarts d’un nouveau disque. On a aujourd’hui la réaction des gens sur cet album qui vont devoir associer avec ces nouveaux tracks que nous réalisons, c’est plutôt amusant.
LFB : En 3 mots, comment peut-on résumer Gathered Together ?
Romain : (longue hésitation) Je dirais essentiel ! Viscéral et…
Morgane : Je vais être cliché mais vous n’allez pas aimer : sixties. La pochette de l’album avec nous dessus, les claviers et dans beaucoup autres choses, on a puisé dans ces inspirations là qu’on a fait sans se le dire.
Nicolas : Il y a une démarche, mine de rien, du shoegaze qui arrivait à la fin des années 80 et qui s’inspirait énormément des années 60. Finalement, on a refait le processus. The Jesus and the Mary Chain, notamment, étaient des passionnées des années 60 et furent les premiers à mettre des reverbs, à jouer avec des guitares particulières…
Romain : Les Dogs ont été une référence pour la pochette avec leur premier album en 1979 qui était déjà un revival des sixties.
LFB : Parlons des influences. Pop Crimes s’inspire pas mal de The Field Mice, d’Another Sunny Day ou plus largement des artistes de Sarah Records.
Nicolas : Ce n’est pas forcément quelque chose qu’on a essayé d’intellectualiser. On a fait ce qui nous parait le plus évident. On a fait la musique qu’on aime.
Morgane : C’est vrai quand on regarde désormais ce produit fini, je ressens ces influences. C’est un peu différent quand on a le nez dans le guidon. Si je me place à la place d’une cliente, ça me fait penser aux Zombies.
Romain : Mais on chante moins bien ! (rires)
Quentin : C’est vrai. Pavement, My Bloody Valentine ou Sarah Records, ils n’ont jamais mis des têtes sur les pochettes d’album.
LFB : Puis eux, ils avaient des titres d’album qui ne faisaient pas de pléonasmes…
Romain : (rires) La vie est un pléonasme ! (Longue réflexion) Le fait qu’on ait 30 piges est un indicateur. On a passé une première partie de notre vie avec beaucoup de choses accomplies. Maintenant, nous sommes sur une autre partie de notre vie entièrement nouvelle mais qui s’inspire nécessairement de ce qu’on a fait avant. La notion de pléonasme m’est importante. On est dans un revival de nous-même. Il y aussi l’unité que nous formons à quatre qui est la force de notre groupe. Alors que normalement à 30 ans, tu essayes de moins te concentrer sur tes groupes pour t’occuper de ta vie personnelle ou familiale, nous, on a recentré nos projets sur ce groupe. Je n’ai jamais eu un groupe aussi soudé ! Gathered Togheter signifie qu’on est ensemble dans la construction de notre identité.
Morgane : Pour moi, c’est plus une mise en abîme qu’un pléonasme.
Romain : En plus, c’est une expression qui est souvent utilisée en anglais. C’est un pléonasme, pour nous français, ce qui n’est pas le cas pour les anglais. D’ailleurs, y’a une anecdote que j’aime bien ! Bruce Springsteen a joué pendant 360 jours dans un grand théâtre à New York o ù
Quentin : Encore cette anecdote ! (rires)
Romain : C’est super bien fait ! A un moment donné, il raconte une anecdote sur sa vie où ils sont dans la merde, je ne sais où et il dit : « And I’m Gathered Togheter, man ! ». J’ai immédiatement fait un screenshot et cela a été comme une validation de l’amitié de notre groupe.
LFB : Est qu’on peut donc affirmer que l’amitié est l’axe principal de cet album ?
Nicolas : Carrément. C’est le cœur de cet album. On est venu chacun avec notre bagage. Nous étions, avec Romain, ambitieux car nous venions de groupes similaires et l’idée était d’emboiter nos savoir-faire. Il y a eu ensuite Morgane qui est arrivée avec des rythmiques particulières et Quentin avec un esprit plus frais.
Morgane : On s’est apprivoisé pendant pas mal de temps avant les premiers concerts. On s’est pas mal frottés. Et la force de tout cela, contrairement à nos groupes précédents, est d’avoir réussi à solutionner ce qui n’allait pas pour continuer ensemble. Cela renforce nos liens.
Nicolas : Exactement, on a réussi à créer un langage à quatre où tout se mélange et ou tout s’imbrique comme on le souhaitait. D’où Gathered Togheter.
Morgane : On n’est pas encore au nirvana non plus hein ! On a encore plein d’étapes d’évolution (rires)
Nicolas : D’ailleurs, sur ce qui arrive par la suite.
LFB : Justement, le sens de « bande » n’a jamais été aussi important pour un groupe comme vous. Vous semblez indissociable alors que vous venez de différents groupes. Sur la pochette d’album, sur les clips et même sur scène, on vous voit explicitement tous les quatre, il n’y a pas de réel leadership dans Pop Crimes.
Nicolas : Une des idées de faire le groupe est de créer une entité.
Romain : Et dans le son, ça se ressent aussi ! Ça nous ne dérange pas d’avoir des voix qui paraissent faibles. On a eu certaines qui nous l’ont reproché comme la faible puissance du drums mais pour nous, c’est une volonté.
Quentin : On a toujours aussi proche sur la scène…
Romain : Car au début, on avait les chocottes ! (rires) Puis c’est aussi une question de contraintes sur lesquelles je suis touchée. Cette notion de contrainte, nous l’avons totalement intégrée. On a par exemple des sons méga lo-fi et des casettes, car on n’a pas le choix ! Du coup, on se l’approprie et cette contrainte devient nous.
Nicolas : Au début, durant les premiers concerts, on s’est retrouvé sur des scènes grandes…
Quentin : Ah bah oui, on a commencé à jouer au Pont Ephémère !
Nicolas : Et j’ai un souvenir quand on était aux balances. On prend nos marques, on se place et on s’est rendu compte qu’on était séparés de 8 kilomètres ! On a demandé pour être resserré car on avait besoin de comprendre chacun, d’être dans le son. Et finalement, c’est devenu une habitude !
Morgane : On retranscrit finalement les émotions que l’on a en répét’.
Romain : Et pour l’aspect technique, on joue fort ! On ne peut pas trop compter sur nos retours pour bien entendre les autres. Il faut alors un son de plateau nickel car on joue souvent en arc. C’est notre méthode : on fait le son plateau et après on ajuste s’il faut. Je pense que ça joue sur notre manière d’être sur scène.
LFB : On a justement l’impression que chaque membre peut exprimer dans le groupe. Avec des sons moins bruts, plus progressifs d’une durée de 4 à 5 minutes en moyenne. Vous laissez libre à l’abstraction, à l’imaginaire et chacun peut exprimer son talent…
Romain : On le fait naturellement.
Quentin : On ne se met pas de limite. Mais on n’a pas fait gaffe non plus !
Nicolas : C’est plutôt cohérent avec ce qu’on a dit avant. Chacun greffe son idée par-dessus l’autre mais nous ne créons pas de morceaux à tiroirs où chacun à son moment dedans ! Par exemple, sur All That Time, on aimait tellement la fin qu’on voulait la faire durer. Mais on s’est rendu compte que c’était une connerie. Il fallait juste savoir s’arrêter et conclure car on avait déjà l’essence même du titre.
LFB : Et c’est la chanson la plus courte de l’album maintenant !
Romain : Et en même temps, c’est une des dernières qui a été composées.
Nicolas : Chaque morceau raconte une histoire et ça peut être frustrant de raconter une histoire trop rapidement sur ce disque-là.
LFB : Chaque titre a sa propre mélodie dont nous y reviendrons. Chaque titre s’articule et se compose autour d’une mélodie ? Les paroles viennent après ?
Romain : Alors moi, j’ai une question ! Car j’ai lu ça dans pas mal d’articles. Qu’est-ce qui est mélodique chez nous par rapport à d’autres groupes ?
LFB : La guitare qui a une importance dans votre groupe. Elle joue sur toutes les émotions et fait suivre la voix.
Romain : Du coup, je crois que j’ai une réponse à ta question ! Les guitares sont écrites comme des voix ! Quand j’étais dans En Attendant Ana, je considérais déjà ma guitare comme une voix. Nicolas a aussi sa façon de jouer et je pense que toutes les mélodies viennent un peu de là. Avec Morgane aussi, j’ai l’impression d’entendre des mots, sans oublier la basse. C’est comme si nous étions qu’un groupe de voix.
Nicolas : Je joue de manière plus radicale qu’avec mon autre groupe actuel. Il y a une volonté de jouer de manière très différente comme un nouveau départ. Romain a des sons de guitares qui jouent très sur le médium et sur le rebond. J’ai essayé de mont côté d’apporter des mélodies ou des textures selon les moments. On retient finalement sur le disque les apports mélodiques. Par exemple, sur Please Come Back in the Game, on a réussi à mélanger les deux. Cet équilibre demande beaucoup de travail et de temps. Tous les morceaux sont passés au peigne fin !
LFB : Et la batterie réussit à apporter cette transition.
Morgane : Pour le disque, ma façon de jouer est d’accompagner les guitares. Je me dis souvent : « Ah, c’est le moment de Romain ! Ah, c’est le moment de Nico ! » puis « Rah, c’est le moment de Quentin » car là ça part toujours en cacahuètes. (rires) Il y a des schémas mentaux, c’est pour cela que je ferme un peu les yeux sur scène.
LFB : Le plus agréable, c’est l’évolution de chaque titre en lui-même comme sur What You Loved qui représente à deux extrémités totalement différentes. Finalement, le style de Pop Crimes, c’est de partir d’un squelette pop pour le trucider ensuite ?
Romain : Souvent, on a une idée de départ que l’on joue plusieurs fois jusqu’à rentrer en trans. Cela dure longtemps même dans nos sessions de répétitions. Une fois qu’on obtient notre idée, on cherche une deuxième partie. On n’a pas du coup ce truc de songwriter, de recherche acoustique et de structures couplet-refrain. On met juste nos idées ensemble et on écrit ensuite nos morceaux ensemble. C’est peut-être pour ça qu’on peut avoir cette impression d’avoir deux morceaux dans un morceau. Et c’est assez casse-tête ! Tu nous verrais en train de chercher la deuxième partie. On repart avec un modèle qu’on repart bosser chez soi ou qu’on abandonne… On basse beaucoup les outro aussi.
Quentin : Ça, c’est son mot préféré !
Romain : Et ces deux parties sont pensées différemment pour que chaque morceau ait son sens unique.
Nicolas : On part sur des morceaux avec des points d’appui pour trouver des contrepoints et flinguer cette première partie. C’est ça qui permet de rentrer dans l’émotion. C’est vertigineux car quand on compose, on n’a pas ce recul tellement on est concentré sur le son. Et on essaye absolument d’éviter des morceaux à tiroirs. On n’est pas un groupe de post-rock ! (rires) Mais je suis grand un fan de ce style ! La difficulté pour nous est de rester sur le format chanson tout en gardant cette exigence-là !
LFB : Donc il n’y a pas de réelle volonté de créer une transcendance émotionnelle ?
Quentin : On n’évite les schémas classiques. On a fameuses intro et outro qui permettent de bien commencer et de finir les morceaux. C’est moins abrupt et plus subtil.
Nicolas : Et ça ouvre. Ce que j’aime sur Nothing has Changed, on lance un nouveau rythme comme si quelque chose allait se passer mais en fait non. On crée de la frustration. On aime bien mettre un stop à nos titres comme si c’était à l’auditeur de faire la suite.
Romain : Pour le côté trans, nos répétitions sont des fêtes ! Je n’ai jamais autant kiffé ça qu’avec Pop Crimes. On est heureux de se retrouver, on boit nos petites bières et on est bien. On fait durer le plaisir. Peut-être pour ça que nos morceaux sont assez longs.
LFB : Tu parles d’esprit de fête mais quand on écoute certains morceaux, on est entre l’espoir et la tristesse également…
Romain : Quand tu as un chagrin amoureux, qu’est-ce que tu vas faire ? Tu vas écouter Abba ou Elliott Smith ? Quand tu es triste, tu vas prolonger ce sentiment. Il y a un côté schizophrène. Jouer sur ce sentiment donne aussi une certaine forme d’exaltation et enivrante. Ça va au-delà de la tristesse.
Nicolas : Quand ça ne va pas, on a tous les quatre ce réflexe de se retrouver et d’extérioriser nos émotions.
LFB : On est donc sur une tristesse fédératrice ? (rires)
Nicolas : Quand on a composé Please Come Back in the Game, on sortait du premier confinement. C’était un 12 mai et on devait répéter. On avait les trois-quarts du morceau et on ne pouvait plus dire autre chose. Il y avait le besoin de se retrouver et le morceau porte sur cette émotion-là.
Morgane : C’est dingue que tu te souviennes de cela.
Nicolas : Oui, c’est Quentin qui est venu avec ce rythme.
Morgane : C’est Quentin qui avait le plus bossé durant le covid ?
Quentin : Et ouais mon gars !
LFB : Quel est le morceau de l’album dont vous êtes le plus fier ?
Quentin : Pour moi, c’est My Friends car en fait, c’est parti de rien du tout. Romain est parti faire une pause toilettes (rires) On fait toujours les cons quand quelqu’un s’absente deux minutes. Là, moi, je joue juste deux notes-là avec ma basse. Nicolas trifouille un truc ensuite. Le temps que Romain revienne, on avait déjà le couplet de ce morceau. Il a été créé en quatre minutes ! Après on l’a bien développé mais tout part de ça !
Morgane : J’ai dit hier à Romain que ta chanson préférée va changer au fil du temps.
Romain : Ah oui ! J’avais dit que Please Come Back in the Game, elle déboîte !
Morgane : Moi, je partirai sur Please Come Back in the Game, aujourd’hui, mais qu’aujourd’hui car ça correspond à mon mood parce que tu viens rattacher à tes souvenirs du moment.
Romain : Bah moi, c’est What You Loved dont je suis le plus fier. Elle est très exigeante à jouer, ça nous a pris beaucoup de temps pour bien la maîtriser car la structure du morceau n’est pas symétrique, les textes sont durs à interpréter. Puis y’a tout dedans : du mid-tempo, du riff, des chœurs, des sections basses-batterie où nous avons voulu se rapprocher de Kevin Morby… On a failli l’abandonner plusieurs fois. Mais finalement, elle nous a mis à un niveau plus intéressant.
Nicolas : Par son histoire, je dirais Nothing has Changed de mon côté. Le sujet est lourd car il se repose sur l’histoire de famille, des conflits qui n’amènent pas toute de suite des réponses. La construction du morceau est venue assez vite mais on n’arrivait pas à l’enregistrer à cause de l’émotion et de son interprétation. Tout s’imbriquait bien mais on ne trouvait pas de solution. On voulait absolument garder ce titre. Il y a eu une sorte de seconde vie où on a été à l’épicentre du morceau pour trouver une solution. La musique devrait être ça, exigeante, ouverte et aboutie pour le donner au public ensuite.
Morgane : Je me souviens de ce morceau avec Romain qui arrivait avec le truc et je me suis dit : « Ça me rappelle trop le groupe I Love You But I’v Chosen Darkness ». Ce groupe pas du tout connu est ultra-dark. J’avais vu un de leurs concerts quand j’étais gamine avec Romain à l’époque. Quand on l’a joué pour la première fois, j’ai ressenti la même émotion quand j’écoutais ce groupe.
Romain : Il y a une difficulté. Quand tu joues fort et tu saignes la guitare, il y a quelque chose qui tourne et qui crée du lien dans le morceau. Mais on n’y arrivait pourtant pas. Il y a eu ensuite cette putain de synthé qu’on a mis à 120 db sur deux amplis. On a fait un micro corde : on est passé par les pédales de Nico, on a foutu ça dans les amplis avec un micro ruban et un micro collé au cul des amplis. C’était tellement fort qu’on avait nos casques. Il y avait une sorte de tourbillon juste avec deux notes ! On fout tout cela dans la bande, on baisse la piste pour que cela reste à niveau global et là on se dit : l’équation a été résolue ! On a obtenu une sorte de cri larmoyant tout le long
Nicolas : Je viens de la musique expérimentale. Que cela soit Romain qui soit le relais à trouver le cœur du son cette fois-ci, montre que nous étions dans l’essence même de l’émotion de ce titre. Et c’est ce procédé de création de ce morceau qui me touche.
LFB : Place à la séquence INTERVIEW POTOS.
- Pour les potos, seriez-vous prêt à arrêter de chanter ?
Romain : (rires) Pour Nicolas, je le ferai ! Même pour tout le monde.
Nicolas : Je serais prêt mais je serais sacrément chiant sur le reste !
Romain : Mais en vrai, je pense qu’on l’a déjà fait. Nicolas chantait beaucoup sur Young Like Old Men. Sur Pop Crimes, je chante un peu plus donc il y a eu un travail sur toi-même pour voir ce truc-là positivement et sans crispation.
Nicolas : J’avais beaucoup de projets où je chantais. Pop Crimes n’est pas un énième projet de ce type. Maintenant je suis indépendant de mon ancien groupe ce qui n’était pas forcément au début.
- Pour les potos, seriez-vous prêt à jouer Les lacs du Connemara pour leur mariage ?
Pop Crimes : (catégorique) Jamais !
Romain : Je l’ai passé deux fois d’affilés en DJ Set déjà.
Nicolas : Il ne faut pas déconner !
Romain : Moi, je suis team Juliette Armanet !
- Avec quels artistes aimeriez-vous êtres les meilleurs potos ?
Morgane : Grian Chatten
Quentin : Il n’a pas l’air fun lui !
Romain : Il doit être bien perturbé comme nous.
Quentin : Mais c’est un bon bougre. (rires) Mort ou .. Nick Cave ! Je pense qu’il est très drôle.
Morgane : Neil Young
Quentin : Oh non !
Romain : John Lennon ! (rires)
Nicolas : Je boirais bien une bière avec Thurston Moore, le chanteur principal de Sonic Youth. On aurait deux-trois trucs à se dire. Mais il est un peu malade en ce moment, je me fais du soucis.
- Mais avec quels artistes vous n’êtes clairement pas fait pour être les meilleurs potos du monde ?
Morgane : (après une longue hésitation) R. Kelly (rires)
Quentin : Tu ne te mouilles pas trop là ! Il est en taule là !
Morgane : Vincent Lagaf ?
Romain : Je te dirais toute personne d’extrême-droite.
Nicolas : Ah bah Ariel Pink, je ne le sens pas.
- Peut-on coucher ensemble et rester potos ?
Quentin : Surtout pas !
Romain : Bien sûr que oui ! On fait l’amour quand on fait de la musique. J’ai fait l’amour plus d’une quinzaine de fois avec chacun d’entre eux là !
Morgane : Sérieusement, les couples dans un groupe, il faut éviter.
Romain : Attends, quand je dors avec Quentin en tournée, j’ai des petites idées qui me trottent derrière la tête ! (rires)
LFB : Gathered Together sera célébré ce vendredi 15 novembre dans une Boule Noire. À quoi faut-il s’attendre ? Quelle sera la suite de votre tournée ?
Nicolas : On est en train de préparer la setlist. Y’aura du nouveau, y’aura du vieux et y’a deux-trois trucs.
Romain : Y’aura douze morceaux. On va plutôt jouer longtemps…
Morgane: Y’aura What You Loved! (rires)
Nicolas : La petite tournée se prépare sinon entre mars et avril pour une première partie. Avec peut-être une date à Lyon mais ça va arriver ! On est en train de tout booker là !
LFB : Quel a été pour chacun la révélation musicale de l’année 2023 ?
Romain : L’album de Grian Chatten. Il a créé un album solo au niveau de John Lennon. C’est incroyable.
Morgane : J’ai beaucoup aimé cet album aussi.
Quentin : Je dirai Deadletter, c’est très stylé.
Nicolas : J’ai écouté pas mal en boucle depuis septembre le dernier album de Wilco produit par Cate Le Bon. Il me donne espoir car il l’a fait à 62 balais, c’est surréaliste de sortir un album comme celui-ci avec une telle flamme et un tel renouveau…
LFB : Merci à tous et à très vite !
Crédit photos : Clara Chevier