Prendre l’air, avec Côme Ranjard

En ce mois de juillet, on se laisse porter par un EP signé Côme Ranjard. Grandir peut faire peur, ou du moins soulève un nombre de questions encore floues il y a quelque temps. Trop sur la Terre ou pas assez ? Sans plus attendre, ouvrons les portes de ce projet intitulé Intraterrestre.

Si vous ne le connaissez pas encore, Côme Ranjard est un jeune musicien, auteur et compositeur français. Son tout premier album s’intitulait AMBIANT: Thèmes pour un voyageur. Le long de mélodies singulières et entêtantes, cet album s’apparente à une exploration de nouveaux mondes sensibles. Partir en voyage, peu importe où, tant qu’on reste en mouvement. Ce nouvel EP, Intraterrestre, porte la même couleur. Pourtant cette fois-ci Côme parvient à y poser et à jouer avec les mots. Il aborde ici l’entrée dans la vie adulte et notre rapport au monde, avec beaucoup de douceur, d’interrogations et de curiosité. Sur un registre musicale pop, folk, Intraterrestre est une sorte de poésie en quatre strophes.

La première strophe donne son nom au projet. On prend de la hauteur avec un démarrage en douceur. La mélodie est lente et le son de la flûte ajouté à celui des chœurs, assure un rythme apaisant. Un des messages transparait peut être dans cette phrase «  Je voudrais simplement sauver mon insouciance, je voudrais simplement sauver mon innocence. ». Ces mots tapissent les murs de l’EP, tout en nous posant la question. Et nous, qui sommes-nous, à quel genre d’intraterrestre s’identifie-t-on ? Que faire de la planète qui nous rassemble ?

Le deuxième morceau de l’EP, intitulé La bête a des doutes, met en lumière nos interrogations sur un rythme entrainant. Un petit morceau rock du dimanche matin, il y a un grain un peu vintage qui nous séduit. La prod sur laquelle la voix de Côme se mêle et s’articule, est une nouvelle fois riche et maitrisée.

Enfin ce projet c’est avant tout une vision positive posée sur le monde, un inconnu qui nous sourit tout à coup dans la rue, sans raison apparente, alors que tout allait mal aujourd’hui. Cette main tendue pourrait être renommée Gai ou Mieux, les deux autres strophes qui composent l’EP. Sur le ton d’une balade, Gai apaise et allège le cœur. Mieux se dessine le long d’une plage ; poussons l’image un peu plus loin (facile), sur une île déserte, guitare à la main. C’est le souvenir d’un rêve encore frais, ou une projection idéale dans le présent. Côme Ranjard nous invite dans un monde entouré de beaux paysages, à nous de fermer les yeux.

Ainsi, si vous avez besoin d’un grand bol d’air frais, que vous rêveriez de partir en vacances mais que non.. malheureusement ce n’est pas possible, ou bien pas tout de suite. Suivez nos conseils et partez en balade avec Côme Ranjard, le temps d’une poésie. Avec malice et habileté, ce musicien nous partage un regard à la fois doux et distancé sur notre terre. Des questions ouvertes sincères, et un EP qui prend vie dans du coton. On continuera à suivre son travail, et qui sait, peut être, assister à l’éclosion d’un nouvel album.

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