Rencontre avec James Righton (ex-Klaxons)

A l’occasion de la sortie de son album solo, nous sommes venus à la rencontre de James Righton, connu pour avoir chanté dans les excentriques Klaxons. Désormais épaulé par Soulwax dans la production, plus que jamais posé dans sa vie de père de famille (avec Keira Knightley) et loin de l’effervescence provoquée par Golden Skans, l’Anglais – qui a désormais des airs de Nick Cave – nous fait part de sa joie d’embrasser un second souffle.

Crédit photo : Anthonin Robineau

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La Face B : Qu’est-ce que cela te fait d’être de retour à Paris ?

James Righton : J’adore ! J’ai toujours rêvé de bouger ici parce qu’avant d’être dans un groupe, on aime toujours venir ici. Et dès que j’ai commencé dans des groupes, j’ai senti que les Français étaient très réceptifs à ma musique, donc il y a cette impression d’être à la maison ici. J’aime tout à Paris, je suis assez enthousiaste à chaque fois qu’on me dit que je vais y jouer.

LFB : Quel est l’artiste français qui t’inspire le plus ?

JR : Hmm, Jean-Claude Vannier, j’écoute tout le temps sa musique.

LFB : Est-ce que commencer un projet solo a clairement changé ta façon d’écrire des morceaux ?

JR : Oui, genre, massivement. Depuis que je suis dans un projet solo, je finis mes idées désormais. Alors qu’avant, chacun mettait son grain dans les morceaux et on n’allait jamais au terme de nos idées, parce que ça n’aurait pas sonné comme le morceau d’un groupe dans lequel tout le monde apportait sa contribution. Du coup la plupart du temps, je laissais les choses en blanc.

LFB : Donc reformer Klaxons, ce ne sera pas possible un jour ?

JR : Ça n’arrivera pas. Nous sommes amis maintenant, ce qui est cool mais je ne veux pas y retourner. Personnellement, je ne veux pas ré-ouvrir cette page. Je suis très heureux maintenant. Je fais des choses et j’en suis très satisfait donc je ne veux pas y retourner parce que j’ai plus de libertés, j’ai une famille… Je ne vois pas quel intérêt ça aurait pour être honnête. À part l’argent. Chaque année je reçois l’appel de quelqu’un, nous avons évidemment des offres pour une réunion. La seule raison serait si je voulais une nouvelle guitare ou un tout nouveau synthétiseur que je ne pourrais pas me payer mais que je voudrais vraiment… Mais ça n’arrivera pas. Malheureusement non.

LFB : Vu que ton album s’appelle « The Performer », as-tu écrit les morceaux dans l’optique de la scène ?

JR : Oui, totalement. Je les ai écrits sans doute en résultat de mon gain d’assurance en tant que chanteur/interprète, en tant qu’artiste solo avec Shock Machine. C’était comme à l’école, j’essayais de voir si, tu vois, « Est-ce que je peux faire ça ? », puis après je me suis dit que j’avais de l’assurance, et donc de l’assurance pour le faire. Puis après je me suis beaucoup intéressé au pouvoir transformatif de la scène, le fait que tu puisse devenir quelqu’un d’autre et te créer toi-même quand tu montes sur scène, peu importe si c’est totalement différent de ta vie quotidienne.

LFB : Est-ce qu’il y a un morceau en particulier que tu as hâte de jouer sur scène ?

JR : Oui, j’ai vraiment hâte de jouer Devil Is Loose. Parce que j’adore ce morceau et en répétition il rendait vraiment bien. Puis il touche un point sensible par rapport à ce qu’il se passe maintenant dans le monde. Il fait écho au présent. Il fait écho à maintenant.

LFB : Qu’est-ce que cela te fait d’être dans le label de Soulwax ?

JR : C’est trop bien ! Ce sont comme mes grands frères. Tu vois, quand j’étais gosse, j’adorais Soulwax, 2manydjs. Ce sont les meilleurs ! J’adore leur attitude non-compromettante… et maintenant je les ai comme patrons de label. Au début, c’étaient mes amis et maintenant nous travaillons ensemble. Et c’est trop bien de pouvoir travailler avec des gens que tu respectes, à qui tu peux envoyer tes questions, d’avoir quelqu’un en qui tu as entièrement confiance et que tu respectes. C’est incroyable. Cela ne m’était jamais arrivé avant. Nous avons eu des labels précédents et on ne connait pas les gens pour lesquels on bosse la plupart du temps, donc leur avis ne compte rien pour toi…

Avoir ces gars-là… ce sont des gens sur lesquels je peux rebondir, à qui je peux lancer mes idées et avec qui discuter de ce qui est le mieux. C’est trop bien de les avoir.

LFB : Enfin, j’ai une baguette magique. Je peux faire revivre un artiste pour faire un morceau avec toi. Qui choisirais-tu ?

JR : Hmm, c’est difficile parce que ce ne serait pas quelqu’un qui chantait parce que c’est plus ou moins ce que je fais… Ça devrait plus être quelqu’un du milieu de la production… Hmm, laisse-moi réfléchir parce que c’est très important pour moi. J’aimerais bien pouvoir, de plusieurs manières, traîner avec Bob Marley. Ce serait trop facile pour moi de travailler avec quelqu’un de mon propre monde et je pense que quelqu’un comme Bob Marley pourrait vraiment m’ouvrir l’esprit.

LFB : On a hâte !

JR : Oui j’ai hâte aussi. Mais je ne suis toujours pas satisfait de ma réponse.

Oh ! (Frappe dans ses mains) OK. Oublie. Frank Zappa ! Oublie Bob Marley, ça n’est pas arrivé. Frank Zappa à 100%. Je me suis mis récemment dans Frank Zappa, et il y a beaucoup de choses dans lesquelles se mettre, mais d’un point de vue musical, il est si créatif…

Pour la collaboration de James Righton avec Bob Marley et/ou Frank Zappa, nous n’avons pas encore les dates. En attendant, son album solo The Performer est déjà disponible.

La Face B: How do you feel about being back in Paris?

James Righton: I love it here, I’ve always dreamt to move here ’cause before I was in bands, you still love coming here, and as soon as I started in bands it seemed like the French were really receptive to my music so you feel like home coming here. I love everything about Paris, I get quite excited everytime I hear that I could be playing in Paris.

LFB: Which French artist inspires you the most ?

JR: Hmm… Jean-Claude Vannier, I listen to his music all the time.

LFB: Starting a solo project, has it clearly changed your way of writing songs?

JR: Yeah, like massively. Since I’ve been in a solo project now I finish my ideas whereas before it was kind of democracy and we’d all chip in to songs and we’d never finish ideas because it wouldn’t feel like a band song in which we were all contributing. So most of the time I would leave things blank.

LFB: So getting back to Klaxons, won’t it be possible someday?

JR: It’s not happening. We’re friends now, which is great but I don’t wanna go there. Personally, I don’t wanna open that up again. I’m really happy right now. I’m making things and I’m feeling very content with what I do and I don’t wanna go back there ’cause I’ve got more freedom, I have a family… I don’t know what the point would be to be honest. Apart from money. Every year I’ve got a call from someone’s, we’ve got offers obviously to have reunions. The only reason would be if I wanted like a new guitar or a really nice synthesiser that I couldn’t afford and that I really want. But that’s not gonna happen. Sadly, no.

LFB: As your record’s called « The Performer », did you write the songs with a view of performing them on stage?

JR: Yeah, totally. I wrote them as the result of me probably getting confident as a singer/performer, as a solo artist with Shock Machine. That was like school, figuring out, you know, « Can I do this? » and then I kinda thought I’ve got confidence and confidence doing it. And then now, I’ve got very interested in the the transformative power of the stage, the fact that you could become something else and create yourself when you go on stage, no matter how radically different your everyday life is.

LFB: Is there any particular song you’re thrilled about playing on stage?

JR: Yeah I really can’t wait to play Devil Is Loose. Because I love that song and in rehearsal it sounded really good and it feels like it touches a nerve with what’s going on right now with the world. It feels like present. It feels like now.

LFB: How do you feel about being on Soulwax’s label?

JR: It’s so nice! They’re like my big brothers. You know, as a kid, I used to just like Soulwax, 2manydjs. They’re the best! I love their so non-compromising attitude… and now I have them as my label bosses. They first were my friends and then after that we’re working together and it’s so nice being able to work with someone you respect, who you can send questions to and have someone who you have complete trust and respect for. It’s amazing. I have never had that before. We have past record labels, you don’t know the people who work lot of the time, so their opinions don’t really mean anything to you… Having those guys, they’re like people I can bounce off and throw ideas at and talk about what’s best. It’s so good having them.

LFB: I’ve got a magic wand. I can bring an artist back to life just to make a track with you. Which one would you pick?

JR: Well it is difficult because it wouldn’t be someone who sang, ’cause that’s what I kinda do. That’d have to be someone more on the production side… Hmm… Let me think about this, because that’s really important to me. I would like in many ways to probably hang out with Bob Marley. It’d be too east for me to work with someone who’s in my world, and I think someone like Bob could really open my mind.

LFB: I can’t wait!

JR: Yeah I can’t wait. I’m still not happy with my answer… Oh! OK. Ignore that. Frank Zappa. Ignore Bob Marley, that didn’t happen. Frank Zappa, 100%. I recently got into Frank Zappa and there’s a lot to get into but musically, he’s so inventive.

Crédit Photos : Anthonin Robineau / Collectif Le Réseau