ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Alors qu’il a dévoilé fin janvier son album Saluti da Pari, Roberto Cicogna passe sur La Face B pour nous raconter ses influences musicales.
With a little help from my friends – Joe Cocker
J’ai découvert cette chanson quand j’étais enfant. Joe Cocker était l’artiste préféré de ma mère et elle l’écoutait tous les matins en se préparant à sortir. J’ai découvert seulement plusieurs années plus tard qu’il s’agissait d’une reprise des Beatles. J’ai choisi de la mettre sur cette liste car c’est l’une des premières chansons dont je me souviens, qui nous a accompagné, moi et ma famille, lors de nos déplacements en voiture en Angleterre et en France, mes premières vacances à l’étranger.
Serve the Servants – Nirvana
Nirvana a été le premier groupe que j’ai découvert tout seul, sans que mon cousin ou mon frère aîné ne m’influencent. Enfant, je suis devenu fou de Smells like teen spirit et de Nevermind.
J’étais au lycée et j’ai décidé que je voulais devenir chanteur. Serve the Servants pour moi, c’est l’un des textes les plus matures de Kurt Cobain, où les mots deviennent moins énigmatiques et son écriture devient très autobiographique mais non moins poétique. In Utero est mon album préféré.
A Day in the Life – The Beatles
Paul McCartney ou John Lennon? Impossible de choisir. Les Beatles est mon groupe préféré. Je ne savais absolument pas quelle chanson choisir alors j’en ai choisi une où ils chantent tous les deux, deux parties où on entend bien le style de l’un et de l’autre.
Un morceau d’abord dramatique qui se transforme en chronique d’un rêve à travers un crescendo qui se termine par un long accord de piano qui donne des frissons. Une des plus belles chansons jamais écrites.
Sparring Partner – Paolo Conte
Ce n’est que récemment que je me suis passionné pour la musique italienne. L’une des plus belles découvertes a été Paolo Conte qui représente pour moi l’expression maximale de la musique italienne. La première fois que j’ai entendu ce morceau, j’ai été immédiatement captivé par le thème de piano le plus élégant et le plus excitant que j’ai jamais entendu. Un texte lunaire, incompréhensible mais en même temps totalement familier raconté par la voix rayée de l’avocat Conte, un gentleman romantique au ton et à l’imagination d’un perpétuel enfant. C’est le Maestro.
Sfiorivano le Viole – Rino Gaetano
Rino Gaetano a le même pouvoir vocal que Joe Cocker. Comme Conte, Gaetano était capable de faire rire et pleurer dans le même couplet, de parler d’amour, et de s’acharner sur la politique avec la même énergie. La comédie et le drame vont de pair dans ses chansons. C’est une façon d’écrire et d’interpréter qui me fascine et dont je m’inspire beaucoup. Dans cette chanson les paroles et la partie instrumentale ont la même importance, ce qui n’est plus une évidence dans la musique italienne qui place le texte avant tout. Je ne me suis jamais retrouvé dans cette vision de la musique. Pour moi, la musique et les paroles doivent être une seule chose. S’il y a que le texte alors je préfère lire un bouquin.