Ce soir, Tramhaus sera à l’affiche de la 14ème édition du festival Rock In The Barn. L’occasion rêvée de découvrir notre interview du groupe de post-punk qui ne cesse de monter. C’est au festival des Vieilles Charrues que Lukas et Jim se sont entretenus avec nous. Une rencontre express tout en sourire.
Tramhaus aux Vieilles Charrues le 13 juillet 2023. Crédit photo: Guillaume Kerjean
L’entretien est à retrouver en anglais à la fin de l’article.
1-La Face B : Tramhaus se crée durant le confinement : qu’est-ce que vous faisiez avant et pourquoi débuter un groupe maintenant ?
Jim (batteur) : Nadya voulait fonder un groupe dans ce style. Et comme tout le monde, on avait du temps à tuer avec le confinement, alors on jouait souvent, on improvisait, et c’est comme ça que tout a commencé… Avant ça, j’ai joué dans plusieurs groupes. J’ai toujours été fan de musique heavy, genre hardcore et métal et étrangement je me suis tout le temps retrouvé dans des groupes soft, comme Nagasaki Swim, qui est plutôt indie folk.
Lukas (chanteur) : J’étais encore étudiant à l’époque. On jouait déjà dans un groupe avec Micha, Pig Frenzy, lui à la guitare et moi à la batterie. On a arrêté quand Tramhaus a vu le jour.
2- LFB : Vous êtes très actifs depuis la formation du groupe. Vous avez enregistré deux EP’s et une trilogie de singles. Est-ce qu’un album est prévu ?
Lukas : Oui, on est en train de composer en ce moment et on prévoit d’enregistrer d’ici quelques mois. Mais on n’a pas encore de date de sortie. On va juste voir comment les choses se passent.
3- LFB : Est-ce qu’il y aura d’autres sorties entre temps ?
Jim: C’est assez incertain pour l’instant mais on pense sortir quelques singles le printemps ou l’été prochain, et sortir un album plus tard en 2024. Tout dépendra de combien de temps va prendre le mixage, la post-production, le pressage etc. Comme tu l’as dit, on a une stratégie de sortie de singles, mais on n’a toujours pas reçu le vinyle du deuxième single qui est sortie en… Mars. On l’a envoyé pour pressage en février, et on ne l’a toujours pas reçu. Donc on attend toujours ces vinyles, alors on n’imagine même pas combien de temps ça va prendre avant l’album…
4- LFB : Je suppose que c’est très frustrant…
Jim : En effet, ça l’est (rires). Je dois faire face à toutes ces commandes et à celles et ceux qui commencent à se demander où ça en est. Et je suis là, en mode : « Ouais, j’en ai aucune idée, j’aimerais bien savoir aussi « (rires) .
Lukas et Jim pour l’interview aux Vieilles Charrues le 13 juillet 2023. Crédit photos: Marine Berger
5- LFB : Est-ce que vous pouvez nous parler de votre engagement ? Make It Happen fait référence au slogan marketing de Rotterdam et pour un festival, fut accompagné d’une vidéo révélant la lutte des habitants d’un quartier contre leur expulsion forcée.
Lukas : On écrit sur ce qui nous environne et bien sûr, on a tous des opinions sur certains sujets mais je ne dirais pas qu’on est vraiment politisés ou engagés.
Jim : En tant que groupe.
Lukas : Ouais, en tant que groupe. Peut-être que certains membres sont plus engagés que d’autres dans leur vie mais en tant que groupe, on compose à propos de choses qui nous semblent importantes ou amusantes. Mais on n’écrit jamais une chanson avec un objectif politique ou militant.
6- LFB : Le morceau Seduction, Destruction parle de ce que signifie avoir et donc être un garçon dans le monde actuel. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?
Lukas: C’est en fait plus sur comment être une femme dans ce monde. Je suis entouré de personnages féminins, que ce soit ma mère, ma sœur mais aussi des amies. Et j’ai commencé à remarquer toutes les différences avec les hommes, que ce soit en matière d’éducation ou même le simple fait de marcher dans la rue la nuit. Donc j’ai commencé à écrire là-dessus, tout en prenant le point de vue du spectateur. Je ne propose pas de solution, je regarde seulement la situation, et la décris.
Tramhaus à l’International le 8 septembre 2022. Crédit photos: Loélia
7- LFB : Minus Twenty est l’une de vos dernières sorties. En live, le morceau est totalement fou. Je l’adore. Il y a notamment Julia qui crie. Comment sont pensés vos concerts ?
Jim : J’pense qu’on aime que nos concerts ressemblent à une jolie petite promenade énergique. On commence assez vite, on monte la pression puis on laisse la place à des chansons plus lentes, pour se détendre. Puis d’I Don’t Sweat à Minus Twenty, l’énergie monte pour laisser la place à ces trois chansons à la fin qui donnent tout : Beep, Night et Karen.
On essaie d’être vraiment dynamiques et de jouer avec le public. D’offrir, puis de reprendre afin de conclure en beauté. Je pense que c’est ainsi qu’on aborde nos live, de manière énergique.
8- LFB : Est-ce que vous préférez la partie studio ou est-ce que ce sont pour vous deux choses différentes ?
Lukas : Pour moi, c’est différent. Il y a certaines chansons que je vais préférer sur disque et d’autres où je vais me dire : « oh, celle-ci va être trop cool en live ! » et puis quand on la joue, ce n’est pas le cas. Et c’est finalement une sur laquelle je ne pensais pas accrocher qui va devenir ma préférée. Donc ça dépend vraiment du public et de sa manière d’apprécier notre musique, de ce qu’ils vont nous donner. Comme dit Jim, on joue vraiment avec eux.
9- LFB : Comment vous composez ?
Jim : Ça dépend. L’un de nous peut venir en répétition avec un simple riff de guitare, ou bien une chanson quasiment terminée ou parfois ça arrive que je commence à jouer un beat à la batterie puis les autres enchaînent sur le même rythme.
Tramhaus aux Vieilles Charrues le 13 juillet 2023. Crédit photos: Guillaume Kerjean
10- LFB: Si vous deviez choisir une œuvre, que ce soit un film, un tableau, un album ou bien un livre, qui vous définit et qui vous bouleverse ou que vous avez toujours en tête, qu’est-ce que ce serait ?
Jim : Wow, c’est une question difficile.
Lukas : J’ai pas de choses en particulier en tête mais j’aime vraiment découvrir ce que les autres membres du groupe partagent. J’adore ces instants où on se demande : « est-ce que tu as écouté ce groupe ? ». Jim par exemple, écoute beaucoup de groupes que je ne connais même pas et qui m’inspirent et que je n’écouterais pas forcément de moi-même.. J’aime vraiment ça. (rires)
Jim : Ça va peut-être sembler une réponse bateau mais j’aime beaucoup les livres et l’écriture d’Haruki Murakami. C’est amusant parce que ses personnages sont toujours en arrière-plan et se fondent dans un quotidien paisible, ce qui est tout le contraire de moi. C’est pour ça que son style me touche, parce que tout est très lent. Les interactions sont limitées. Alors que de mon côté, je suis toujours en train de faire des choses, de créer et de travailler avec un grand nombre de personnes. J’adore me projeter dans un monde qui est en total opposition avec ce que je suis.
11- LFB : Question bonus : Quels sont vos artistes préféré.e.s ou du moins celleux qui vous ont influencé pour composer vos morceaux ?
Jim : Je suis un très grand fan de Title Fight depuis maintenant dix ans. Et ça se reflète vraiment dans ma façon de jouer. Les autres membres du groupe ont commencé à écouter et ils repèrent eux aussi l’influence du groupe sur mon jeu. C’est amusant à voir.
Lukas : Je suis d’accord (rires). J’pense que de mon côté, ça change souvent. Je pourrais citer un groupe comme Turnstile, qu’on aime vraiment tous beaucoup. Nous les avons suivis partout en concert. C’était super, très inspirant. Ils ont tellement d’énergie sur scène. J’ai vraiment aimé. Mais je repense aussi à une époque où j’écoutais énormément Fat White Family. Leur musique a vraiment résonné en moi et m’a inspiré à écrire quelques chansons moi aussi.
Tramhaus au festival Lévitation à Angers le 28 mai 2023. Crédit photo: Loélia
Interview à retrouver en anglais :
1- LFB : Tramhaus is creating during confinement : what did you do before and why start a band now ?
Jim : Nadya wanted to start a band and we have a lot of time on our hands because yet we know how confinement was… We just started jamming and that’s how it all began.
Before that, I played in different bands. For some reason, I’ve always been really into heavy music, but I always played in pretty soft bands like Nagasaki Swim, which is more like indie folk stuff, but yeah, I’m really big into hardcore and metal, so I don’t know how that works out. (laugh)
Lukas : Yes, I was still studying and I played drums in a Pig Frenzy together with Micha the guitar , that kind of ended when Tramhaus started.
2-LFB : You’ve been very active since. You recorded two EP’s and trilogy of singles. Is an album planed ?
Lukas : We are writing at the moment and we’re planning to record in a few months. But no release date yet and we just see how it works out.
Tramhaus aux Vieilles Charrues le 13 juillet 2023. Crédit photos: Guillaume Kerjean
3- LFB : And is there any other single before ?
Jim: The plan is a bit rough right now but we will probably release some singles over the spring or summer next year and then release a record later in 2024.
But it depends on how fast the mixing, the mastering, final pressing and stuff like that will be. Like you just said, we have this strategy of singles but we still haven’t received the vinyle of the second single. And we released that single in March…. We send it to the pressing in February and we still haven’t received it. So we’re still waiting for these vinyl’s, so we can’t imagine how long it will take before the record…
4- LFB : It’s kind of frustrating I guess.
Jim : Yeah. It’s really frustrating (laugh). I have to deal with all these preorders. Then people start asking, where is it? And I’m like : » Yeah, I have no idea. I wish we knew as well. » (laugh)
5- LFB : Can you tell us about your political commitments? Make it Happen refers to the marketing slogan of Rotterdam and for a festival was accompanied by a movie revealing the struggle of the inhabitants of a district against their forced eviction.
Lukas: We aren’t really political or engaged, but we just started writing and yeah, it turned out to be political. Of course we all think stuff about stuff (laugh) but I wouldn’t necessarily say that we are like politically engaged.
Jim : As a band.
Lukas : Yeah, as a band. Guess some members are more engaged and some little bit less, but as a band we just make music about stuff we think is either important or fun or maybe it’s just a good fucking song. (laugh) We never start a song with the purpose of it being political.
6- LFB : The title Seduction, Destruction talks about what it means to have and therefore to be a boy in this world. Can you tell us more?
Lukas : It’s actually more about how it is to be a female in this world. I live with women all around me, like my mum, my sister, but also a lot of friends. And I started noticing the differences in upbringing or how it is even to walk on the streets late at night. So yeah, I started writing about that. But I also write from like a viewing point of view. I don’t come up with a solution. I just see what happens. And I described it.
7- LFB : Minus Twenty is one of your latest single releases. Live, it’s totally crazy. Julia screams. I love this song. How do you think about your concerts ?
Jim : I think we like to make it a nice little ride of energy. So we start off quite fast, bring it in, have some slower songs just to sort of relax and then, from I Don’t Sweat to Minus Twenty, the energy goes up and then we have the three songs at the end which are full force.
So we try to be really dynamic with energy. Just bring it in like give them something to start with. We take it back a bit and then we build it up to finish it off. That’s really how we approach doing our live sets.
Tramhaus aux Vieilles Charrues le 13 juillet 2023. Crédit photos: Guillaume Kerjean
8- LFB : And did you prefer record or is it two different things ?
Lukas : For me, it’s two different things. There are some songs that I enjoy more on the record and some songs that I think like : « Oh, this is going to be so cool live ! » And then when we play live and another song which I maybe didn’t like so much turns out to be my favorite one. So yeah, it really depends how the crowd actually enjoy our music and what they give back to us and yeah, as Jim said, we really play with them.
9- LFB : How do you composed?
Jim : It’s depends. Someone comes in with a guitar riff. Yeah, or someone has a full song almost ready, or it sometimes just happens as well. I start playing a drumbeat and the rest follows along on the beat.
10- LFB : If you had to choose a work, whether it be a film, a painting, an album, or a book that defines you and that upsets you or in any case, that’s you always have in mind, what would it be?
Jim : wow, it’s a difficult question.
Lucas : It’s not really a specific thing, but I really enjoy to listen to what everyone else in the band listens, and I love that sharing moment of : « Have you heard this band ? ». For instance Jim listens a lot of bands that I don’t even know of and they put something on and that’s really what inspires me because it’s something new I wouldn’t necessarily put on myself. I really like that. (laugh)
Jim : It’s maybe a generic answer but I really like Haruki Murakami books and his writing. It’s really funny to see that his characters are always really back in the background and really slow living type of characters, which is total opposite of me. But that’s what I really like reading his style because it’s super slow down. Not many people he interacts with and stuff like that.
Well, for me I’m always doing stuff, making stuff or working with a lot of different people. So I really like to put myself in a world where it’s the total opposite of me.
Tramhaus aux Vieilles Charrues le 13 juillet 2023. Crédit photo: Guillaume Kerjean
11- LFB : Uh, bonus question. Who are your favorite artists? Oh, at least your influences for what you’ve created ?
Jim : I’m a really big Title Fight fan since ten years now. And it really reflects in the way I play. The other members started listening now because I’ve introduced them and they hear the way I play that it’s like really like Title Fight. They’re like : « Oh, this little trick they do here? That’s what you do as well. » It’s really funny to see that.
Lucas : Yeah, I agree. (laugh) Also, I think for me, it changes a lot. Could be something like Turnstile which we all really love. We went to the concert with the whole band and it was super, super inspiring as well. I love how energetic they are on stage. So I really liked it. But also like a time back I was really into listening, Fat White Family and that yeah, like musically really resonated with me as well and inspired me to write some songs as well.
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