Smoke & Mirrors, la pépite de bryan’s magic tears.

Il aura fallu attendre trois ans pour voir naître le successeur de Vacuum Sealed. Ainsi, le quatrième album de Bryan’s Magic Tears, paru chez Born Bad, est sorti le 8 novembre dernier. Smoke & Mirrors a délaissé le garage/noise pour s’ancrer de façon lunaire dans une pop/shoegaze nostalgique.

Bryan’s Magic Tears est un projet issu de la capitale et porté par Benjamin Dupont. On y côtoie des membres et ex-membres de Marietta et de La Secte du Futur. À La Face B, on avait eu la chance de les interviewer en 2021 et ça se passe ici. Cet album, le quatrième, laisse traîner ses groles dans des flaques de rêveries impulsées par un trip grandiloquent, trame de fond de cet ensemble hallucinant, déformé et tout bonnement incroyable.

Une redéfinition de l’espace-temps.

Premier croissant de Lune avec Crab Kiss qui s’ouvre sur un synthé qui étire, déforme et dilapide l’espace-temps. “Hello les années 90 ! On t’avait manqué ?” : tel est le message qui va perdurer sur l’ensemble des dix titres qui composent Smoke & Mirrors. Le chant caresse, effleure et installe les auditeur·rice.s dans une bulle confortable et onirique. On l’entend ainsi comme un instrument et moins comme une voix. Le voyage s’annonce céleste et Bryan’s Magic Tears décroche une à une les étoiles et bon sang que c’est addictif ! Une track et dès les premières secondes, n’importe qui voudrait déjà grimper dans ce vaisseau spatial.

Les madeleines de Proust s’enchaînent.

Stream Roller constitue la deuxième phase du programme spatial. Très atmosphérique et léger, on retrouve à nouveau nos années 90 chéries avec ce début de morceau. On se croirait dans un générique de série télé à la croisée des chemins entre X-Files et Buffy Contre Les Vampires ! Une bonne vieille rengaine dont on se délecte avec mélancolie et lassitude mais non sans une certaine excitation. Merci Bryan’s Magic Tears pour ce revival !

Le morceau présente le paradoxe d’ouvrir chaque porte de notre boîte crânienne pour venir stimuler chaque idée tout en ralentissant ce processus de façon externe. Ainsi, ça fuse dans le cortex mais c’est invisible à l’œil nu ! Le corps se calme, le corps est calme. La profusion interne laisse l’enveloppe corporelle sereine et intacte.

Climax.

Lune gibbeuse avec Fancy Cars avec laquelle on frôle le climax. Les guitares sont de retour côté intensité. Émotionnellement, ce titre nous agrippe puis nous serre et nous presse tel un bon gros câlin opéré par des proches. Une sensation de sécurité et d’amour s’ancre alors à l’écoute de Fancy Cars et le plaisir semble durer une éternité comme ces périodes d’adolescence où ces moments passés entre amis s’enracinent profondément dans notre mémoire. Comme un trip qui ne se termine jamais, ce titre fait l’apologie d’une béatitude faussement pérenne mais capable de générer des sensations agréables.

Stalker poursuit l’odyssée Bryan’s Magic Tears. Il est un petit tube dont l’évidence est inéluctable. Ce titre participe à colorer l’ensemble. Enfilez vos vêtements les plus confortables et dansez jusqu’au bout de la nuit ! Une grosse pincée de bonne humeur pour survivre à ce mois de novembre poreux et à l’arrivée certaine de l’hiver ! Stalker est de ces morceaux qu’on passe en boucle et dont on ne se lasse pas.

Death Row incarne le prochain croissant de Lune. Le premier mot qui vient à l’écoute des premières notes, c’est “smooth”. Délicatesse et insouciance s’ensuivent. C’est une chanson douce et précieuse qu’on a envie de choyer. Une parole presque maternelle incarne le pilier de Death Row. Cette parole s’assimile à une berceuse qui transporte vers la galaxie du rêve, un moment nostalgique et puissant.

Coup de coeur.

Raised By The Rain est un des morceaux chouchous de Smoke & Mirrors. Petite pensée pour l’introduction du morceau qui amène vers la série OVNI, le parallèle étant pertinent à mentionner vu les propos des deux entités. Deux voix s’entremêlent et dialoguent. Le refrain est, quant à lui, très années 80 et on adore littéralement. Quel morceau complet dans ses moindres interstices ! Tout est précis, millimétré et intelligent. Raised By The Rain est une vraie pépite !

Full Love.

Beauty And The Beat s’ouvre à la manière d’un conte de fée. Un démarrage étincelant qui se répand comme de la poussière d’étoiles dans l’espace intersidéral. Beauty And The Beat est un titre qui se joue de la niaiserie. Tout est très “shiny” et propret tant et si bien que c’en est drôle. Il constitue une petite référence aux groupes typiques des années 90, boys band ou girls band. Les voix sont suaves, le ton délicat. Bryan’s Magic Tears nous balade comme si on était sur un nuage ou un tapis volant. En somme, un morceau plein de love dégoulinant !

Phase suivante avec Side By Side. Ce côté très organique de l’album reprend le dessus. Puis, s’enchaîne Deep Blue dont la construction est incroyable et savante. On note la fluidité du morceau, les effets à la guitare qui l’intensifient. Encore une caresse et par conséquent, encore plus de délectation pour nos oreilles. Deep Blue est lui aussi, comme beaucoup sur cet album, un morceau épatant.

La balade Lady D.

Smoke & Mirrors se clôt dans une ambiance apaisante avec Lady D, une balade idéale pour mettre un point final à cette douce claque. La guitare acoustique achève de remplir notre seau d’émotions avec de l’amour à n’en plus finir. Un sans faute pour Bryan’s Magic Tears.

Après ce carton plein, on ne vous fait pas de dessin ! Cet album de Bryan’s Magic Tears est une petite machine à tubes qui suit toutes les phases de la Lune. Sa force et son intensité n’influencent peut-être pas les marées mais c’est à coup sûr une déferlante d’émotions pures qui s’agitent alors dans nos cœurs. Touchés, coulés, de quoi nous tenir éveillés. Smoke & Mirrors est un opus sensationnel qui se doit d’être écouté et entendu. On se retrouve sur la tournée les Bryan’s Magic Tears et on a un peu hâte de vous voir ! Merci pour tout !

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