Après un premier EP en 2022 et deux singles en 2023, le trio parisien Namid’A passe la vitesse supérieure. Il se lance enfin dans l’aventure d’un premier album ; Out of Sorrow. A l’origine du groupe, Jean-Marc Bucher, guitariste sur l’album And There We Are de feu Wallenberg. Il s’est entouré de Chloé Leprêtre au chant et Dinh Tran à la basse. Forts de leurs influences froides et underground, le trio avance ses pions en étant accompagné par une figure bien connue de la scène alternative parisienne : Aurélien Jobard, programmateur et directeur artistique du Supersonic. En résulte un premier opus autoproduit aux dix pistes très mélodiques.
Les voix féminines dans le genre, il faut bien reconnaître que c’est peu commun. Et l’entrée en matière Is it enough ? témoigne d’une capacité à faire tenir le projet et pas uniquement sur le papier. Le morceau laisse présager un univers très ténébreux. Mais il s’illumine avec cette voix qui se teinte de pureté quand elle monte dans les aigües. Et progressivement certaines notes de guitares parsèment la trajectoire telles des petites diodes le long d’un chemin. La question se répète avec toujours plus d’assurance à mesure que le morceau avance.
Cold kisses qui prend la suite, se niche dans des mélodies très aériennes. Si Namid’A prend racine dans les influences souterraines, on croirait se rapprocher de ce qu’on a tenté de labelliser etheral wave. Sans pour autant convoquer les synthés.
Et la voix de Chloé Leprêtre ne se cantonne pas à un style. Elle se fait plus suave. She is there fait la part belle à des lignes de basses séduisantes et une vraie mélodie continue. Infinity dreams poursuit dans cette veine mélodique et aérienne. Il délaisse le chemin du post-punk pour une approche très dream pop plus électrique.
Une introduction où la batterie prend les devants c’est la signature de Broken Soul. Le morceau s’offre comme des respirations de mi-parcours. Et bien que son titre soit en français, Le miroir est bel et bien chanté en anglais.
Si vous aimez Morrissey et sa bande, rendez-vous direct sur la piste The wind and the loss. Vous y retrouverez les ingrédients mélancoliques. La voix de Chloé repart dans la pureté, le côté féérique de Namid’A.
Et dans la famille des mecs de Manchester, on va interpeler Joy Division. Avec Don’t forget the martyrs, ce point de départ par la basse, ne vous laissera pas indifférent. En 03’41, efficacité a été inscrite au programme. La voix de Chloé reprend ses textures ésotériques pour laisser entrevoir une éclaircie sur Dark sky qui prend la suite. Un morceau un brin répétitif bien que riche dans sa mélodie.
Et enfin pour clore ce premier album, Namid’A dévoile l’excellent Gegen Den Wind. Ce dernier se dote d’un souffle plus frontal laissant présager une issue très lumineuse.
Namid’A livre un premier album où les mélodies se teintent toutes de lumières très épurées. Ce, grâce au timbre vocal de sa chanteuse Chloé Leprêtre. Sans basculer dans une mélancolie désespérée, Namid’A ouvre la voie vers des morceaux très aériens. Ils font la place à des compositions de guitare surprenantes, des lignes de basse puissantes. Out of Sorrow est un petit flacon de parfum fleuri, une image mentale de lys blancs s’ouvrant nous envahit.