TH Da Freak sort Negative Freaks, bijou de l’intelligence collective.

Une expansion sans précédent s’est opérée au sein de TH Da Freak. Porté par Thoineau Palis pendant longtemps, à raison de quatorze albums en huit ans (respect infini), le groupe bordelais a mué en une entité qui compose désormais collectivement les “Freaks Tubes” qu’on retrouve sur cet album. Entre science-fiction, pop colorée et grosse ambiance grungy, cet opus a tout pour nous conquérir.

En plein dans les 90’s.

Si vous avez aimé X-Files, vous allez aimer TH Da Freak. Rapport ? Les années 90 côté influences et aussi la bande originale de la série qui résume assez bien ce groupe à la fois solaire et lunaire. Leur spontanéité nous rapproche, leur humour nous étreint et leur musique étonne autant qu’elle nous comble. Si vous n’avez pas aimé X-Files, vous sortez dans tous les cas !

Référence de boomer à part, Negative Freaks est sorti chez les excellents Howlin’ Banana, Flippin’ Freaks Records et les Disques du Paradis. C’est un disque multi-dimensionnel dont on a grand plaisir à vous parler ! C’est parti !

Sur les starting blocks.

WAS Mode ou bien “Wait And See Mode” dégaine un refrain hypnotique et entêtant. Des sonorités déstructurées s’entrechoquent. S’en dégage une atmosphère presque psychédélique. Un excellent démarrage pour cet album !

Entre délicatesse et coups de fouet, serait-ce les rouages de la procrastination qui seraient mis en évidence ? Ou bien juste la sagesse de prendre la vie comme elle vient et prendre les décisions de manière réfléchie ? Le cœur a ses raisons que la raison ignore, mais doit-on ignorer ces raisons puisque le raisonnement ne laisse pas toujours place au lâcher-prise ?

L’alchimie.

Après cet instant de philosophie extrême, on observe une dynamique pop s’emparer de Kelso. Pourtant, ce titre ne néglige pas le rock et ses guitares. Cette alchimie des deux genres apporte une singularité au morceau et même au groupe. Cet aspect lui confère un caractère inimitable. Kelso est un morceau très apprécié sur cet album tant la légèreté et la lourdeur s’équilibrent d’une façon assez splendide. C’est là tout le talent de TH Da Freak.

crédit photo Eddiefanzone

Anges et démons.

On enchaîne avec 7 Pairs Of Keys dont le refrain oscille entre connotations sacrées et rythmes infernaux. Dans ce texte, ce qu’on comprend, c’est que tout est expliqué de façon rationnelle par la science notamment mais l’existence, dans sa conscientisation, n’est qu’un enchainement de clés et de portes à ouvrir pour lesquelles nous n’avons ni clés ni mode d’emploi. Soumis à des forces qu’il ne maîtrise pas, l’humain doit avancer dans l’ombre des doutes.

Et sinon, Rage Is Consuming Me et ses synthés addictifs et complètement loufoques, on en parle ? Cette composition tout bonnement folle aborde les limites de l’explosion de la rage face à ce monde qui n’a pas de sens. Ça dissonne, ça va très vite, ça tape très fort, c’est très années 90 et franchement on adore Rage Is Consuming Me ! Wow !

Trop de love.

Infinite Love est le second titre dévoilé et parle de la relation entre public et musiciens·nes. Vulnérabilité et rapports de force à la fois beaux et complexes sont au cœur du propos. Petit rappel de notre mini-chronique sur le clip par ici.

Sublime entrée en matière du côté de Don’t Leave The Town côté musical. Cependant, c’est un morceau plutôt triste qui semble aborder l’estime de soi, l’amour propre et l’échec. Don’t Leave The Town pourrait alors être interprété comme “ne quitte pas le navire” et ainsi enseigner une sorte de persévérance à base d’encouragements.

Du fun, on vous dit !

Sans transition, I’m Still, premier extrait annonciateur de Negative Freaks, déploie toute sa bonhomie en laissant carte blanche au fun ! Entre humour et nonchalance, on vous invite à lire nos mots sur ce clip par !

Par ailleurs, on vous garantit que vous aurez envie de chanter sur Family Time, un morceau hautement fédérateur où tout le monde est invité à faire la fête. C’est la famille après tout ! En tout cas, ce sont les représentations qu’on en a même si dans les faits c’est parfois loin d’être aussi joyeux (vous-même vous savez) ! Qu’importe, TH Da Freak est une chouette famille avec qui partager ce moment !

Psychédélisme et dystopie.

Snooby succède à Family Time. Très incisif et direct, ce titre constitue un éclat d’énergie brute. Une tendance à la tension s’observe, largement augmentée par des sonorités carrément dystopiques et qui sont la vraie force de nombreuses compositions sur cet album.

Sur Shut It, on est sous l’emprise d’une légèreté psychédélique à souhait en introduction. Shut It est un morceau à contre-sens qu’on savoure. Il marque une pause au sein de Negative Freaks. TH Da Freak ayant enchaîné les tubes jusque là, un peu de répit et de douceur ne mangent pas de pain (l’art de transformer les expressions en leur donnant un côté encore plus absurde).

Une esthétique de l’absurde.

Lost The Kids a été dévoilé aux portes de l’album et on est in love de ce morceau qui nous fait terriblement rire. Écoutez les paroles, vous rirez aussi. Qu’est-ce qu’on aime cet air débonnaire et cette esthétique de l’absurde chez TH Da Freak ! Et toujours ces assemblages de l’espace qui rendent Negative Freaks si unique !

crédit photo Eddiefanzone

Un doux au revoir.

Dernière offrande de l’album, White Punk Ass. Une sorte de ballade édulcorée façon Nirvana qui est parfaite en conclusion. White Punk Ass, c’est une ôde aux nineties qui nous installe dans une nostalgie dont on ne veut pas se séparer, comme on ne veut pas ici se séparer de Negative Freaks.

Cet album est aussi déroutant qu’il est audacieux. Une belle réussite pour les bordelais de TH Da Freak qui nous font une belle démonstration de leur talent en tant que désormais collectif.

Negative Freaks, c’est du grunge haut en couleurs qui contente les amateurs de rock triste comme les férus de pop aux accents psyché. À mi-chemin entre le clown de Ça et l’image du gentil clown qui fait des ballons en forme de chien (ou des chiens en forme de ballons, on hésite), TH Da Freak est à l’aise dans tous ses états. On salue cet album qui mérite les meilleures critiques ! Rendez-vous à Petit Bain, Paris, le 15 mai pour la Release Party et partout en France et en Europe !

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